Le Soir d'Alg�rie

Les discussions vont reprendre entre le minist�re de l'Education et un syndicat agr��. Passons sur le fait que le minist�re continue d'ignorer les autres syndicats et voyons les faits. Les enseignants continuent de percevoir des salaires de mis�re du primaire au sup�rieur. Prenons le cas de cet enseignant universitaire qui a d�clar� � la presse qu'apr�s plus de quinze ans de carri�re il touchait dans les trente sept mile dinars.
D�cortiquons les d�penses possibles avec cet argent. S'il loue un logement modeste, il lui faudrait d�bourser au minimum quinze mille dinars. Calculez le reste et dites-moi s'il peut encore s'acheter des livres dont les prix minimum tournent autour de mille deux cents dinars. Refaites le m�me calcul pour les enseignants du secondaire et du primaire. Voyez s'ils ont une chance de poss�der un jour un logement AADL, une voiture, de payer les factures de gaz et d'�lectricit� et de s'acheter des livres aussi, bien s�r. A quel prix peuvent-ils le faire, au prix de quels privations ? C'est le cas des v�t�rinaires, des m�decins, des ing�nieurs de la fonction publique. Un couple de m�decins a r�ussi � obtenir un logement AADL au nom du mari et a achet� une voiture � cr�dit au nom de la femme. Les remboursements qu'ils doivent effectuer et les charges qu'ils doivent payer leur laissent rien, presque rien. Tout cela serait acceptable si dans la soci�t� et dans leur environnement imm�diat il restait une �chelle des valeurs salariales. Et surtout si le pouvoir ne d�veloppait pas, de temps en temps, un discours �loquent sur la fuite des cerveaux, sur l'importance de la science et des technologies, sur la caract�re primordial de la formation, etc. C'est le seul moment o� le pouvoir arrive presque � comprendre que la formation, la culture et la science mettent en jeu des questions de soci�t�. Et cette question, les jeunes la per�oivent mieux que quiconque quand ils disent � leurs parents (s'ils sont instruits) inquiets de les voir mal travailler en classe : �Et qu'avez-vous r�ussi avec votre instruction?� Le pouvoir ne peut pas �ternellement glorifier le savoir en paroles et le d�valoriser dans les faits. Vous comprenez pourquoi les enseignants en exigeant un statut digne de leur m�tier d�fendent l'avenir de toute l'Alg�rie.
M. B.