Mansourah, ce petit village pittoresque qui date de l��re coloniale reste le lieu symbolique de cette r�gion qui a accueilli les premiers colons de Tlemcen.
Au d�but du si�cle, une dizaine de familles de propri�taires terriens peuplait ce village o� il faisait bon vivre, et tout �v�nement �tait f�t� au pied du minaret. Aujourd�hui, en passant pr�s des lieux, on ne peut s�emp�cher de ressentir une certaine m�lancolie. L�horloge qui date du d�but du si�cle, est abandonn�e, elle fut longtemps entretenue par le regrett� Bensalah qui faisait tout pour redonner une �me � Mansourah. L��cole, � la fa�ade balafr�e, nous ram�ne � la triste r�alit�, la clochardisation de l�environnement. A l��poque, la seule pr�sence du garde champ�tre (M. Fichon) suffisait � prot�ger les lieux, mais aujourd�hui, c�est avec tristesse et r�signation que l�on assiste depuis des ann�es au d�p�rissement des monuments et sites historiques qui ont valu � Tlemcen le noble qualificatif de �ville d�art et d�histoire�. Autrefois, l�enceinte murale de Mansourah et son prestigieux minaret offraient aux visiteurs �trangers une image r�elle de ce qui fut la capitale des Zianides. Attirant historiens et chercheurs de tout le Bassin m�diterran�en, Mansourah �tait consid�r�e comme un mus�e � ciel ouvert. Cet espace naturel unique dans tout l�ouest alg�rien �tait aussi tr�s pris� par les nationaux de passage � Tlemcen. C�est en fait un v�ritable lieu d��vasion pour les amateurs de la nature et l�endroit privil�gi� des randonn�es familiales. Les week-ends �taient vraiment gais et anim�s � l��poque, c�est aussi le temps d�une sinc�re complicit� entre l�homme et la nature. La banlieue ouest de l�ex-Grenade d�Afrique offrait au plus stress� un paysage des plus relaxants. Aujourd�hui, les ruines de la civilisation m�rinide ont besoin d�une r�elle prise en charge, car Tlemcen est en train de brader un pan de sa prestigieuse histoire. Les sites de la Victoire n�attirent plus la grande foule, ce sont plut�t les racoleurs qui occupent les lieux. Mais o� sont donc pass�s les arbres et l�abondante v�g�tation qui existaient autour de cet �difice ? Mieux encore, les industriels de la ville ont tout simplement utilis� ces lieux pour en faire un d�potoir : d�chets, d�tritus sont d�pos�s en plein jour au milieu de ces vestiges datant de plus de sept si�cles d�histoire. Face � ce d�sastre �cologique, on se demande combien de temps ces vestiges existeront encore. Il est vrai que les consciences sont devenues aust�res et le pire est � craindre. Il ne reste plus qu�� souhaiter un petit sursaut d�orgueil des riverains pour sauver ce que le b�ton a �pargn�. Il est bien loin le temps o� le fameux �sons et lumi�res� de Mansourah faisait vibrer les remparts qui vous renvoyaient un �cho de huit si�cles d�histoire.
M. Zenasni

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