Le Soir d'Algérie

Feu Djellal Brahim, le maire de Benchoud, personnage affable aux grandes qualités, “c’est le meilleur visage du FLN au niveau local”, a été le troisième P/APC et le quatrième élu local à tomber sous les balles assassines du GSPC, depuis cette mandature entamée en 2002.
En dépit des risques encourus dans une région infestée de terroristes qui contrairement à la conjoncture d’effacement des crimes commis, qui leur reste largement avantageuse, renforcent de jour en jour les rangs de cette organisation criminelle, la preuve celui qui avait lâchement assassiné le maire de Benchoud d’une balle à la nuque était collégien avant de commettre cet acte ignoble. Brahim était resté attaché à sa commune. Il n’a pas comme certains de ses confrères toutes tendances politiques confondues pris la peine de louer aux frais de la collectivité un appartement au chef-lieu de la wilaya pour se mettre en sécurité. Après le référendum du 29 septembre 2005, il était quelque peu enthousiaste quant à la fin probable du terrorisme. Au fil des jours et des semaines, il ne cachait plus son scepticisme. “Ces gens (les terroristes) sont des irréductibles; je pense qu’ils ne descendront pas. Avec leurs klachs ils ont le pouvoir, sans leurs fusils ils ne seront rien”, nous confiait-il il y a moins d’une semaine. La première victime des hordes du GSPC depuis les dernières élections locales en 2002 fut Hirèche Hamid, élu à l’APC de Si-Mustapha. Le défunt accomplissait à 54 ans son second mandat sous l’étiquette du FLN. Son assassinat, perpétré en janvier 2003, aurait été décidé par l’émir de la katibat, selon les observateurs de la région, à cause de sa contribution à la mise en œuvre de la concorde civile qui s’était concrétisée localement par la repentance de quelques terroristes notoires. La seconde victime a été Khelladi Khaled, 59 ans, père de 11 enfants. Homme d’une gentillesse sans égale, il est issu d’une famille au passé glorieux. Attaché exclusivement à résoudre les problèmes de ses administrés, il logeait dans une maison retirée sans qu’il soit inquiété. Un faux barrage a été installé à Tiza spécialement pour l’attendre paradoxalement quelques heures après la fin du meeting de M. Ouyahia tenu au chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, le premier septembre 2005 pour appeler au vote massif s’agissant du référendum sur la réconciliation nationale. Quant à la troisième victime du GSPC, feu ammi Boualem Bouhri réélu à l’âge de 63 ans à l’APW de Boumerdès, il était l’un de ces quelques anciens moudjahidine de la wilaya IV qui pour la seconde fois dans leur vie ont pris les armes pour débarrasser leur pays des despotes sanguinaires. Pour l’avoir côtoyé nous pourrions dire que ce baroudeur pensait que la question des terroristes islamistes devait se régler avec le klach. Comme c’est un flniste pur, il observait la discipline militante et se taisait publiquement ! Premières observations de cette hécatombe que subit le FLN de Boumerdès, toutes les victimes ont été déplorées dans la partie est de la wilaya de Boumerdès où sévissent des émirs de katibat dont on dit qu’ils ne sont pas près de remettre leurs armes. En second lieu, la similitude au point de vue conjoncturel de l’assassinat de khelladi et Djellal est une réponse sanglante, négative et directe par le biais du parti dont il est le premier responsable organique au président de la République à l’appel et à la concrétisation du programme de la réconciliation nationale.
L. H.