Actualit�s : "PERSONNE NE PEUT M'INTERDIRE DE FAIRE DE LA POLITIQUE"
Benhadj d�fie Bouteflika


Le num�ro deux du parti islamiste dissous, �largi dans le cadre de l�application de la charte pour la r�conciliation nationale et la paix, vient d�accorder un entretien au journal fran�ais Le Monde . Battant en br�che les r�centes d�clarations du chef du gouvernement, l�islamiste, dont l�histoire retiendra qu�il est l�un des principaux responsables de ce que l�on a convenu d�appeler �la trag�die nationale�, n�en d�mord pas : rien ni personne ne peut lui interdire de faire de la politique !
Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Mieux, il s�octroie le droit de r��crire l�histoire de ces ann�es sanglantes en s�en prenant aux militaires reprenant ainsi la th�se du �qui-tue-qui ?� avanc�e par certains confr�res de la presse fran�aise � un moment o� des terroristes islamistes massacraient des populations enti�res. Ali Benhadj bafoue une fois encore la m�moire de ces milliers d�Alg�riens, victimes de la b�tise. L�espace d�une interview, il reprend l�histoire l� o� il l�a laiss�e. �Le pouvoir est ill�gitime depuis le coup d'Etat de 1992. Le pluralisme politique n'existe pas et n'a jamais exist� en Alg�rie. Comment pr�tendre le contraire, quand le choix du chef de l'Etat est d�cid� par les patrons de l'arm�e ? Si vous ne me croyez pas, je vous renvoie aux M�moires de l'ancien patron de l'arm�e, le g�n�ral Khaled Nezzar, ou aux propos tenus tout r�cemment par l'ex-pr�sident Ben Bella. Ce sont les militaires qui dirigent ce pays, et la pr�sidence de la R�publique n'est qu'une annexe du minist�re de la D�fense.� C�est l� la r�ponse de Ali Benhadj � la premi�re question de l�envoy� sp�cial du journal Le Monde� Alger. Le d�cor est plant�. Celui qui, toute honte bue, est all� accueillir � sa sortie de Serkadji Abdelhak Layada, l���mir� du Groupe islamique arm�, GIA, fustige la r�conciliation nationale et ses concepteurs. Il en est convaincu �la paix� propos�e par Abdelaziz Bouteflika est un leurre. Pour l�islamiste aux pr�ches violents et incendiaires, il ne peut y avoir de r�conciliation dans ce pays en �tat d�urgence. Pour lui, la r�conciliation ne se d�cr�te pas elle se n�gocie et, bien entendu, d�abord avec les islamistes. �Nous avons des fr�res qui ont �t� tortur�s en prison. Ils connaissent les noms de leurs bourreaux . La charte leur interdit de porter plainte. Elle nous interdit de faire de la politique. Mais faire de la politique est un droit inscrit dans la Constitution. Personne, ni le pr�sident, ni les d�cideurs militaires, ne peut m�interdire de faire de la politique ! Le chef de l�Etat a pr�t� serment sur le Coran de respecter la Constitution, il est le premier � la violer.� Pour celui qui a condamn� � mort Belaroussi et Belkadi, deux diplomates enlev�s et assassin�s en Irak par El Qa�da, la charte pour la r�conciliation, cellel� m�me qui lui a permis de sortir de prison, �n�a aucune l�gitimit� constitutionnelle.� Le r�f�rendum du 29 septembre est pour Ali Benhadj une mascarade. Bien que la charte nationale b�n�ficie essentiellement aux terroristes et aux islamistes extr�mistes, Ali Benhadj ne la reconna�t pas, il la r�fute et affirme que Bouteflika a trahi en imposant la charte aux Alg�riens. Ali Benhadj, qui revient sans cesse sur les �lections de 1991, ne d�sesp�re pas de faire de l�Alg�rie un pays islamiste. En 2006, comme en 1991, il d�fend son projet de soci�t� et sugg�re qu�on le laisse faire. �Qu�on nous laisse pr�senter notre projet de soci�t�, que les autres forces politiques fassent de m�me, laissons le peuple choisir et d�cider de son avenir� S�il nous choisit , personne ne peut nous enlever ce droit par la force.� A ceux qui en doutaient encore, Ali Benhadj parle encore et toujours au nom du FIS. Ces d�clarations ne sont pas le r�sultat d�un �flottement de la R�publique� mais d�une conviction qui d�fie les lois de la R�publique. Les 150 mille morts, les milliers de veuves et d�orphelins n�emp�chent pas l�islamiste extr�miste de dormir. Se sent-il responsable de toute cette trag�die ? La question lui a �t� pos�e par le journaliste du journal Le Monde. Il l�a �lud�e. �Si je r�ponds que oui, je me mens � moi-m�me; si je dis que non, je me place en position d�fensive. Je ne me reconnais dans aucune de ces alternatives. Je suis d'accord pour que la justice alg�rienne fasse la lumi�re sur la trag�die alg�rienne et qu'elle �tablisse les responsabilit�s des uns et des autres. Mais il faut que ce soit une justice impartiale, honn�te. On en est loin. M�me le pr�sident Bouteflika a admis qu'elle �tait malade et corrompue. Je suis �galement d'accord pour aller t�moigner devant une commission d'enqu�te internationale qui ferait la lumi�re sur les �v�nements depuis 1991. Mais que les putschistes fassent de m�me.� L�assassinat des moines de Tibhirine, dont on vient de comm�morer la mort, a �galement �t� abord� lors de l�entretien de Ali Benhadj accord� au journal Le Monde. Il n�en est pas offusqu�. Il estime qu�il y en a parmi les �gens du Livre� qui se sont impliqu�s dans la crise alg�rienne. Ali Benhadj l�affirme : �Ils n�auraient pas d�.�
S. A.

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