
Actualités : FILIERE LAIT Une offre en deçà des besoins des consommateurs
Lors d’une conférence de presse tenue, hier, au siège de l’Union générale des commerçants algériens (UGCAA), le lait et ses dérivés a été au centre des débats. Pour M. Réda Hamiani vice-président du Forum des chefs d’entreprises, beaucoup de retard est à rattraper du fait que la production de lait cru reste nettement en deçà des besoins des consommateurs. F. Zohra B. - Alger (Le Soir) - “La demande en lait, de 4 milliards de litres par an, est en augmentation constante. Par contre, la production nationale est estimée à seulement 1 milliard 600 000 000 litres par an, la différence est importée sous forme de poudre”, explique M. Hamiani précisant en outre que 110 laiteries transforment une quantité de 100 millions de litres par an et en produisent 1 million. Devant cette situation, l’Algérie est le plus grand importateur de poudre de lait après le Nigeria dans le continent africain. L’enveloppe des importations de ce produit est ainsi passée, selon l’intervenant, de 300 millions à 600 millions de dollars. Le déficit de la production nationale en lait frais est encore une fois mis à l’index. Les maintes tentatives d’importation de vaches en vue d’une production sont systématiquement soldées par un échec. Le premier problème qui surgit, note M. Hamiani, est la non-disponibilité de l’aliment du bétail. Les bêtes finissent donc par être abattues. Il s’avère aussi que les mêmes vaches qui donnaient de 30 à 40 litres de lait à l’étranger en donnent beaucoup moins une fois importées en Algérie en raison de la qualité et de la rareté de l’aliment du bétail. A ce jour donc, aucune solution n’a été trouvée pour pallier au manque de ce produit de grande consommation, et la plupart des producteurs se rabattent sur les mini-laiteries qui se contentent de rajouter de l’eau à la poudre de lait importée. M. Hamiani ne manquera pas en outre d’attirer l’attention sur la Tunisie pays qui, en l’espace de quelques années, est non seulement arrivée à l’autosuffisance en production de lait mais arrive même à exporter son produit. «Les Tunisiens sont disposés à nous approvisionner en lait de vache», a déclaré le conférencier. Ce dernier signalera au passage le manque de professionnalisme et de savoir-faire dans la filière en dépit souvent de la disponibilité de machines performantes. «Il faut une prise en charge sérieuse du problème vu que les producteurs ne maîtrisent pas, dans la plupart des cas les techniques de production. Il y a souvent amalgame entre savoir-faire et accumulation de machines. Quoi qu’avec la concurrence, ils seront obligés de fabriquer autrement », signale M. Hamiani. Pour ce qui est des dérivés du lait, l’intervenant a souligné la nécessité de diversifier ces produits, notamment pour ce qui est de la margarine, du beurre et des yaourts. Il s’agit notamment de la production du bas, du moyen et du haut de gamme. 12 000 tonnes de yaourt sont produites par an. F. Z. B.
|