Actualit�s : COLLECTIF POUR LA LIBERT� DE LA PRESSE EN ALG�RIE
D�claration


Dix-huit journalistes alg�riens, exer�ant tous dans la presse ind�pendante, condamn�s en premi�re instance � des peines allant de deux � douze mois de prison ferme, risquent d�aller en prison en ce d�but d�ann�e 2006. La menace de voir ces peines confirm�es est malheureusement r�elle.

Dans la situation actuelle caract�ris�e par une privatisation du fonctionnement des pouvoirs, rien ne laisse esp�rer de la justice qu�elle agisse dans la s�r�nit� et l�ind�pendance aux proc�s en appel fix�s dans les prochaines semaines. Si la justice ne se ressaisissait pas en cessant de jouer le r�le d�instrument de revanche du pouvoir politique irrit� par l�indocilit� de la presse ind�pendante, cette cascade de proc�s impitoyables et sans pr�c�dent placerait l�Alg�rie en t�te du sinistre hit-parade des pays attentant � la libert� de la presse et, � travers elle, � toutes les libert�s d�mocratiques. Cette remise en cause de la libert� de la presse, pour partielle qu�elle soit, obtenue au prix fort du sacrifice de pr�s de 120 journalistes, a commenc� par l�arrestation de Mohamed Benchicou qui entame son vingti�me mois de prison. Malade et priv� des soins n�cessaires, il a �t� extrait plus de 34 fois de sa cellule pour �tre pr�sent� devant le tribunal et r�pondre de nouvelles plaintes pour d�lit de presse. Depuis l�emprisonnement du directeur du Matin, la situation de la libert� d�expression et de la presse en Alg�rie n�a fait que se d�grader. Outre les dix-huit condamnations � des peines de prison ferme recens�es en 2005, un r�cent bilan d�nombre des dizaines de journalistes sanctionn�s par des peines de prison avec sursis. Il r�v�le aussi les cas des correspondants locaux livr�s, dans le silence, � une justice exp�ditive ; les soci�t�s �ditrices croulant sous des amendes astronomiques, accul�es � la faillite en raison du chantage � l�impression, � la publicit� ; les menaces de suspension planant sur des publications. Quant � l�affaire Benchicou, par son exemplarit� et la brutalit� des m�thodes utilis�es, elle aura �t� pour l�opinion nationale et internationale le r�v�lateur des vell�it�s liberticides inscrites dans la r�forme du code p�nal de 2001. Aujourd�hui, en d�pit de tous les brouillages op�r�s autour de son proc�s, des instances internationales reconnues (ONG, Parlement europ�en, FIJ, etc.) consid�rent le journaliste Mohamed Benchicou comme un prisonnier d�opinion. Elles n�ont cess� de d�noncer avec nous son emprisonnement, ainsi que les dispositions de ce code p�nal, qui entravent l'exercice de la profession de journaliste en Alg�rie. Dans les prochaines semaines, les verdicts des proc�s en appel vont �tre rendus. Le collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie r�it�re son appel en direction des �lus et responsables politiques entretenant des relations avec le pouvoir alg�rien � travers divers accords �conomiques au niveau national et europ�en, ainsi qu'� l�opinion nationale et internationale afin d�agir imm�diatement : 

- pour la lib�ration imm�diate et inconditionnelle de Mohamed Benchicou ;
- pour la lev�e de tous les interdits qui frappent le journal Le Matindepuis le 24 juillet 2004 ;
- pour la relaxe de tous les journalistes condamn�s � la prison pour d�lit de presse ;
- pour la d�p�nalisation des d�lits de presse ;
- pour le respect des conventions internationales ratifi�es par l�Alg�rie.

Paris, le 16 janvier 2006

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