Actualit�s : REMBOURSEMENT DE LA DETTE PAR ANTICIPATION
Une solution de facilit� ?


De 21 milliards en 2004, la dette ext�rieure alg�rienne a diminu� pour atteindre 15,5 milliards en 2005. Une �prouesse� que l�Alg�rie ne doit ni � la perspicacit� de ses dirigeants ni encore moins � ses orientations �conomiques. Le confortable matelas financier dont dispose l�Alg�rie n�est que le r�sultat d�une hausse rarement �gal�e du prix du baril. Profitant de ces recettes records, Bouteflika a d�cid� de r�gler la dette par anticipation. Une option critiqu�e par les �conomistes. Ils reprochent au chef de l�Etat de choisir la facilit� faute d�avoir une strat�gie qui s�inscrit dans la dur�e.
A la fin 2006, la dette ext�rieure de l�Alg�rie ne repr�sentera que 15 � 20% du PIB. Un taux qualifi� d� �acceptable� par les �conomistes. Qu�est-ce qui motive donc le choix du pr�sident de la R�publique ? Les taux d�int�r�ts que paye l�Alg�rie et qui, entre 1985 et 2005, ont atteint 34 milliards de dollars, sont probablement � l�origine de cette orientation. Les pouvoirs publics font �galement faire valoir un autre argument : la volont� de ne pas l�guer aux g�n�rations futures un lourd fardeau. Farouche opposant de cette option, l��conomiste Bouzidi expose ses arguments. Il explique que la d�pendance de l�Alg�rie vis-�-vis des cours du p�trole peut remettre en cause l�option du remboursement. Deux cas de figure peuvent se pr�senter. Si les prix mondiaux du brut et du gaz augmentent, l�Alg�rie perdra de l�argent en vendant aujourd�hui plus d�hydrocarbures que n�cessaire avec comme souci de rembourser sa dette ext�rieure par anticipation. Les int�r�ts dus qu�on aura �conomis�s de la sorte repr�senteront moins d�argent que ce que nous aurons perdu � vendre, aujourd�hui, des hydrocarbures qui nous auraient rapport� plus dans quelques ann�es. D�un autre c�t�, si les prix du p�trole et du gaz baissent, nous aurons besoin de nos r�serves de changes qui auront fondu pour cause de remboursements anticip�s de notre dette ext�rieure. Dans les deux cas de figure qui peuvent se pr�senter, on a besoin d�un travail de projection �conom�trique, d�une �tude de simulation qui met en relation l��volution probable des prix mondiaux des hydrocarbures et la charge des int�r�ts dus sur la dette ext�rieure�. M. Bouzidi pose �galement une autre probl�matique. Le placement des r�serves de changes sur les march�s financiers internationaux ne serait-il pas plus rentable pour l�Alg�rie ? Il r�pond que �la question que soul�ve le remboursement de la dette ext�rieure par anticipation est celle de l�absence, dans notre pays, d�une projection Alg�rie 2020/2025 qui nous dessinerait notre soci�t� � cet horizon avec ses contraintes, ses atouts, ses ambitions. C�est en fonction d�un tel projet Alg�rie 2020/2025 que l�on pourra d�cider de l�allocation de nos ressources financi�res�. Des ressources qui proviennent essentiellement de la manne p�troli�re. Gr�ce aux fluctuations du march�, les r�serves de changes ont atteint 61 milliards de dollars � la fin f�vrier 2006. L�Alg�rie dispose ainsi d�un confortable matelas financier. Que comptent en faire les pouvoirs publics ? Th�sauriser ces r�serves de changes en jouant la carte de la �prudence�. Officiellement, cette manne devrait permettre d�assurer la bonne marche du programme compl�mentaire de soutien � la croissance. 4 .202, 7 milliards de dinars seront inject�s durant la p�riode allant de 2005 � 2009. Un montant de 1.908,5 milliards de dinars a �t� attribu� au volet de l'am�lioration des conditions de vie. La priorit� �tant donn�e � la construction d'un million de logements et � l�extension des �tablissements de l'�ducation nationale et de l'enseignement sup�rieur. Fervent d�fenseur de cette th�orie, le ministre des Finances annon�ait r�cemment que �l�Alg�rie a atteint, cette ann�e, un montant de cr�dits �record�, repr�sentant quelque 2631 milliards de dinars (35 milliards de dollars). Le budget de l�Etat �quivaut ainsi � 46% du produit int�rieur brut (PIB). Gr�ce � ce formidable flux d�argent, l�Alg�rie a pu lancer pr�s de 75% de son programme de relance �conomique�. Le tout dans un contexte de croissance �conomique salu�e par le FMI mais d�cri�e par un front social qui ne cesse de mettre � nu les contradictions du r�gime.
Nawal Im�s

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