Actualit�s : UNION EUROPEENNE
Les Vingt-Cinq face au processus �lectoral, traquenard qui risque d�embraser le Moyen-Orient
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari


L�Union europ�enne ne mettra pas fin � �son financement de l�Autorit� palestinienne� si le Hamas renonce � la �violence� et reconna�t Isra�l. Minutieusement pr�par� par les directeurs politiques des minist�res des AE des Vingt-Cinq, le document qui a �t� soumis, hier, � l�appr�ciation des chefs de la diplomatie de l�UE ne devrait pas, selon toute vraisemblance, subir des changements substantiels.
Tout d�abord parce que l�Europe, premier contributeur � de loin, avant les USA � de Gaza, de Cisjordanie et puissante financi�re de l�Autorit� palestinienne ne peut pas et ne veut pas sortir de cette r�gion du monde �une main devant et une main derri�re�. Si l�UE continue de �soutenir le d�veloppement �conomique palestinien et la construction d�un Etat d�mocratique�, comme le met en exergue le texte sur lequel plancheront les ministres des AE r�unis depuis hier � Bruxelles, reste � se poser la question de savoir si Hamas est dans la m�me perspective historique et politique. Les premi�res mesures et les d�clarations des principaux porte-parole de l�organisation indiquent, toutefois, une orientation aux antipodes des v�ux europ�ens. En effet, et alors que les r�sultats sortis des urnes � peine rendus publics, le Hamas s�empressa, contre toute attente, � s�attaquer aux symboles du nationalisme palestinien pour leur substituer ceux portant la marque de fabrique de l�islamisme le plus radical et de l�int�grisme le plus honni de par le monde. Connaissant le sang-froid et les calculs froids et cyniques de la direction de Hamas, il est � exclure, d�embl�e, que ces premi�res r�actions aient �t� le fruit du hasard ou de la maladresse de militants exalt�s. Pour preuve, juste apr�s ces provocations contre l��me m�me du patriotisme palestinien, l�autre mesure que Hamas s�est empress� d�annoncer est l�application de la charia et, notamment, dans la fa�on dont les femmes doivent se v�tir. A se demander si c�est le port de la minijupe � plut�t que le colonialisme isra�lien � qui emp�che la lib�ration de la Palestine. En plus, aucun mot rassurant envers les chr�tiens palestiniens, notamment ceux de Naplouse, de Bethl�em ou de J�rusalem, pourtant r�sistants de la premi�re heure � l�occupant isra�lien. Il se d�gage la nette impression que le Hamas agit comme s�il voulait d�sinscrire l�Etat palestinien de son ordre du jour au profit d�une hypoth�tique et irr�elle nation islamique. Benita Ferrero-Waldner, commissaire europ�en charg�e des relations ext�rieures flairant le coup de Trafalgar, a eu une attitude au diapason de la gravit� de la situation. �Nous ne voulons pas, a-t- elle d�clar�, voir l�Autorit� palestinienne s�effondrer�. A court terme, l�UE n�a pas d�autre choix que de consid�rer Mahmoud Abbas comme le seul interlocuteur valable en attendant la suite des �v�nements. Ces derniers risquent de se pr�cipiter. Au grand plaisir d�Isra�l qui passera du statut d�agresseur � celui de victime. Les strat�ges de Tel-Aviv n�auront m�me plus besoin de tergiverser ou de gagner du temps par rapport � la feuille de route dite du processus de paix. La guerre civile qui couve dans les territoires occup�s, la frustration des militants de Fatah et les multiplications des provocations de Hamas rendront impossible toute n�gociation s�rieuse. La mort de Arafat, apr�s 4 ans d�humiliation et d�enfermement � la Mouqata�, l�arrestation par Isra�l de Marouane Berghouti, le seul, en d�finitive, qui aurait pu mener le Fatah � la victoire et les exigences am�ricano-isra�liennes aupr�s de Mahmoud Abbas ont port� Hamas au pouvoir. Les Palestiniens boiront le calice de cette �lection-traquenard jusqu�� la lie.
A. M.

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