
Actualités : VIANDE HALLAL IRLANDE, FRANCE, ALLEMAGNE,BELGIQUE,... PAYS MUSULMANS La mafia du faux hallal (II) Enquête de Amine-Marouane BOULANOUAR
— Du yaourt “hallal” !
— Du jus “hallal” !
— Des médicaments “hallal” !
— Des gâteaux “hallal” !
— Même de l’eau “hallal” à destination du marché malaisien
— Des minarets bien connus, des logos de mosquées sur des paquets de thé,
sur des boîtes de commerce.
— Quelle conception mercantiliste de l’Islam !
— C’est inimaginable, c’est incroyable ce que le marché dit hallal est
devenu une mine d’or. A tel point que certains se sont autoproclamés
contrôleurs de viande hallal, que d’autres lui conservent au Brésil, à
Madrid, à Londres des journées d’étude et même des symposiums, qu’un certain
Antoine Bonnel lui réserve un salon international à Paris. Récemment, encore
une chaîne télévisuelle française a diffusé un reportage — “taillé sur
mesure” —, où étaient distingués le même Bonnel ainsi que Khaled
Meroun,
recteur de la mosquée d’Evry qui se déclare conserver plus de temps aux
détenus (c’est un aumônier) qu’au Conseil français du culte musulman (dont
il est membre) qu’il fustige sans répit ainsi que d’autres personnalités du
culte qui ne sont pas de son goût mais qui le reçoivent dans leurs bureaux
autour d’un thé. A bien observer les choses, il faut bien les prendre avec
des pincettes car dans ce milieu, autant les gens se critiquent férocement
autant on les découvre acolytes ou complices ; de l’hypocrisie, des cabotins
jusqu’aux bouts des ongles. Ainsi Meroun Khaled, dont l’interview sera
publiée dans nos prochaines éditions, use de son statut de recteur de cette
mosquée d’Evry pour faire de la politique. Jamais il ne déclare cela, mais
on apprendra qu’il était au premier rang de la manifestation organisée
(devant l’ambassade d’Algérie) pour réclamer la libération des militaires
marocains prétendument détenus par l’Algérie alors qu’il s’agit de
prisonniers du Front Polisario. Comme de nombreux Marocains influents par
leur présence dans les domaines économique, culturel ou cultuel, Khaled
Meroun sert d’abord ses propres intérêts ainsi que ceux de son altesse (A
vrai dire lui aussi appartient à cette ramification marocaine du faux hallal
dont nous traiterons dans cette enquête)
15 milliards d’euros
Selon le dépliant d’Antoine Bonnel, et d’autres sources aussi telle
celle de la direction générale de l’alimentation, le marché hallal (tous
produits), augmente de 15% par an et atteint les 15 milliards d’euros par
les “plus de 20 millions de consommateurs en Europe et 7 millions en
France”. Toujours selon Bonnel, “les consommateurs musulmans représentent
entre 10% et 15% de la consommation bovine, ovine et avicole nationales soit
à peu près 400 000 tonnes par an. Autre donnée, celle relative à
l’exportation : “La viande hallal pour l’exportation vers l’Afrique du Nord
et le Moyen-Orient représente chaque année 200 tonnes de viande et 200 000
tonnes de poulet” (précisons que l’Algérie n’importe pas de poulet). Avéré
ou pas, ce chiffre donne une idée des gains acquis par ceux qui se déclarent
certificateurs de viande hallal : 20 millions d’euros par an (à raison de
0,05 euro par kg de viande certifiée) ! Autre estimation, celle de la
publication Les Echos (11 février 2005) qui soutient que “(...) cette
pratique qui s’applique au mouton, au poulet, à la dinde et au bœuf est
devenue un marché estimé à 3 milliards d’euros”... Quels que soient les
chiffres, le hallal est bel et bien une source de gains provenant,
essentiellement, de trafics en tout genre, de fraudes et de tromperie. Ce
n’est pas sans intérêt qu’on lui conserve des manifestations. Même si
souvent le terme hallal n’est pas assimilé à sa juste définition, certains
croient que le hallal c’est seulement ne pas manger du porc, le même
périodique cité estime faussement qu’il s’applique à l’animal “égorgé la
tête tournée vers La Mecque”. “(...) La tête tournée vers La Mecque” n’est
pas d’après cheïkh Abou Abdeslam (dont nous publierons l’interview) du
ministère des Affaires religieuses, une condition mais seulement un
souhait...
Quel est l’avis des consommateurs musulmans à propos de la viande déclarée
hallal ?
“J’achète dans une boucherie musulmane de Saint- Denis de la viande
hallal, c’est une assurance du boucher qui affiche un certificat hallal. Je
n’ai pas de doute, mais au cas où c’est faux, je n’ai pas besoin d’aller à
la justice. Elle est laïque. Je ferai justice moi-même...”, confie un
sexagénaire abordé dans une grande surface parisienne pour laquelle il
exprime des doutes en montrant une note d’information collée à la vitrine :
“Elle est affichée depuis une année... Pour qui nous prennent-ils ? Comment
la mosquée d’Evry peut donner son nom à cette tromperie ? Une attestation
hallal datée de plus d’un an, pour une viande vendue aujourd’hui... Un autre
consommateur rencontré au boulevard de Belleville estime qu’“il n’existe pas
de viande hallal. C’est du faux. Les mosquées ne contrôlent pas dans les
abattoirs... Il y a un laxisme de l’Etat. Cela ne m’importe plus, la
responsabilité revient aux bouchers. Face à Allah, ma conscience est
tranquille...” “Coyez-vous que les bouchers savent ce qu’ils vendent ? Ils
leur est livré des viandes dont ils ignorent l’origine et ils exposent des
labels hallal... Les consommateurs musulmans sont aussi responsables et ne
se défendent pas... Ils avaient l’occasion inouïe de se faire entendre lors
des affaires Hertzog et Routhian, Hélas, hélas, hélas”, maugrée un émigré
malien de Nanterre. Il est vrai que ces affaires ont laissé indifférents
tant les musulmans que ceux censés les représenter aussi bien le CFCM que
les mosquées qui préfèrent gagner à elles ces entreprises fraudeuses à même
de renflouer les caisses des maisons d’Allah. Par exemple, la société
française, Corico, qui se déclare “seule entreprise française qui vous
garantit le strict respect du rite musulman” met en exergue sur ses
dépliants et ses produits le logo de la mosquée d’Evry. Il est alors évident
que ce n’est pas demain que cette dernière se constituera partie civile
contre son “bienfaiteur”. N’est-ce pas qu’on ne scie pas la branche sur
laquelle on... Nous reviendrons en détail sur ces affaires et sur d’autres
qui fournissent de nombreux détails sur les pratiques frauduleuses.
Rappelons sans s’étaler pour l’instant que Hertzog (administrateur de la
société SA Zaphir) a été condamné définitivement à... 2 286 euros pour avoir
“trompé le consommateur sur les qualités substantielles de charcuterie
volaille destinée au marché particulier des consommateurs de confession
islamique”. Quant aux établissements Routhian, lui aussi spécialisé dans la
charcuterie de volaille, la fraude, la tromperie et l’escroquerie se
résument en la “mise en œuvre de sang de porc, pour la production du jambon
de dinde” : 4 500 euros d’amende !!! Tenez-vous bien : les produits Hertzog
se vendent à... Alger...
Certificats hallal “bidon”
Les pratiques frauduleuses, les tromperies, les escroqueries exécutées par
la maffia du faux hallal ont lieu dans les abattoirs, les entreprises de
production et de distribution. Cependant, il est nécessaire de préciser que
dans l’ensemble de l’Europe : — L’abattage par égorgement, dans les
abattoirs et dans tout autre lieu est interdit. Les animaux sont étourdis ou
assommés avant la mise à mort par pistolet à tige perforante, par
percussion, par électronarcose et par exposition au dioxyde de carbone.
L’égorgement ou l’abattage rituel (hallal ou kasher) est soumis à une
dérogation. — Les sacrificateurs doivent disposer d’une carte délivrée
(après test et après constitution d’un dossier et paiement d’une somme) par
une “autorité” religieuse. Pour ce qui concerne la France, trois mosquées
(Paris, Evry, Lyon) sont agréées par le ministère de l’Agriculture pour
“habiliter des sacrificateurs autorisés à pratiquer l’égorgement rituel”. La
Mosquée de Paris a été agréée le 15 décembre 1994, et celles d’Evry et Lyon,
le 27 juin 1996, après de multiples pressions. Dans les autres pays
européens, l’habilitation de sacrificateurs est attribuée soit par des
associations culturelles, par des centres culturels, soit par des mosquées
sans aucune interférence des pouvoirs publics qui lorgnent plutôt du côté
des abattoirs avant de les habiliter à pratiquer l’abattage rituel. Il faut
savoir que cet abattage rituel n’est autorisé dans les abattoirs que s’ils
remplissent certaines conditions notamment en ce qui concerne la contention
pour éviter que l’animal se débatte... Dans chaque pays européen, il existe
une liste d’abattoirs pratiquant l’abattage rituel. Cependant, des abattoirs
mus par le gain rapide et facile, n’étant pas qualifiés pour cet abattage,
font appel à des pseudocontrôleurs qui leur délivrent de faux certificats
hallal (contre des sommes importantes) pour effectuer des exportations.
(Nous y reviendrons en détail en évoquant la filière Brada (Hollande),
Charal et Carrefour (France). Par cette pratique frauduleuse, des tonnes et
des tonnes de produits dits élaborés (steaks hachés,...) sont commercialisés
en France et dans les pays musulmans... — Le label “hallal” doit être apposé
dans l’abattoir, quelques instants après l’égorgement rituel et surtout par
un contrôleur neutre. Neutre, c’est-à-dire ne pas être employé par
l’abattoir. Même le sacrificateur n’a pas compétence pour estampiller la
carcasse sinon il serait juge et partie puisqu’il est rémunéré par
l’abattoir. De plus, il est bien précisé sur la carte de sacrificateur que
celle-ci ne prouve pas que la viande soit hallal. Etonnant que cette mention
se retrouve sur toutes les cartes établies en France, en Allemagne, en
Hollande, en Italie ou ailleurs... C’est le seul point sur lequel les
habilitateurs (mosquées, associations,...) soient d’accord. Cette précision
vaut son pesant d’or sinon les euros récoltés iraient directement dans les
poches des sacrificateurs. Ce label hallal est exposé à la loi qui interdit
la vente d’un produit non conforme à l’étiquette. C’est-à-dire qu’un
commerçant doit prouver au moment du contrôle que la viande hallal qu’il
vend provient d’une bête abattue rituellement, il produit alors un
certificat de viande hallal. Là s’arrête le contrôle car aucune
réglementation ne permet de vérifier si ce certificat est avéré. Et c’est là
que commence la fraude.
Les abattoirs
Selon la réglementation, l’abattage rituel musulman et juif ne peut être
effectué que par des “personnes qualifiées par des organisations religieuses
reconnues”. Cette réglementation confère aux mosquées de Lyon, Paris et
Evry, ainsi une habilitation qui leur permet de bénéficier d’un premier
apport financier relatif à la délivrance de cartes de sacrificateurs. Ces
trois mosquées n’agissent pas ainsi partout en Europe, en Hollande, en
Belgique, en Irlande, en Italie, ou en Allemagne, les cartes sont délivrées
soit par des mosquées affiliées à telle chapelle politique, tel pays du
Moyen-Orient, telle association culturelle ou organisation islamique,
islamiste mondiale. Des abattoirs sérieux pratiquent réellement l’abattage
rituel, en toute transparence. Sans prévenir tout un chacun peut visiter
l’abattoir au moment de l’abattage qui a lieu généralement de très bonne
heure. Nous avons eu l’occasion de visiter celui de la Socopa, près de
Neubourg, dont nous en reparlerons dans nos prochaines éditions. Face à la
demande, la plupart de ces abattoirs envisagent carrément de se consacrer
totalement à l’abattage rituel. “Cela nous causera moins de problèmes pour
répondre à la demande. Il y a une demande importante pour les frissures
hallal mais lorsque nous abattons rituellement 20 ovins par jour, c’est
insuffisant. Je ne peux pas tromper les consommateurs musulmans. J’ai décidé
d’abattre rituellement tous les animaux puisque cela me permettra de fournir
une plus grande quantité de frissures et d’abats. Cela ne dérange pas les
autres consommateurs... Cependant, nombreux sont les abattoirs qui
s’adonnent, depuis des années, au faux hallal soit en complicité avec des
sacrificateurs soit avec des contrôleurs notamment en matière de volailles.
Systématiquement, ces abattoirs refusent l’accès au site d’abattage au cas
où le visiteur n’a pas averti de sa visite. Comment agissent-ils ? D’abord,
ces abattoirs prennent toutes les dispositions pour se couvrir. La première
consiste à recourir à des sacrificateurs habilités par une organisation
religieuse (association, mosquée,...) et souvent recommandés par elle en
contrepartie de rétribution financière (en Belgique, il est créé un réseau
animé par des imams marocains qui “importent” des sacrificateurs marocains).
Ces sacrificateurs étant rémunérés par les abattoirs deviennent juge et
partie et sont donc obligés d’obéir à leur employeur. “C’est le pain de mes
enfants, je ne peux rien dire sinon je serai renvoyé...”, confie l’un d’eux.
Leur responsabilité est engagée puisque leur signature figure sur le
“certificat de viande hallal” dont dispose en quantité industrielle le
propriétaire de l’abattoir. Des “certificats” portent l’en-tête du
“contrôleur”, vierges et prêts à l’emploi. Cette disponibilité met en
exergue une autre complicité, celle du “contrôleur” qui “certifie” au
kilogramme que la viande est hallal, c’est-à-dire licite à la consommation
par les musulmans. Si le sacrificateur est employé par l’abattoir, le
“contrôleur” reçoit lui des gratifications mises sur le dos du consommateur
obligé de payer — indirectement — ce qui est pompeusement qualifié de taxe
hallal. Il existe des abattoirs qui font appel à des associations qui
respectent leur statut non lucratif puisqu’elles certifient bénévolement le
caractère hallal. (Ces associations sont composées de religieux, de
bouchers, de consommateurs...) Certains ont carrément créé des sociétés
dites “de contrôle de viande hallal” dont on se demande d’où ils se sont
accordés de tels attributs. Ainsi, ils vous indiquent telle ou telle mosquée
qui, selon eux, les aurait habilités à être des contrôleurs. En attendant de
lire cette habilitation, le moins que l’on puisse dire est qu’ils se sont
trouvé une belle couverture. Là aussi, on parle de gratification pour ne pas
dire dessous- de-table. L’absence de réglementation et donc d’impunité ayant
encouragé plus d’un, aujourd’hui des “certificats de viande hallal” sont
vendus à... l’année par des “personnalités religieuses”. Un établissement du
Pas-de- Calais jouit d’une attestation d’abattage hallal et de
commercialisation valable... une année, il ne dispose même pas d’abattoir
comme il nous a été confirmé à deux reprises ! Lorsqu’on désire recueillir
l’avis des pouvoirs publics sur une telle situation, ils sont vite réticents
à communiquer et ne veulent même pas aborder le sujet. Le préfet de
Marseille sollicité pour autoriser le directeur des services vétérinaires à
nous entretenir a carrément refusé, le 16 décembre dernier, par la voix de
Mme Daoust (attachée de presse ou chargée de la communication ?) de
“s’exprimer sur le hallal”. Pourquoi ? Motus et bouche cousue. Le droit à
l’information au “pays des droits de l’homme” est vite expédié aux calendes
grecques lorsqu’il s’agit d’éviter d’être éclaboussé. A ce propos, un
certain Bouad qui avait défrayé la chronique pour avoir mis sur le marché de
la charcuterie impropre à la consommation a réussi à bloquer un contrôle
dans ses bureaux grâce à l’intervention d’une personnalité. Cet individu
ainsi qu’un personnage “spécial” dans le milieu de la fraude, notamment par
ses ex-activités au marché de Rungis qui porte bien son prénom de “bien né”(Nadjib),
jouissent de complaisance à Marseille. Certainement, que le préfet de ce
département craignait d’être interpellé sur cette question du hallal. Plus
disposé à aborder les préparatifs de la fête de l’Aïd el Adha, qu’aurait- il
trouvé à répondre à propos des moutons égorgés, au vu et au su de tous, à la
cité Solidarité... Dans cette même ville, celui qui s’est construit une
solide réputation en matière de hallal, en l’occurrence, Mustapha Sumani,
propriétaire de plusieurs boucheries qui veille personnellement sur
l’abattage à travers son entreprise Abattoirs de Provence, a failli être
concerné par un grand scandale de faux hallal dans lequel son nom est cité.
Malgré plusieurs tentatives, il a refusé d’en parler : secret de
l’instruction ? Intimidations et menaces de la maffia du faux hallal qui a
visiblement pignon sur rues de Marseille ? Malgré le silence, nous avons pu
en savoir plus auprès du tribunal de Marseille (nous y reviendrons).
Les producteurs
Ce sont les entreprises productives de produits élaborés (steaks hachés,...)
de pâtés, de cachirs, de saucissons à base de volailles, de viandes ovine et
bovine. Ces producteurs achètent leur matière première, c’est-à-dire les
viandes en provenance de tous les pays européens. Ainsi, une entreprise
italienne se ravitaille de France, de Belgique, etc., l’essentiel est
qu’elle dispose du fameux certificat hallal pour vendre ses produits tant en
Europe que, dans les pays musulmans. Saucisson de volaille et de veau aux
olives, mortadelle de volaille, galantine de volaille pistachée, jambon de
dinde, mousse de foie de volaille, merguez de volaille, les produits
proposés sont aussi variés que de divers composants. Une fois reçue, cette
matière première — qui souvent provient d’animaux très âgés et dont aucune
preuve n’existe quant à son origine rituelle — est transformée en produits
élaborés pour être cédé sur le marché local européen, oriental ou maghrébin.
Le producteur ayant besoin d’un certificat de viande hallal, soit il fait
appel au service d’un contrôleur sans scrupules qui lui fournit un paquet de
certificats vierges contre une liasse d’euros, soit il crée carrément une
marque telle Orient Hallal créée par les établissements Charal, ou Medina
Hallal de l’entreprise Corico. En Hollande, les abattoirs Brada, afin
d’exploiter leurs viandes ont sollicité le bureau de contrôle de viande
hallal, intitulé Hallal Correct, lequel, au fait des tromperies, a refusé
l’offre, acceptée plus tard par un autre bureau de “contrôle” dirigé par
un... diplomate et situé dans un... consulat à La Haye. Brada a exporté son
faux hallal vers une entreprise française qui a même trouvé un autre
“contrôleur” pour certifier que la viande était hallal (une filière de la
tromperie dont nous traitons avec détail dans la troisième partie de cette
enquête). C’est surtout en matière de poulets dite hallal que se distingue
les producteurs, notamment belges, qui bénéficient de complicités de
certaines sociétés, notamment françaises qui leur procurent assidûment des
faux certificats hallal. Faux parce qu’il ne s’agit pas d’abattage rituel
électronarcose les poulets sont soir morts soit étourdis avant le passage à
la scie circulaire. Cette pratique est appelée électronarcose et n’a rien de
hallal, selon cheïkh Abou Abdeslam, puisque le poulet n’est pas égorgé dans
son état naturel)... Autre fraude : elle concerne le caractère de la viande
bovine française (VBF) inscrit sur des produits élaborés pour signifier
qu’ils ont été fabriqués à partir de viande d’origine française (plus chère)
alors qu’il s’agit de viande hollandaise...
Les distributeurs
Ce sont soit des entreprises telles Auchamps, Carrefour,... soit les
commerçants tels que les bouchers,... Elles sont concernés — directement ou
indirectement — par la distribution de la viande ou des produits faux hallal
selon qu’ils sont impliqués ou abusés... Le plus souvent, c’est dans ces
espaces de distribution que la tromperie est mise à jour. Mais pas en ce qui
concerne le hallal. Les inspecteurs de la répression des fraudes,
conformément à la réglementation vérifient si le produit portant l’étiquette
hallal est accompagné d’un document l’attestant. Là, le contrôle s’arrête et
là se poursuit la fraude.
A.-M. B. (A suivre)
* Lire précédente édition
MME KATIA GIRAUDET : DIRECTION GÉNÉRALE DE L'ALIMENTATION
“Il n’existe pas de certification officielle”
C’est avec une grande disponibilité que Madame a bien voulu nous
entretenir à propos de la réglementation relative à l’abattage rituel.
Documentation fournie, explication détaillée, notre interlocutrice désignée
n’a ménagé aucun effort pour traiter de ce sujet très bien maîtrisé. On en
sort avec le constat suivant : il n’existe aucune réglementation permettant
de certifier OFFICIELLEMENT qu’une viande est hallal. Les fraudeurs agissent
en toute impunité. Cependant, les pouvoirs publics ont pris conscience de la
nécessité de mettre fin aux tromperies.
— Particulièrement pour l’abattage rituel, nous avons des spécifications par
rapport à la mise à mort de l’animal c’est-à-dire la dérogation à
l’étourdissement c’est-à-dire la mise à mort par saignée qui est réglementée
et qui doit respecter certaines conditions notamment de contention mécanique
c’est-à- dire que l’animal doit être maintenu pour éviter au maximum qu’il
se débatte. (NDLR, c’est précisément le propre du hallal, selon cheïkh Abou
Abdeslam qui indique que l’abattage rituel hallal consiste à permettre à
l’animal de se débattre afin d’expulser le sang illicite à la consommation
par les musulmans).
Quelles dispositions sont prises en matière de certification hallal ?
La certification est un terme qui a chez nous une définition très pieuse
même si elle est utilisée à tort et à travers par certains organismes. Nous
préférons y mettre des guillemets. La certification que vous évoquez n’est
pas une certification officielle, c’est-à-dire une certification qui est
réglementée ou contrôlée par l’Etat. En ce qui nous concerne, le contrôle
concerne la mise à mort de l’animal selon un abattage rituel, c’est-à-dire
que nous contrôlons si l’animal est abattu par un sacrificateur habilité par
l’une des trois mosquées agréées.
C’est-à-dire que vous ne pouvez pas garantir s’il s’agit d’une viande hallal
?
Nous ne pouvons pas garantir que la viande provient d’un animal abattu
selon des exigences que vous avez vous et d’ailleurs qu’on ne connaît pas
puisque cela relève de la religion. Tout ce que nous pouvons garantir, c’est
que l’animal a été mis à mort par un sacrificateur habilité. La mission de
contrôle des services sanitaires s’arrête là... Nos agents contrôlent au
niveau des abattoirs si les sacrificateurs disposent d’une carte et si
celle-ci est valide.
Est-ce que cette carte permet d’affirmer que l’abattage est rituel et
conforme à ce qui est édicté par l’Islam ?
Conforme à l’Islam, ce n’est pas le terme que nous utilisons. Nous pouvons
simplement dire que c’est un abattage rituel. Pour nous, abattage rituel
signifie que l’animal a été mis à mort par un sacrificateur habilité, c’est
notre définition de l’abattage rituel.
Est-ce que vos services sont présents sur les lieux d’abattage ?
Nos services vétérinaires sont présents en permanence dans les abattoirs
d’animaux de boucherie. Dès qu’il y a un abattage, nos services vétérinaires
effectuent l’inspection des animaux vivant et ensuite l’inspection post
mortem des carcasses pour constater si la viande est propre à la
consommation.
Donc vos services ne contrôlent pas si les animaux sont abattus selon le
rite hallal...
On contrôle l’état de mise à mort uniquement. Avant de contrôler si une
viande est hallal, il faudrait d’abord qu’elle soit définie. Il n’existe
aucune définition précise dans notre réglementation. Nous n’avons qu’une
définition de l’abattage rituel avec une prescription réglementaire quant à
la mise à mort rituelle.
Est-ce que vos services envisagent la mise au point d’une certification ?
C’est toute la question de savoir s’il faut une vraie certification
officielle. Si oui, il faut qu’il y ait un demandeur, un cahier des charges
déposé. D’abord, il faut une volonté de certification officielle.
Propos recueillis par A. M. B.
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