P�riscoop : BAZOOKA
Le lait et la vache
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Une importante manifestation se tient actuellement sur le lait. Comme d�habitude, on nous transmet des chiffres et des informations incompl�tes. Ainsi nous serions les troisi�mes consommateurs de lait au monde et le premier importateur de lait en poudre. Cette derni�re donn�e me donne froid au dos. On nous avait d�j� expliqu� que nous �tions le premier importateur de bl� dur.
Nous sommes class�s � quel rang pour le concentr� de tomates apr�s le d�mant�lement voulu et syst�matique de cette fili�re avec la suppression programm�e de 200.000 emplois ? Importer du bl�, de la poudre de lait ou du concentr� de tomates reste troublant pour n�importe quel alg�rien int�ress� par le commerce ext�rieur. A quels prix sont c�d�s ces produits sur les places boursi�res, quels prix sont port�s sur les factures pr�sent�es � la douane ? Personne ne peut le savoir avec exactitude sauf s�il consulte les donn�es publi�es dans les journaux �trangers qui informent r�guli�rement des prix des mati�res premi�res et des produits boursiers. Les journaux alg�riens ne le font pas et ils le feraient, d�ailleurs, au profit de qui ? Prenons simplement ce chiffre avanc� : l�Alg�rien consommerait 100 litres de lait par an. Le reste est dans le brouillard. Les 100 litres repr�sentent de la consommation directe ou bien comprennent-ils la part qui revient � la fabrication locale de p�tisseries, de fromages et des autres d�riv�s du lait ? Ce n�est pas tout � fait la m�me chose. C�est une part soustraite � la consommation directe et elle renforce la consommation des m�nages qui ont les moyens d�acheter le lait et ses d�riv�s. Tant mieux pour ces m�nages. Oui, mais et les autres ? Demandez autour de vous. Les Alg�riens consomment beaucoup de lait par l�effet de leurs difficult�s financi�res. Avec le lait, les mamans pr�parent beaucoup de plats ou en font passer d�autres. Elles savent tr�s bien que le lait remplace la viande et les �ufs. Les commer�ants et les fabricants le savent si bien qu�ils vendent le petit lait, id�al pour le couscous des pauvres, plus cher que le lait lui-m�me. Ainsi, cette aberration �conomique qui fait vendre le lait d�barrass� de son beurre, en somme du lait d�grad�, plus cher que le lait pourvu de ses mati�res grasses, s�explique par cette n�cessit�. Alors, donnez-nous les autres chiffres, tous les chiffres pour que l�on sache si cette consommation rel�ve du progr�s et de l�aisance ou si elle n�est qu�un cache-mis�re.
M. B.

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