Actualit�s : Hend Sadi gagne son proc�s contre Salem Chaker
De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed


Hend Sadi, universitaire alg�rien, a gagn�, d�but mars, le proc�s en diffamation qu�il a intent� � Paris, � l�encontre de Salem Chaker, alg�rien aussi, enseignant � l�Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) de Paris.
L�affaire remonte au 15 f�vrier 2005, date � laquelle le quotidien Le Monde publiait un article de Catherine Simon intitul� �L�enseignement du berb�re en France est aussi une affaire politique� et qui �voquait la d�cision prise par le gouvernement fran�ais de d�signer Hend Sadi �responsable, coordinateur des enseignements et �preuves du berb�re �, aupr�s de la Direction des enseignements scolaires. S�indignant de cette nomination, dont il pensait qu�elle devait lui revenir de fait, Salem Chaker d�clarait � la journaliste du Monde que �non seulement cet impr�vu rival ne peut se pr�valoir que d�une agr�gation de math�matiques, mais il est officiellement li� � un parti politique proche des cercles dirigeants alg�riens�. Et d�insister en ne reconnaissant au professeur Hend Sadi aucune comp�tence : �La principale qualit� de Hend Sadi est d��tre le fr�re de Sa�d Sadi�, pr�sident du RCD. Et pour ceux qui, �ventuellement, ne conna�traient pas cette formation politique, il enfonce le clou en affirmant qu�il s�agit d�un parti �� recrutement kabyle, tr�s proche du pouvoir alg�rien, notamment de certains g�n�raux�. Et le professeur de l�Inalgo de conclure encore : �La recommandation d�Alger a valeur de dipl�me�. Ce sont ces propos qui ont amen� Hend Sadi � d�poser une plainte en diffamation aupr�s de la Chambre de la presse du tribunal correctionnel de Paris et qui a abouti, le 2 mars dernier, � la condamnation de Salem Chaker, reconnu coupable de d�lit de complicit� de diffamation publique envers un fonctionnaire. Le professeur Salem Chaker a �t� condamn� � verser � Hend Sadi un euro symbolique de dommages et int�r�ts au titre de la r�paration, 2000 euros pour les frais de justice ; le paiement de l�insertion de la condamnation sur deux journaux ou bulletins, au choix de Hend Sadi, dans la limite de 3500 euros par insertion, et enfin, une amende de 1500 euros, avec sursis, et qui, en cas de r�cidive, ne pourra se confondre avec d�autres amendes. Pour rappel, et contrairement aux affirmations de Salem Chaker, au moment et m�me quelques mois avant sa d�signation � la t�te de la Coordination des enseignements et �preuves du berb�re, Hend Sadi avait d�missionn� de sa fonction de pr�sident du RCD France. La d�signation de Hend Sadi � la t�te de la mission de coordination du berb�re a �t� suivie ici en France d�une v�ritable campagne m�diatique de d�nigrement men�e par Salem Chaker et tendant � disqualifier Hend Sadi, pour le motif, ce qui est un comble, qu�il �est le fr�re de Sa�d Sadi�. De plus, avancer des contrev�rit�s selon lesquelles le RCD est �tr�s proche du pouvoir, notamment de certains g�n�raux � cadrait naturellement avec le discours ambiant produit ici et pouvait porter, en jetant la suspicion sur le dossier de l�enseignement du berb�re, ont s�rement pens� les initiateurs de la campagne de d�nigrement. Et ce fut malheureusement le cas, dans la mesure o� les autorit�s fran�aises ont supprim� la mission de coordination des enseignements et �preuves du berb�re pour ne pas s�encombrer de probl�mes ne constituant s�rement pas leur priorit�. Il faut �galement souligner que contrairement aux all�gations ayant circul� au moment de la campagne, c�est Hend Sadi lui-m�me, membre de l��ducation nationale depuis plus de trente ans, qui a �t� � l�initiative de la cr�ation de cette mission en proposant un projet tendant � la mise en place d�une pr�paration pour les �preuves du berb�re au baccalaur�at et de stages pour les enseignants, le tout, en �troite collaboration avec �tous les berb�risants, y compris naturellement ceux de l�Inalgo� dont Chaker et le pr�sident de cette institution qui s��taient �lev�s contre cette mission. Ils voyaient en elle une concurrente et une menace sur le monopole qu�ils exercent sur le berb�re. C�est malheureusement cette langue qui est aujourd�hui, avec la suppression de la mission, victime de cette pol�mique. C�est ce qui explique, d�ailleurs, le sens de la d�marche de centaines d�intellectuels (dont, Nourredine Saadi, Nabil Fares, Akli Mellouli, Cherif Benbouriche, Yves Lacoste, et des centaines d�autres et des associations d��l�ves et de travailleurs qui ont sign� une p�tition en direction des autorit�s fran�aises et dans laquelle ils demandent le maintien de cette mission � l��ducation nationale. On y lit, entre autres : �Accus�e en premi�re page des journaux et sur les sites Internet d�avoir fait place au berb�re sur ordre d�Alger, l�Education nationale n�apporte aucun d�menti et ne r�agit pas. Bien plac� pour appr�cier le caract�re d�lirant d�une telle accusation, le minist�re pour toute r�ponse d�cide de supprimer l�objet de la pol�mique, il ne s�agit que de Berb�res. Comme si ce dossier ne concernait ni des citoyens fran�ais, ni l�Education nationale. On chercherait � donner raison � ceux qui parlent de gestion indig�ne de l�immigration que l�on ne s�y prendrait pas autrement.� Et les signataires de qualifier la d�cision de suspension de �honteuse� au moment o� les autorit�s cr�ent une autorit� contre les discriminations. Partant de ces remarques, ils demandent � ces m�mes autorit�s le maintien de cette mission. Il est � esp�rer qu�ils soient entendus par les autorit�s fran�aises qui sont all�es vite en besogne en annulant cette mission tant esp�r�e ici et depuis tant d�ann�es.
K. B.-A.

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