R�gions Centre : LE MOUDJAHID DE LA WILAYA IV, EZZOUAOUI ABDELKADER DIT BENAICHA, SE CONFIE AU SOIR D'ALGERIE
�La katiba El-Hamdania a �t� un v�ritable poison pour l�arm�e fran�aise�


S��tant distingu� par l��clat des hauts faits accomplis au sein de la katiba El-Hamdania de la r�gion III, zone II, wilaya IV, Ezzouaoui Abdelkader dit Bena�cha nous livre, dans cet entretien qu�il a bien voulu nous accorder, les faits d�une bataille dans laquelle l�arm�e fran�aise a essuy� une cuisante d�faite, perdant par l� une quinzaine de soldats et un h�licopt�re. C��tait le 22 f�vrier 1958. L�affrontement s�est d�roul� au sud d�El-Affroun, plus exactement au lieudit Bouza�rour, � 20 km de Blida.
Le Soir d�Alg�rie: Une grande bataille fut livr�e le 22 f�vrier 1958 aux forces de l�occupant fran�ais � El-Affroun. Vous aviez pris part � cette bataille en tant que moudjahid. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Ezzouaoui Abdelkader :
Effectivement. j�activais au sein de la katiba El-Hamdania, qui �tait dirig�e en cette p�riode par Si Ma�meri Ma�mar. Cette kabita �tait elle-m�me fractionn�e en trois sections conduites respectivement par Mektiche Abdelkader dit Si El- Fassi, Hamdani Mohamed dit Si Hamdane et Si Arezzki de B�ni Slimane. Notre r�le �tait de guetter l�ennemi pour d��ventuelles embuscades. Mais ce jour du 22 f�vrier 1958 � 9 heures, nous entendions des coups de feu. Nous confirm�mes ensuite qu�ils provenaient de notre section dirig�e par Si Arezki, laquelle avait engag� un combat avec des militaires fran�ais en ratissage dans le secteur o� nous nous trouvions depuis la veille. D�s lors, nous sommes venus en aide � nos compatriotes en d�versant des feux r�guliers sur les positions de l�ennemi. T�tanis� par l�intensit� de la riposte, celui-ci se replia dans un d�sordre inimaginable vu le nombre �lev� de morts et surtout de bless�s.
Votre katiba avait-elle pris la fuite ou continua-t-elle � poursuivre l�ennemi ?
Comme notre objectif au premier chef �tait la r�cup�ration des armes et des munitions, nous nous sommes pr�cipit�s sur les soldats mis hors d��tat de nuire pour leur enlever leurs fusils. Ainsi,nous avions pu prendre une quinzaine d�armes de tous calibres. mais cela n�a pas �t� sans cons�quence, puisque nombreux sont les moudjahidine qui tomb�rent ce jour-l� au champ d�honneur et ce, malgr� les pr�cautions d�usage prises pour �viter un tel m�compte.
Vous exhibez un journal de cette �poque, L�Echo d�Alger en l�occurrence, dans lequel il est relat� cette bataille, pr�cisant qu�un m�canicien d�h�licopt�re fut tu� ce jour. Des pr�cisions ?
Vu que le combat �voluait en d�faveur de l�ennemi, les officiers fran�ais, totalement d�sar�onn�s et surtout d�moralis�s par les consid�rables pertes subies, avaient lanc� un SOS en direction du commandant de l�unit� op�rationnelle cantonn�e � la ferme Foutri � El-Affroun. Ce commandant, connu pour �tre un triste tortionnaire et incidemment appel� �Boussebsi� � cause de la pipe qui ne quittait jamais sa bouche, ne tarda pas � venir en aide par h�licopt�re. Apr�s avoir survol� le lieu de l�accrochage pendant 15 minutes environ, il atterrit sur une cr�te. Mais � peine pos�, l�h�licopt�re essuie une rafale. Ce fut le groupe dirig� par Si El- Fassi, sous la f�rule de Si Ma�meri Ma�mar, qui �tait derri�re l�assaut. Le commandant Boussebsi a �t� tu� et son colt r�cup�r�. Idem pour le pilote de l�h�licopt�re. Quant � l�h�licopt�re, il a �t� incendi�.
Quelle a �t� la r�action de l�arm�e fran�aise suite au revers qu�elle a essuy� ?
Nous n�avions pas atteint nos caches lorsque l�aviation fran�aise, compos�e de Jaguar, de T6, de Myst�res IV et de bombardiers B26 et B29, nous a assaillis en l�chant sur nous des bombes au napalm et des roquettes. Heureusement pour nous, nous en sommes sortis indemnes, car notre riposte avec les fusils mitrailleurs r�cup�r�s les a contraints de prendre de l�altitude. Ce qui nous a permis de fuir l�endroit pour nous rencontrer le soir au lieudit Khahla.
Cela suppose donc que lors de votre repli vous n�aviez accus� aucune perte�
Non, pas vraiment. Notre katiba a eu � d�plorer un chahid en la personne de H�midet de Mouza�a et deux moudjahidine bless�s, Abbas Ahmed de Chiffa et Khemici Mohamed de Chelghoum El-A�d. Toutefois, je tiens � pr�ciser qu�un groupe de nouvelles recrues, compos� de 14 personnes, qui se dirigeait vers les fronti�res de la Tunisie pour la r�cup�ration d�armes a �t� pris � partie par l'aviation fran�aise qui les a tous tu�s � l�exception de leur chef Si Morsli de Cherchell qui a �chapp� miraculeusement.
Pour conclure�

Je voudrais dire, car cela me tient � c�ur, que Si Ma�meri Ma�mar a �t� un grand homme dot� d�aptitudes militaires exceptionnelles et gr�ce auxquelles nous r�ussissions quasiment toutes les op�rations que nous �laborions � l�encontre de l�ennemi. Qu�il repose en paix, lui qui a donn� sa vie � la cause nationale.
Propos recueillis par M. Belarbi

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