Actualit�s : NOTES D'UN CARNET DE ROUTE SENSATIONNEL
A la d�couverte de la Cor�e du Sud
Reportage r�alis� par Ch�rif Bennaceur


Pour celui qui d�couvre S�oul, la capitale sud-cor�enne, et le pays pour la premi�re fois, l��tonnement laisse la place � l�admiration. Etonnement, � l�arriv�e, jeudi matin 2 mars 2006, aux environs de 9 heures, � l�a�roport international d�Incheon, implant� sur une �le en face du port au nom homonyme et distant de 50 kilom�tres � l�ouest de la capitale. Une infrastructure moderne, prestigieuse, aux halls de dimensions pharaoniques et aux personnels d�une exquise politesse et courtoisie, signes d�une culture confuc�enne immuable.
Accueillis par la jeune Jeong-Hee, qui sera tout au long du s�jour notre guide et interpr�te, nous apportant toute l�aide possible, et apr�s avoir accompli les formalit�s de rigueur, nous quittons Incheon � destination de la capitale du pays du Matin Calme. A bord de v�hicules affect�s � notre transport, nous roulerons sur des kilom�tres et des kilom�tres d�autoroutes, aux voies larges et nombreuses et o� la circulation �tait fluide. Le saisissement nous ravit, notre narrateur en particulier, de constater la bonne qualit� de travail dans la construction de ces autoroutes � p�age. Reflet du niveau �lev� de d�veloppement atteint par ce petit pays qui, m�me d�pourvu de ressources �nerg�tiques et mini�res, a r�ussi, en moins de quarante ans, � se transformer en une puissance �conomique mondiale de taille, gr�ce au dynamisme de quelques patrons d�industrie. Le trajet vers la ville abritant le quart de la population du pays fit d�filer sous nos yeux, parfois se renfermant sous le coup de la fatigue due � plus d�une dizaine d�heures de vol entre Paris et Incheon, dans un airbus d�Air France, dans des conditions d�inconfort, et un d�calage horaire de 8 heures, des paysages contrast�s, beaux, quelque peu arides mais toujours marqu�s d�une intense activit� industrielle. Entr�s par sa p�riph�rie, nous d�couvrons S�oul, situ�e aux abords du fleuve Han, o� habitent quelque onze millions d��mes, une ville aux art�res rectilignes, larges, modernes, trac�es sur le mod�le des voies de circulation am�ricaines. Une ville asiatique, subtil alliage entre modernit� et traditions, suscitant l�admiration m�rit�e, cosmopolite, aux milliers de b�timents et tours r�sidentielles et administratives d�une hauteur impressionnante. La circulation, habituellement congestionn�e, un million de v�hicules empruntant quotidiennement les art�res, l��tait un peu plus en ce jour-l� marqu� par un mouvement de d�brayage dans les services de transport. Nous nous dirigeons vers l�h�tel Koreana, une grande b�tisse de 23 �tages de hauteur sur le boulevard Jesong, un 5 �toiles o� nous nous reposerons pendant quelques heures. Vers 17 h, nous quittons l�h�tel � destination de l�a�roport domestique de Kimpo ou Gimpo, un �petit� a�roport mais aux proportions �gales � celles des plus grands a�roports du monde. Nous empruntons un vol de la Korean Airlines avec pour but du voyage, l�a�roport d�Ulsan, situ� au sud-est sur la mer du Japon. D�s notre arriv�e, vers 20 heures, nous empruntons un autre v�hicule qui prend aussit�t la route, baign�e de lumi�res nocturnes, de la ville de Pohang, cit� imposante, situ�e dans la province de Gyeongsang du nord. Nous passons notre premi�re nuit en Cor�e du Sud � l�h�tel Sun Prince de cette ville, un h�tel moyen que nous quittons le matin suivant, vendredi, pour entamer notre voyage touristique certes, mais essentiellement professionnel, dans quelques sites industriels de ce dragon asiatique. Parmi ces sites, notre parcours nous m�ne au second site, � Pohang, de la Compagnie Posco (Pohang iron and steel company), un groupe sid�rurgiste priv�, de premier ordre, positionn� au 5�me rang dans le monde. Implant�e sur une superficie de 2200 hectares et employant environ un millier de travailleurs, cette usine, sp�cialis�e dans la transformation et l�int�gration de mati�res premi�res import�es principalement d�Australie et du Br�sil, produit 13 millions de tonnes d�aciers, de fers blancs, du galvanis� et du lamin� � froid. En fait, le groupe Posco produit globalement plus de 30 millions de tonnes de divers aciers dont 17 millions sont usin�s au niveau d�un autre site industriel sis � Gwangyang. Au niveau du centre d�information de l�infrastructure de Pohang, situ� dans un �difice surplombant l�installation industrielle, offrant une vue majestueuse, une pr�sentation nous est faite des activit�s de ce groupe, fond� depuis 1968 et qui a fait l�objet en 2000 d�une privatisation-nationalisation. Un groupe qui fournit en aciers, aux prix les plus comp�titifs, le march� domestique � 75%, les 25% restants de la production �tant export�s vers les march�s chinois, japonais et nord-am�ricains. Impressionn�s par l�activit� de travail d�bordante, sentiment qui nous �treindra durant tout notre s�jour, nous quittons Pohang pour la ville d�Ulsan, lieu d�habitation de 70 000 �mes et important centre portuaire. C�est � Ulsan, dans un restaurant traditionnel, que nous avons notre premier contact avec la culture culinaire cor�enne. Une cuisine vari�e, diverse, �pic�e, douce, acide, sal�e, piquante, succulente toujours, parfois, �trange pour des palais qui n�y sont pas pr�par�s ou habitu�s surtout � la cuisine maghr�bine ou occidentale. Avec son traditionnel plat national, le kimshi, ses sp�cialit�s � base de fruits de mer, d�algues, de poissons frits ou saurs et de crustac�s, ses recettes �pic�es, agr�ment�es de soja, de gingembre, de s�same et autres, ses pr�parations de riz et de c�r�ales, ses sirops de riz et d�orge, par exemple et autres plats dont des milliers d�ouvrages ne sauraient en d�crire toute la richesse, la sagesse et les harmonies. Notre halte de l�apr�s-midi fut consacr�e � la visite d�un des sites de l�illustre compagnie Hyundai Heavy Industries (HHI). Fond� en 1972, ce groupe compte 33 filiales couvrant des secteurs d�activit� aussi divers que la construction lourde, la construction navale, de logements, l�automobile et jusqu�� r�cemment la t�l�phonie mobile. Implant� � Ulsan, sur 5000 hectares, ce site est d�di� � la construction de navires de transport de marchandises et d�hydrocarbures dont les VLCC (Very large crude carriers) et de sous-marins, notamment, d�engins de manutention et de robots. Ce site peut produire jusqu�� 70 bateaux par an, six unit�s pouvant �tre construites en m�me temps, la construction d�un bateau n�cessitant entre deux � 10 mois de travaux. Filiale du groupe HHI, Hyundai Motor Company, op�rationnelle depuis 1976, emploie sur son site d�Ulsan, l�un des trois sites de production, les autres �tant Asan et JeonJu, 3 4000 travailleurs et produit annuellement 1,6 million de v�hicules particuliers dans une gamme de 13 mod�les, dont plus d�un million sont export�s, un navire pouvant transporter en une seule fois 4000 unit�s. L�innovation perp�tuelle, l�exp�rimentation, la qualit�, un travail d�assemblage � la cha�ne par �quipe, au rythme quotidien de 10 heures de labeur et deux heures de repos de plus de 5000 unit�s � la fois, l�emploi de robots, sont quelques-uns des principes qui sous-tendent la fabrication des v�hicules, en indiquant que l�installation industrielle est aliment�e en recherche-d�veloppement par un centre implant� � NamYang. Vendredi soir, nous quittons Ulsan pour la seconde ville du pays, Busan ou Pusan, grande ville portuaire et industrielle, aux quatre millions d�habitants. Une ville superbe, �tir�e sur des milliers d�hectares de tours d�habitation, modernes, d�art�res tout aussi am�ricanis�es, o� le lendemain, samedi, nous avons un aper�u du projet du nouveau port de Busan dont la r�alisation commenc�e depuis 1995 et qui sera achev�e en 2011. Financ� par l�Etat sud-cor�en, l�autorit� maritime de Busan et par un consortium compos� de 18 entreprises priv�es et �trang�res, au co�t de 9, 2 milliards de dollars, ce projet comporte la construction de 30 quais � containers dont trois sont d�j� achev�s. Ce projet permettra d�augmenter les capacit�s du port de Busan, class� actuellement au cinqui�me rang en Asie et dans le monde, trente op�rations pouvant �tre effectu�es en une heure au niveau d�un seul quai � containers. C�est le week-end en Cor�e du Sud, un pays � dominante religieuse chr�tienne, principalement protestante, et bouddhiste. Ce fut l�occasion, durant, de visiter � Busan le stade de la Coupe du monde de 2002, une grande structure dont la conception architecturale, le design et la supervision de la construction ont �t� fournis par la firme sud-cor�enne d��tudes architecturales Space Group. Sp�cialis�e depuis 1960 dans le d�veloppement architectural et urbain, cette firme a particip� � la planification et la conception du site du cyberparc, pr�vu dans le projet de la nouvelle ville de Sidi Abdallah (dans la r�gion de Z�ralda) en Alg�rie. Un projet encore � l��tat latent, o� l�am�nagement de la voirie n�a pas encore �t� fait en l�absence de financements. Pr�c�d�s la veille par l�arriv�e nocturne dans la ville de KyongJu, situ�e dans le pays profond, et une nuit�e dans le cadre enchanteur et paradisiaque de l�h�tel Kolon, les d�placements de dimanche furent maintes fois des haltes dans des lieux historiques, de pri�res et de farniente. L�occasion aussi de d�couvrir d�autres facettes de la riche et �trange cuisine sud-cor�enne, que ce soit dans des buffets ou dans des restaurants. Objet d�une curiosit� toute professionnelle, le salaire moyen d�un p�re de famille, quadrag�naire, avec deux enfants, est estim� entre 1500 et 4000 dollars (un dollar �quivalent � un millier de won, la monnaie sud-cor�enne). Retour dans la soir�e de dimanche, � bord d�un vol de Korean Airline, � S�oul, o� nous passerons les trois nuits suivantes au m�me h�tel Koreana. Lundi matin, nous effectuons un tour � Suwon, dans la p�riph�rie de S�oul, au site industriel de la compagnie mythique Samsung Electronics, leader dans les segments de l��lectronique, du num�rique, de la t�l�phonie mobile, l�audiovisuel, l��lectrom�nager et m�me dans les travaux publics. �Change everything except your wife and children� (Changez tout sauf votre femme et vos enfants), tel est le credo de ce groupe qui, fond� depuis 36 ans, emploie actuellement dans ses 8 usines de Cor�e, 128 000 personnes dans la fabrication de produits de haute qualit� et au co�t �lev�, que sont les t�l�phones portables, de semi-conducteurs, de m�dias num�riques, d��crans plasma (LCD-TFT), de VCD, etc. Cela pour un chiffre d�affaires de 60 milliards de dollars en 2005 et un volume d�exportation de 46,3 milliards de dollars, soit 16,3% de parts dans le commerce ext�rieur de la Cor�e du Sud. Samsung consid�re, ce faisant, le march� alg�rien, o� elle commercialise des t�l�phones, des produits audiovisuels et �lectrom�nagers de cette marque, comme attractif et � d�velopper dans l�avenir m�me si le projet d�y cr�er une usine reste encore au stade du souhait. Quittant le si�ge de Samsung Electronics, nous part�mes, l�apr�s-midi, � JeonJu, site de Hyundai Motor, occupant une superficie de 1,3 million de m�tres carr�s et employant 4200 personnes. Un site d�di� � la fabrication de v�hicules utilitaires, bus, camions et pick-ups et dont nous reviendrons ult�rieurement sur les activit�s. La journ�e de mardi, derni�re du s�jour, fut, elle, r�serv�e � la visite, dans la banlieue de S�oul, du si�ge de Korea Telecoms, (KT Corp). Une firme leader dans les t�l�communications et m�dias de 3�me et 4�me g�n�ration, l�IP-TV, la diffusion num�rique, l�acc�s � Internet, la conception de t�l�viseurs et appareils audiovisuels futuristes et interactifs, rapides et en temps r�el, offrant la technologie sans fil et � haut d�bit et la prestation WIBRO, � utiliser quand et o� on veut. Cette journ�e fut aussi l�occasion de rencontrer l�assistant du ministre de la Construction et du Transport dont le si�ge fait partie d�un complexe impressionnant de b�timents administratifs, d��voquer avec lui la coop�ration alg�ro- sud-cor�enne, mais aussi de s�entretenir avec le pr�sident et le staff de l�association internationale des contractants internationaux. Ce sont, l�, quelques-unes des �tapes d�un voyage m�morable en Cor�e du Sud, un pays qui en impose par son d�veloppement �conomique m�me si nous n�en avons laiss� entrevoir qu�une infime partie.
C. B.

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