Sports : FOOTBALL
L'EGYPTE ET LA C�TE D'IVOIRE, A UNE MARCHE DES QUARTS
Le Maroc pr�pare son deuil


L'Egypte et la C�te d'Ivoire, qui ont toutes deux remport� leur premier match, peuvent se qualifier d�s ce soir pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations de football en cas de nouvelle victoire, ce qui leur enl�verait une pression bien inutile.

La t�che des Pharaons, qui affrontent le Maroc, devrait cependant �tre bien plus ardue que celle des Ivoiriens face � la Libye. "C'est le match le plus important de la comp�tition", a pr�venu l'entra�neur-adjoint �gyptien Shawki Gharib. Car paradoxalement, la victoire de vendredi face � la Libye (3-0) n'a que partiellement rassur� les Egyptiens, qui ont certes montr� que Mido n'�tait peut-�tre pas aussi seul que �a au sein de la s�lection, mais aussi certaines limites. En revanche, les Marocains, malgr� leur d�faite face aux Ivoiriens (1- 0), ont fait tr�s belle impression, avec un Hadji qui para�t tout pr�s de son meilleur niveau. Ils semblent, malgr� une prise en main plus que tardive de M'hamed Fakhir (arriv� une dizaine de jours avant la CAN), et qui doit encore avoir du mal � m�moriser les pr�noms de ses joueurs, capables de r�aliser un coup. "Il nous reste deux matches � jouer et on va tout faire pour les gagner et se qualifier", a assur� Fakhir, sans que cela ressemble � une formule pr�-m�ch�e. La menace d'un retour au pays avant m�me la fin des matches du premier tour a de quoi �galement galvaniser les Lions de l'Atlas, finalistes de la derni�re �dition. Pour la C�te d'Ivoire en revanche, qui devrait pouvoir compter sur Drogba malgr� sa g�ne � la cuisse droite ressentie apr�s son penalty l'obligeant � quitter le terrain face aux Marocains, le seul souci � �viter est de penser que la qualification est d�j� en poche. La Libye semble tellement peu en mesure d'inqui�ter les El�phants, que ceux-ci devront simplement �viter de prendre cette �quipe de haut. Ce fut d'ailleurs le principal message d'Henri Michel ces derniers jours, qui a demand� � ses joueurs d'�tre "vigilants", pr�f�rant voir une "tr�s bonne �quipe" de Libye "qui va essayer de nous faire d�jouer".
L�abattement des m�dias marocains
�Le Maroc risque de suivre le second tour � la t�l� est l�un des titres de la presse marocaine qui n�a pas m�nag� l��quipe de M�hamed Fakhir au lendemain de sa d�faite au Cairo Stadium devant la C�te d�Ivoire (0-1) dans le groupe A de la phase finale de la 25e Coupe d�Afrique des nations. La presse marocaine, qui esp�re aujourd�hui un �miracle� lors du second match face � l�Egypte, n�a pas �t� tendre dans ses �ditions d�hier devant la prestation de la s�lection marocaine lors de son premier match de la 25e CAN, perdu face � la s�lection ivoirienne. �Les �l�phants ont mang� du lion�, titre Aujourd�hui le Maroc, �Une belle �quipe mais qui est d�j� (presque �limin�e)�, estime L�Opinion. Alors qu� Al Bayane, n�h�site pas � annoncer �le Maroc rate le premier choc et risque de suivre le second tour � la t�l�. �Une d�faite d�entr�e et voil� la s�lection marocaine accul�e � l�exploit mardi contre l�Egypte�, �crit L�Opinion qui estime qu�en cas de d�faite face aux �pharaons�, cela signifie �une rentr�e bredouille du vice-champion d�Afrique�. Pour L�Opinion, �nos carottes ne sont pas encore cuites, mais on doit d�j� se pr�parer � quitter la table�, relevant que �les mauvaises nouvelles commenc�rent d�s l�ouverture de la CAN avec ce match gagn� par 3-0 par les Egyptiens face � la Libye�. Al Bayane rel�ve de son c�t� que ce revers, d�s l�entame du tournoi, resserre l��tau autour du groupe de Fakhir, ajoutant que pour le moment, l�heure n�est pas au bilan. La s�lection marocaine, driv�e par M�hamed Fakhir, devra se surpasser pour pouvoir vaincre les Egyptiens, vainqueur (3-0) lors de leur premier match face aux libyens.

Mantorras, br�l� par la vie, veut faire flamber l'Angola

Mantorras, l'attaquant du Benfica Lisbonne, orphelin de p�re en bas �ge et de m�re � 15 ans, soutien de famille d�s l'adolescence, a dribbl� la mis�re � la sueur de son front et veut faire briller l'Angola � la Coupe d'Afrique des Nations de football comme lors du prochain Mondial.

"Je suis devenu un homme tr�s rapidement. A 15 ans. Apr�s la mort de ma m�re, je devais ramener la nourriture � la maison pour mes cinq fr�res", raconte Manuel Pedro "Mantorras" dont le surnom veut dire "homme br�l�", le souvenir d'une soupi�re bouillante dans sa jeunesse. "Cela a �t� dur, tr�s dur m�me. J'ai �t� �lev� dans la pauvret� et j'ai grandi dans une zone tr�s violente (pendant la guerre civile qui s'est termin�e en 2002). Quand ma m�re est morte, ma vie s'est encore compliqu�e. Heureusement � cette �poque l�, je gagnais 100 dollars par mois de mon club Progreso. Ce n'�tait pas grand-chose mais je pouvais acheter des choses de base pour la maison : du riz, du sucre...", raconte Mantorras. L'attaquant a grandi � Sambizanga, une des plus grands "musseques", ces bidonvilles autour de Luanda, la capitale de l'Angola. Le football a �t� son salut. Dou� d�s le plus jeune �ge, Mantorras a eu la chance d'�tre rep�r� un jour par entra�neur quand il jouait dans les all�es en terre de son bidonville : "On jouait dans la rue avec les autres gamins, pieds nus avec un ballon fait de chiffons", explique-t-il. Au Progreso, il d�couvre les crampons. "Ma m�re vendait des produits domestiques sur un march�, elle n'avait pas les moyens de m'en acheter. Quand j'ai eu treize ans, le club m'en a offert une paire. J'avais toujours jou� pieds nus et ce fut une sensation unique. C'�taient des Pumas, les m�mes que Maradona � l'�poque. Pour moi, c'�tait un r�ve de jouer avec ces chaussures-l�", affirme Mantorras qui a ensuite �t� recrut� par les Espagnols du FC Barcelone B o� il a pass� trois mois avant de signer au Portugal, � Alverca (2e division) puis au Benfica en 2005, ann�e du titre national des Lisbo�tes. Evoluant aujourd'hui dans un grand club, celui en qui l'on voit le nouvel Eusebio ne regrette pas de repr�senter sa s�lection nationale alors que les championnats europ�ens battent leur plein. "Je suis tr�s fier d'�tre angolais et je jouerai toujours pour l'Angola si on me le demande. Je n'oublie pas que c'est gr�ce � la s�lection angolaise que j'ai pu aller en Europe", pr�cise Mantorras qui a justement �t� rep�r� par un dirigeant du Bar�a lors d'un tournoi de jeunes des pays lusophones. Il souhaite que ses co�quipiers connaissent la m�me r�ussite. "L'Angola ce n'est pas simplement Mantorras du Benfica. Il y a de nombreux joueurs de talent et la CAN comme le Mondial vont permettre aux clubs et au monde de les d�couvrir. J'esp�re qu'ils pourront jouer eux aussi en Angleterre, en Allemagne. On va montrer qu'on ne s'est pas qualifi� par hasard. Avant, l'Angola n'�tait connue que pour la guerre et la mis�re. Le football nous a permis de changer l'image de notre pays." D�j� tr�s mature � 23 ans, Mantorras refuse de sombrer dans la facilit� du monde du ballon rond ou l'argent qui coule � flots est d�pens� rapidement. Sans doute en raison de son pass� difficile, l'attaquant, qui investit ses gains en Angola, a repris les �tudes et suit entre les matches et entra�nements des cours universitaires pour devenir architecte. Mari� et p�re de trois enfants, il tient � assurer l'avenir des siens. "Gr�ce � Dieu, ma famille n'est plus dans le besoin et ne conna�t pas la faim. Pour moi, c'est le plus important."

CANCAN
Adebayor et Keshi enterrent la hache de guerre

Le s�lectionneur du Togo, Stephen Keshi, a affirm� qu'il n'y avait "plus de probl�me" avec Emmanuel Adebayor, une nouvelle fois pr�sent hier � l'entra�nement apr�s avoir pourtant annonc� samedi qu'il quittait la Coupe d'Afrique des Nations de football. "Il n'y a plus de probl�me. C'est r�gl�", a juste expliqu� le s�lectionneur des Eperviers, qui avait failli en venir aux mains avec son attaquant vedette dans le bus qui les ramenait � leur h�tel, apr�s la d�faite face � la RD Congo (2-0) samedi. Preuve du d�gel : les deux hommes se reparlaient lundi, apr�s s'�tre soigneusement ignor�s la veille. "Pour moi, la CAN est finie, je quitte l'Egypte", avait assur� Adebayor, qui n'avait pas support� que Keshi �voque son refus de jouer en conf�rence de presse. L'attaquant d'Arsenal et meilleur buteur des �liminatoires (11 r�alisations) avait en fait refus� de d�buter la rencontre apr�s la volte-face de son entra�neur qui lui avait annonc� qu'il ne serait pas titulaire pour ensuite se raviser. Le joueur, qui �tait finalement entr� en jeu face � la RD Congo, a finalement pris part aux entra�nements des Eperviers dimanche et hier matin.

Le rouge et le noir
G�n�ralement, ils sont v�tus de noir. Casqu�s et arm�s, ils sont charg�s de maintenir l�ordre. Et ils sont nombreux � s�acquitter de cette t�che aux abords et dans les stades. Mais subtilement, � l�occasion de la CAN, certains de ces militaires ont troqu� leur treillis pour de seyants surv�tements rouges, verts, bleus ou jaunes. Par centaines, par milliers, ces hommes color�s prennent place dans les gradins. Leur r�le : faire acte de pr�sence, et ainsi donner l�illusion que les stades ne sont pas compl�tement d�serts. C�est vrai que les rencontres dans lesquelles l�Egypte n�est pas engag�e n�attirent que peu de supporteurs. D�o� les figurants dans les tribunes. Une fois les matchs termin�s, les projecteurs �teints et les journalistes partis de sites, ces hommes s�entassent dans les camions beiges de l�arm�e. Direction : les casernes. En attendant les matchs du lendemain.

Ouaddou out
Le d�fenseur marocain Abdeslam Ouaddou, qui �volue au Stade Rennais, ne pourra pas d�fendre les couleurs de son pays � l'occasion de la CAN. Il s'est bless� lors d'un match amical face au Zimbabwe, le 14 Janvier. N�anmoins, Ouaddou reste avec ses partenaires des Lions de l'Atlas jusqu'� la fin de la comp�tition.

PATRICE NEVEU (ENTR. DE LA GUIN�E)
"On n'a encore rien fait"

L'entra�neur fran�ais de la Guin�e, Patrice Neveu, estime que les "Sylis" n'ont "encore rien fait" apr�s leur victoire dimanche face � l'Afrique du Sud (2-0) et veut les trois points contre la Zambie jeudi pour la 2e journ�e du groupe
C. Q : La Guin�e commence du bon pied alors qu'on vous pla�ait derri�re l'Afrique du Sud.
R :
"Cela fait du bien et cela nous lance bien dans la comp�tition mais il ne faut pas tomber dans l'euphorie totale. On a battu une �quipe prestigieuse comme l'Afrique du Sud certes, mais il reste encore deux matches. On n'a encore rien fait."
Q : Pour votre premier match en tant que s�lectionneur lors d'une CAN, vous signez une victoire avec un coaching parfait : deux buts pour les deux rempla�ants Samb�gou Bangoura et Ibrahima Bangoura.
R :
"C'est vrai que c'est mon premier match d'entra�neur en phase finale et que c'est mieux de commencer par une victoire... Mais, je pr�f�re retenir que cela fait un an et demi que je suis avec la s�lection guin�enne, il y a une complicit� avec les joueurs. Il faut continuer � travailler apr�s la victoire. Quant au coaching, il fallait apporter du sang neuf. Samb�gou �tait bon � l'entra�nement ces derniers jours et je savais qu'il avait la volont� de conqu�rir une place de titulaire. Quant � Ousmane, c'est un bon finisseur qui ne se pose pas de questions. Cela a r�ussi mais c'est avant tout une belle victoire collective."
Propos recueillis par Patrick Fort (AFP)

 

Programme
Aujourd�hui (Groupe A)
Au Cairo Stadium (16h15) : Libye- C�te d�Ivoire
Au Cairo Stadium (19h) : Egypte- Maroc
Demain (Groupe B)
Au Military Stadium du Caire (16h15) : Angola- RD Congo
Au Military Stadium du Caire (19h): Cameroun- Togo

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