Actualit�s : INDICATEURS SOCIAUX AU ROUGE
Droit de solidarit� ou devoir de charit� ?


Les Alg�riens, � qui le pouvoir n�a fait que miroiter des promesses et des plans de relance qui tardent � voir le jour, continuent de broyer du noir. Pr�carit�, pauvret�, ch�mage, sont les principaux indicateurs de la soci�t� � l��re de Bouteflika. Au lieu d�une politique de solidarit�, le pouvoir a opt� pour des dons de charit� occasionnels.
Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - De plus en plus des milliers d�Alg�riens voient leur condition sociale en d�gradation continue en d�pit de l�embellie financi�re pr�n�e par le gouvernement et non apparente dans leur quotidien. Cette aisance financi�re a �t�, plut�t, utilis�e pour renforcer la client�le du pouvoir et am�liorer l�image du pr�sident Bouteflika � l��tranger. Devant cette situation, la soci�t� n�a cess� d�exprimer son ras-le-bol par des mouvements de protestation qui tournaient souvent � l��meute. Quelle politique le gouvernement alg�rien a-t-il adopt�e pour am�liorer le quotidien des citoyens qui vivent dans la pr�carit� ? Aucune apparemment puisque la d�marche de solidarit� cens�e se d�marquer de l'id�ologie du partage et de la charit� manque de rationalisation. Derri�re la solidarit�, il y a toujours un int�r�t commun collectivement construit qu'il soit id�ologique, �conomique ou social. A l'oppos�, la charit� et le partage s'inscrivent dans l'individuel et le subjectif quelles que soient la morale et l'�thique qui les portent, et c�est ce qu�ont choisi nos gouvernants. Quand le ministre de la Solidarit� nationale se transforme en �p�re No�l� qui distribue � son passage les jours de f�te et durant le mois sacr� des cadeaux et des repas aux pauvres sous les yeux bienveillants des cam�ras, il y a de quoi s�interroger sur toute une politique qui perd sa cr�dibilit� le lendemain de son passage. Encore faut-il choisir le mot appropri�, car le Dr Djamel Ould Abb�s pr�f�re plut�t utiliser le mot d�muni ou personne en �tat de pr�carit�. Il affirme qu�il existe en Alg�rie 85 969 Alg�riens qui vivent en dessous du seuil de pauvret�. Il insiste, �galement, sur le fait qu�il n�y a pas de pauvres en Alg�rie. �Il n�y a que des n�cessiteux !� insistant pour d�mentir les chiffres avanc�s par la Banque mondiale et selon lesquels il existerait en Alg�rie au moins 7 millions de pauvres. �La Banque mondiale se base sur un vieil indicatif, selon lequel ceux qui ont moins d�un dollar sont pauvres� ! Lors d�une autre manifestation, il n�h�sita point � d�clarer cette foi-ci que �72 302 personnes sont en �tat de pr�carit� en Alg�rie�, se r�f�rant aux statistiques communiqu�es par le Conseil national �conomique et social (Cnes) : �Les chiffres donn�s par le Cnes sont tr�s proches de la r�alit�. Il faut bien reconna�tre qu�une �volution tr�s importante est enregistr�e ces cinq derni�res ann�es dans tous les domaines gr�ce � la politique men�e par Son Excellence le pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika�, a-t-il pr�cis�. L�ami du pr�sident ira encore plus loin en r�futant l�existence de la pauvret� en Alg�rie : �Nous n�avons plus de pauvres en Alg�rie�, soulignant que les chiffres donn�s pr�c�demment par d�autres parties, y compris par ses services, sont exag�r�s. Pourtant le ministre avait bien sp�cifi� que �nous recensons les d�munis et n�cessiteux sur la base de quatre crit�res : l�absence de revenu et de logement, et le non-acc�s aux services de la sant� et � l��ducation. C�est � partir de ces quatre crit�res qu�on identifie un pauvre et non pas sur le PIB.� Pour ce qui est de l�emploi, le ministre a mis l�accent sur l�emploi flexible, indiquant que 462 000 emplois ont �t� enregistr�s cette ann�e. �Le CDI n�est plus une priorit� aujourd�hui �, pr�cise-t-il encore. Par ailleurs, Les donn�es r�centes sur l��valuation du taux de ch�mage en Alg�rie (17,7, 16,2 et 13%) suscitent de nombreuses r�actions. Au scepticisme des uns, probablement aliment� par l'analyse sur plus d�une d�cennie d�un niveau de ch�mage flirtant avec 30%, s�oppose une �tude plus optimiste qui le consid�re comme ayant �t� et �tant toujours surestim�. Les diff�rents responsables, � diff�rents niveaux, n�auront aucun scrupule � donner des statistiques diff�rentes, parfois m�me contradictoires. Et si les esp�rances des jeunes pour d�crocher un poste de travail s�estompent au fil des jours, l�espoir des travailleurs, eux, quant � une revalorisation des salaires pointe chaque fois que l�on �voque la tripartite. Ce rendez-vous auquel est suspendue l'attente des travailleurs devait se tenir d�but 2006, avant qu�il ne soit report� pour manque de pr�paration des trois parties. Apr�s l�intervention du pr�sident Bouteflika le 23 f�vrier au Palais des nations, il avait demand� aux concern�s d�organiser cette rencontre �dans les plus brefs d�lais�. Officiellement, rien n�est encore pr�vu. Les trois partenaires, � savoir l�UGTA, le gouvernement et les organisations patronales, ne semblent pas press�s, m�me s�ils sont appel�s � trouver des r�ponses � la probl�matique des salaires. Augmentation ou pas ? Le chef de l�Etat a insist� sur trois facteurs pouvant participer � trancher la question : la croissance �conomique, l�inflation et la productivit�. A l�UGTA, on a �positiv� les propos de Bouteflika, disant qu�il a valoris� le travail de la tripartite en lui renvoyant le dossier des salaires.
I. T.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable