P�riscoop : BAZOOKA
Intersyndicale
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


L�intersyndicale de la Fonction publique vient de na�tre ou presque. Contrairement � l�intersyndicale des enseignants, elle ne voit pas le jour apr�s des luttes et des gr�ves. Il faut donc noter que sur le plan de l�action revendicative et celui de la conscience syndicale, les enseignants ont plusieurs longueurs d�avance. Ils n�ont pas encore gagn� la partie.
Un retournement reste possible. Le pouvoir garde d�importantes marges de man�uvres (au pluriel). Il a l�art de r�cup�rer les dirigeants des contestations sociales. La r�cup�ration lui revient parfois moins cher que la r�pression. Et il sait ce que c�est, ne vous inqui�tez pas. Bref, l�intersyndicale de la Fonction publique est en train de na�tre en dehors de luttes syndicales rep�rables et claires. Cela constituera un obstacle majeur. Pour faire simple, disons que l�unit� des enseignants pendant les gr�ves des ann�es 2004 et 2005 a pouss� les syndicats autonomes � s�unir. Autrement dit, l�unit� des travailleurs autour de leurs revendications a pr�c�d� l�unit� de leurs organisations. La force de leur mouvement et leur r�sistance aux pressions tiennent � cela. En fait, ce sont les enseignants, bien ou mal syndiqu�s, bien ou mal organis�s, qui ont d�cid� de se battre. Il se devait de trouver les chefs qu�il fallait pour les mener � la bataille et les guider dans la lutte. Avec un tel degr� d�implication de la base, il est difficile d�acheter, de corrompre ou d�intimider les d�l�gu�s. Le nombre d�acteurs est trop �lev�. La rel�ve est toujours pr�te. C�est pourquoi la raison et la sagesse commandent de n�gocier franchement. Ergoter sur la l�galit� des syndicats ou des mouvements retarde l��ch�ance mais ne l�annule pas. Apparemment, l�intersyndicale de la Fonction publique va suivre le chemin inverse. Elle aura un mal fou. La Fonction publique, c�est des emplois, des qualifications et des m�tiers disparates. Les v�t�rinaires (20 000 DA apr�s 20 ans de service) ont d�j� entam� des luttes. Dans les autres secteurs, c�est le silence radio. Peut-�tre que les syndicats ont raison de commencer ainsi. Leur unit� peut compenser leur faiblesse � la base et donner au moins aux travailleurs la premi�re des consciences : celle d��tre d�abord des salari�s. Et que les solutions individuelles, la d�brouille et les bonnes relations avec la hi�rarchie n�ouvrent de solution qu�� un petit nombre. Un tr�s petit nombre. Bonne chance � l�intersyndicale. Une chose est s�re : s�ils se battent, ils finiront fatalement par d�finir en quoi consiste leur travail. Et ce sera un d�but de naissance de l�Etat.
M. B.

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