R�gions Ouest : ADRAR
Anarchie � l�h�pital


Une anarchie totale r�gnait mercredi dernier au niveau des UMC de l�h�pital Ibn Sina d�Adrar, lors de notre passage dans la capitale du Touat. Un spectacle d�un autre �ge. On dit certes que la sant� est malade chez nous mais pas � ce point quand m�me. Cela ressemblait � ces images qu�on voit � la t�l�vision montrant des ONG telle que M�decins Sans Fronti�res intervenant dans des r�publiques banani�res ou dans des pays en guerre.
Il �tait exactement 20h00, lorsque nous p�n�tr�mes dans cet �tablissement. D�habitude, nous dira-t-on, c�est un agent de s�curit� qui est charg� d�orienter les malades. Ce jour-l�, il �tait absent. A l�int�rieur, le couloir �tait surpeupl�, des femmes, des b�b�s, des enfants et des vieillards notamment attendaient. La col�re �tait perceptible sur tous les visages. Nous nous sommes fray�s un passage pour voir le m�decin de garde. Celui-ci, le Dr. Terbech pour ne pas le nommer, n�est pas venu, nous explique-t-on. Un malade, �puis�, nous informera qu�il a subi une intervention chirurgicale au niveau de l�estomac. �J�ai �t� op�r� ici il y a moins d�un mois et maintenant, c�est pire. J�ai pass� plusieurs semaines dans cet �tablissement et je sais de quoi je parle. Il faut dire la v�rit� dans votre journal nous en avons marre�, d�nonce-t-il. Un vieillard tra�nant un adolescent par le bras s�approche lui aussi de nous. �Mon fils s�est fractur� le bras et nous sommes l� depuis plusieurs heures � attendre. Mon fils souffre et personne ne veut nous adresser la parole�, se plaint-il. �Vous voyez la gal�re. C�est toujours comme �a�, r�torque une m�re avec son b�b� dans les bras. Avant de quitter les lieux, nous avons demand� une entrevue avec le directeur du secteur sanitaire pour jeudi dans la matin�e. Au cours de la soir�e, on apprendra toutefois qu�une jeune fille de 12 ans avait succomb� quelques semaines plus t�t � une dipht�rie. Le p�diatre, l��pid�miologue et un infirmer avaient �t� suspendus apr�s enqu�te. Ce dernier, racontent certains, vient d��tre r�int�gr�. Ailleurs, lorsque une erreur est av�r�e elle peut conduire ses auteurs � la prison. Le lendemain vers 10h00, nous avons rencontr� le directeur du secteur sanitaire. L�entrevue s�est d�roul�e dehors devant la porte des UMC. Celui-ci a refus� de nous faire visiter l�h�pital. �Montrez-moi votre ordre de mission. Et puis il existe un correspondant du Soir d�Alg�rie � Adrar. Pourquoi on envoie quelqu�un d�autre ?�, nous dira-til en substance. L�histoire de la maison de rendez-vous l�a fait rire. Apr�s avoir confirm� l�absence du m�decin de garde la veille, ce responsable nous a promis de �voir�. Ensuite, nous avons tent� de rencontrer le DSP (directeur de la sant�), en vain. Pour le SG de la wilaya qui �tait dans son bureau et qui semblait nous avoir ouvert la porte par pur hasard. En apprenant le but de notre visite, il nous dit : �Ce n�est pas moi le secr�taire g�n�ral. Et puis c�est une affaire que vous devez voir avec le DSP, le SG n�a rien � voir ici�. Le wali, lui n��tait pas dans son bureau. Il devait effectuer une visite � Aougrout vers 14h00, selon ses proches collaborateurs.
Lies Mourad

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