Panorama : LETTRES D'ESPOIR
LA MONDIALISATION EST-ELLE UNE FATALIT� ?
2. Les forts et les faibles

Par Ma�mar FARAH
farahmaamar@yahoo.fr


D�s que l�on s�attaque � la question du sionisme pour d�voiler son programme et ses vis�es expansionnistes, d�s que l�on s�attelle � d�montrer que l�Etat h�breu est une th�ocratie qui n�a rien � voir avec la d�mocratie puisqu�elle est fond�e sur le religieux et qu�elle s�appuie sur une politique de conqu�tes territoriales, de domination et de discrimination, on est tout de suite tax� d�anti-s�mite.

De nombreux penseurs europ�ens et am�ricains ont fait les frais des campagnes orchestr�es toujours par les m�mes milieux. Par la culpabilisation, ces v�ritables lobbies exercent une pression intol�rable sur les hommes politiques et les m�dias en vue de les emp�cher de dire ce qu�ils pensent du fascisme isra�lien. En fait, c�est parce que cet �l�ment greff� par l�imp�rialisme dans le corps meurtri du monde arabe a toujours �t� la base avanc�e du capitalisme occidental, et notamment de son chef de file, les Etats-Unis d�Am�rique, qu�il fait l�objet de tant d�attentions. Les rares voix progressistes europ�ennes qui avaient parl� d�imp�rialisme am�ricano-sioniste avaient enti�rement raison. L�histoire contemporaine � et m�me l�actualit� � regorge de faits et gestes qui d�montrent clairement que le seul alli� militaire des USA dans toute cette r�gion demeure Isra�l, les autres pays �tant soit des ennemis, soit des �amis� domin�s. Mais, dans cette ligne strat�gique am�ricaine, il ne faut pas voir seulement l�expression d�int�r�ts �lectoraux li�s � la pr�sence, aux Etats-Unis, d�un puissant lobby sioniste, ou une situation simplement conjoncturelle. Il s�agit d�un axe fondamental de la politique am�ricaine qui vient d��tre confort� par le soutien des n�o-conservateurs. M. Robert Anciaux, professeur � l�Universit� libre de Bruxelles, n�avait pas tort de souligner que : �Les Etats- Unis sont en fait le seul alli� de l'Etat h�breu. Ils ont la mainmise sur les productions �nerg�tiques locales et surtout le p�trole et le gaz qu'ils utilisent pour leurs propres besoins. En contrepartie, ils versent � Isra�l une aide de 9 milliards de dollars�. En attaquant l�Irak, Bush s�en foutait �perdument de la d�mocratie. Son objectif principal, outre le contr�le des richesses p�troli�res de ce pays, �tait de d�truire tout le potentiel militaro- industriel b�ti par Saddam. A voir l��tat actuel de l�Irak et de sa soci�t�, on peut consid�rer que, d�une certaine mani�re, l�un des objectifs principaux de l�agression a �t� atteint. L�Irak devenait une menace s�rieuse pour les plans am�ricano-sionistes, non pas que l�on avait peur d�une attaque de Saddam, mais il fallait maintenir co�te que co�te le d�s�quilibre caract�risant les forces en pr�sence. Or, en d�veloppant une base scientifique unique dans le monde arabe, en renfor�ant la recherche scientifique en toute ind�pendance et en faisant de l��quipement et la modernisation de son arm�e une priorit� nationale, Saddam risquait de rattraper ce retard, d�autant plus que des informations circulaient sur la possibilit�, pour ce pays, de produire, t�t ou tard, son arme nucl�aire ! On ne pouvait attendre plus longtemps. La l�galit� internationale, les r�solutions de l�ONU et la morale sont convoqu�es pour justifier une invasion qui n�avait pour objectif que de maintenir l�avanc�e d�Isra�l dans le domaine des armes nucl�aires et de destruction massive. Evidemment, s�agissant de l�Etat h�breu, il ne viendrait pas � l�id�e des dirigeants et des hommes de m�dias occidentaux de demander une stricte application des d�cisions de l�ONU et de l�autre machin dirig� par El Bradai. Cet organisme n�a pas inscrit dans son agenda de visiter les installations isra�liennes, ni de demander � ce pays de se conformer � la �l�galit� internationale ! Il attend, pour cela, de recevoir l�ordre des Etats-Unis, mais l�administration am�ricaine ne veut pas que l�on cherche des histoires � Isra�l. Bush et ses amis ne veulent pas d�un monde arabe fort. Ils veulent le maintenir sous la domination technologique de l�Occident et de son alli� strat�gique : Isra�l. Dans les plans de ces nouveaux ma�tres, nous ne sommes bons qu�� leur livrer du p�trole, � accueillir leurs bases militaires et leurs GI�s et si nous sommes bien gentils, ils nous enverraient quelques touristes que nous devons chouchouter. Tout Arabe qui veut sortir de ce cadre, qui refuse d��tre le boy des GI�s ou des touristes, et qui a la pr�tention de vouloir acqu�rir la science et la technologie pour d�velopper ses propres moyens de d�fense, cultiver l�amour de la patrie et les valeurs civilisationnelles qui lui sont propres, devient un danger qu�il faut �liminer. Au-del� du fait qu�il n��chappait pas, lui aussi, � la r�gle g�n�rale dans le monde arabe, qui veut que nous soyons dirig�s � vie par des dictateurs � la f�rocit� variable, Saddam Hussein �tait un danger pour Isra�l et c�est � ce titre qu�il a �t� �limin�. Les nouveaux ma�tres veulent �tre les seuls forts. Nous devons nous contenter de notre statut de faibles et nous serons r�compens�s comme des petits enfants bien sages. Ils ont un tas de gadgets et de jeux pour nous r�compenser. Selon notre docilit�, nous serons class�s bons ou mauvais dans la liste des droits de l�homme, des libert�s et j�en passe. Mais, les forts oublient qu�ils m�nent le m�me jeu avec leurs propres peuples en leur faisant croire qu�ils vivent dans de v�ritables d�mocraties. Or, la d�mocratie ne peut pas enfanter la guerre agressive ! Toute la strat�gie b�tie pour manipuler l�opinion publique am�ricaine � la veille de l�invasion de l�Irak reposait sur les images r�p�t�es � l�infini de la trag�die du 11 septembre 2001. Mais, on avait �oubli� de dire au peuple am�ricain que cette catastrophe n��tait pas l��uvre de Saddam. On ne voulait pas souligner que ce dernier n��tablissait aucun contact avec El Qa�da et qu�il avait assez de probl�mes pour risquer le pire en envoyant des avions se fracasser contre les tours jumelles. Par contre, et a posteriori, on remarquera que l�unique b�n�ficiaire de cette trag�die est la nouvelle droite au pouvoir � Washington. C�est gr�ce aux �v�nements du 11 septembre qu�elle a pu mettre en branle son plan effrayant de domination du monde, avec le concours des multinationales, et qui appara�tra dans le futur comme le point de d�part du troisi�me conflit mondial. Ce dernier ne sera pas limit� dans le temps, mais s��tendra peut-�tre sur plusieurs d�cennies. Mais, il a commenc� en Irak et touchera probablement l�Iran et d�autres r�gions o� des r�gimes � pas toujours sans reproches � continuent de r�sister au prix d�une authentique politique d�ind�pendance nationale. Etre faible, n�est pas un probl�me, puisque c�est notre situation objective et il ne sert � rien de vouloir jouer aux forts quand on n�en a pas les moyens. Mais, on peut �tre faible et avoir de l�ambition, on peut �tre faible et rester digne, on peut �tre faible et continuer de se battre pour arracher sa place au soleil. Etre faible et domin�, tout brader, faire payer aux plus d�munis le prix d�une transformation �conomique qui ne sera profitable qu�aux plus riches, n�est pas la voie souverainement choisie par les peuples du Tiers- Monde qui ont souvent pay� le prix fort pour se d�barrasser de l�exploitation et de l�esclavage.
M. F.
A suivre
Jeudi prochain : 3. Les m�dias mensonges

P. S. : A Mohamed Benchicou, prisonnier � El Harrach : tu as le salut des moudjahidine, qui ont tenu � me rappeler qu�ils ont �t� oblig�s, pour d�fendre la R�publique, de reprendre les armes � un �ge avanc�. Ils m�ont dit de rappeler que certains parmi eux ont rejoint les martyrs d�hier et qu�ils �taient heureux de mourir pour l�Alg�rie. Ils m�ont dit qu�il faut honorer leurs m�moires dans les djebels, les villages et les villes o� ils sont tomb�s. Ils m�ont dit qu�il est anormal d��voquer ceux qui sont morts il y a cinquante ans et d�oublier ceux tomb�s sur le champ d�honneur il y a cinq ans !

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