Culture : COLLOQUE SUR LA VIE ET L��UVRE DE AMAR SAID BOULIFA
Le pr�curseur berb�risant


�Pour sa langue, il semble avoir fait le premier un effort d�analyse rationnelle avec les moyens et les m�thodes de son temps�, disait J. M. Dallet � propos de Amar Sa�d Boulifa, le pr�curseur de la qu�te identitaire, th�me g�n�rique du colloque organis� � la Maison de la culture � l�initiative de l�association Issegh de Souama.
Boulifa a trac� la voie de l�histoire, de l�anthropologie, de la s�miologie. L�un des premiers d�fenseurs de la langue et la culture berb�re � structurer l�enseignement de tamazight. Boulifa a consacr� toute sa vie � la recherche dans la langue berb�re, l�histoire, l�arch�ologie et la sociologie. Les historiens le pr�sentent comme un brillant p�dagogue. Amar Sa�d Boulifa serait n� en 1861 � Adeni dans la r�gion de Larba� Nath Iraten. Sa famille At Belkacem U Amar est de souche maraboutique. Il d�couvre tr�s vite l�enseignement coranique avant de fr�quenter l�une des premi�res �coles fran�aises ouvertes dans cette r�gion en 1875, o� il obtient un certificat d�aptitude aux travaux manuels, un dipl�me d�enseignement en langue fran�aise qui l�oriente directement vers la carri�re d�instituteur. Sa�d Boulifa, de par ses comp�tences en litt�rature fran�aise, est propuls� comme r�p�titeur de berb�re � l��cole normale depuis 1890, puis � la facult� des lettres d�Alger, o� il se pr�sente comme professeur de berb�re, jusqu�en 1929, ann�e o� il prend sa retraite, d�apr�s son testament du 20 octobre 1914. Mis � part ses notes de voyages, notamment au Maroc, et quelques documents administratifs, il n�existe aucune trace, encore moins d�archives, sur les qualit�s et les titres de celui qui est consid�r� comme le pr�curseur berb�risant. Que devient ce monument ? Aujourd�hui, la nouvelle g�n�ration a-t-elle une id�e sur ce grand homme de lettre ? �Les intellectuels contemporains ne se sont pas int�ress�s � Boulifa ou � Jean Amrouche. Pour eux, la culture et la langue berb�re �taient l��uvre uniquement de Mouloud Mammeri�, disait Abdennour Abdeslam, lors de la conf�rence qu�il avait anim�e durant le colloque. Dans son discours autour de Boulifa, Abdeslam a longuement dissert� sur la �gu�guerre� po�tique engag�e entre Boulifa et Hannotau et leur divergence sur la condition f�minine en Kabylie. La lecture du livre les chants populaires du Djurdjura de Hannotau �tait � l�origine, selon Abdennour Abdeslam, de cette gu�guerre qui a fait germer en lui un combat contestataire. �Boulifa est l�un des premiers auteurs qui ont suivi les rares cours de berb�re depuis au moins 1891, ann�e o� fut cr�� le brevet de langue kabyle�, rappelle Sa�d Chemakh, dans sa conf�rence sur l��uvre de Sa�d Boulifa, une production � plusieurs facettes. Pour le conf�rencier, la conscience identitaire a constitu� une motivation sociale pour cette g�n�ration d�hommes de lettres.
J-L-H.



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