Panorama : LETTRES D'ESPOIR
LA MONDIALISATION EST-ELLE UNE FATALITE ?
3. Les m�diamensonges
Par Ma�mar FARAH farahmaamar@yahoo.fr


Il y a longtemps que l�information a cess� d�exister dans les m�dias traditionnels. Appartenant aux grands lobbies li�s aux syst�mes de gouvernement et aux multinationales, les networks et les grands groupes de presse ont abandonn� leur mission premi�re pour faire dans la propagande pure et simple. Bien s�r, cela ne se fait pas avec la m�me l�g�ret� et le m�me m�pris du t�l�spectateur ou du lecteur qu�on connaissait sous les r�gimes du parti unique.

Des cabinets sophistiqu�s pr�parent, � un niveau secret, les grandes orientations qui servent de base aux grosses manipulations des temps modernes. Avant la guerre d�Irak, la nouvelle droite am�ricaine qui entoure Bush, consciente de l�importance de la manipulation de l�opinion publique, avait confi� au cabinet Benador le soin de pr�parer la population � l�invasion du pays de Saddam. L�id�e �tait toute simple : partir des �v�nements du 11 septembre pour ancrer dans les t�tes blondes la n�cessit� de se pr�munir contre une nouvelle menace, beaucoup plus dangereuse. L�honneur de l�Am�rique �tait en jeu. Il fallait attaquer rapidement l�un des axes du mal� Pendant plusieurs mois, presse et t�l�vision vont relayer �missions, reportages et fausses informations d�signant sans ambages l�homme qui fait peser les plus graves dangers sur les Etats-Unis. C��tait la t�che de Benador. Ce dernier fait partie d�un groupe de cabinets o� se rejoignent les int�r�ts des int�gristes de l�extr�me droite am�ricaine, repr�sent�s par Bush et sa secte, et ceux du sionisme international. Il s�inspire de m�thodes qui rappellent � la fois les proc�d�s des sectes et la propagande hitl�rienne. Le r�seau Voltaire, � la pointe du combat contre la mystification, rel�ve dans l�une de ses �tudes que le cabinet Benador avait assur�, avant la guerre, les plans m�dias de 37 personnalit�s qui devaient syst�matiquement assister aux plateaux t�l�vis�s, publier des tribunes libres dans les grands quotidiens, signer des livres, etc. �Depuis le d�but de la crise, pr�cise le r�seau, les personnalit�s repr�sent�es par Benador Associates sont les sources d'information quasi exclusives des m�dias et des institutions publiques du monde entier sur l'arsenal dont disposerait l'Irak, sur le g�nocide qui aurait �t� commis par le r�gime de Saddam Hussein et sur ses liens avec Al Qa�da. Avant m�me que le secr�taire d'Etat, Colin Powell, ne prenne la parole devant le Conseil de s�curit� des Nations Unies, le s�minaire de Benador Associates entendait r�v�ler � la presse le �dessous des cartes�. Elena Benador est une jeune �attach�e de presse� d'origine p�ruvienne. Les �clients� de son cabinet forment un groupe homog�ne de personnalit�s promouvant l'attaque de l'Irak, le renversement du prince r�gent d'Arabie saoudite, le remodelage des fronti�res au Proche-Orient et la d�portation des Palestiniens. La plupart de ces �clients� sont �tats-uniens ou isra�liens.� Et de signaler qu�une enqu�te du magazine The American Prospect r�v�le ainsi �la puissance de ces cabinets noirs qui �fabriquent� de l�information pour servir les desseins de Dick Cheney, qui est le v�ritable boss de l��quipe au pouvoir�. Ce que l�on nous pr�sente comme la presse et la t�l�vision les plus libres du monde ont recours en fait aux m�mes m�thodes sordides en vigueur sous les pires r�gimes coloniaux, comme de pr�senter ceux qui luttent contre l�occupation comme des terroristes, censurer les s�quences montrant leurs attaques, monopoliser l�information, emp�cher le d�bat, occulter les int�r�ts �conomiques, pr�senter l�agression comme une �uvre civilisatrice (ici amener la d�mocratie), interdire la publication des images des soldats morts ou de l�arriv�e de leurs corps, focaliser l�attention sur les m�faits d�un tyran captur�, comme on le faisait pour les chefs des gu�rilleros, les juger dans de v�ritables proc�s fleuves qui visent � d�tourner l�attention sur la fragilit� des troupes� Tout y est : l�Am�rique et la Grande-Bretagne ont bien appris la le�on et se comportent comme les pires dictatures du XXe si�cle ! Lorsque la guerre a commenc�, les grands m�dias ont continu� � propager leur venin, cachant la triste v�rit� d�une agression unique dans les annales des guerres, par le nombre de morts, les int�r�ts sales qu�elle cachait et l�incroyable silence de la communaut� internationale ! La manipulation continue jusqu�� aujourd�hui alors que la guerre s�enlise et qu�aucune perspective ne s�offre � Bush et consorts pour sortir du bourbier. Malgr� la mobilisation de pr�s de 150.000 hommes et d�une arm�e compos�e de plus de 200.000 collaborateurs, la r�sistance continue de porter des coups s�v�res � la puissante arm�e am�ricaine. La manipulation, la fausse information, s�appuyant sur des actions commandit�es par les services secrets (� Bassorah, on a arr�t� des agents britanniques avec un �quipement destin� � commettre des attentats qui furent d�ailleurs lib�r�s de force par l�arm�e de Sa Majest�), visent � cr�er une situation de chaos dans le pays car, contrairement � ce qu�ils avancent, une guerre civile ferait l�affaire des agresseurs ! N�oublions pas que l�objectif premier de ce conflit �tait, en plus de faire empocher beaucoup d�argent aux compagnies p�troli�res � dont celle du vice-pr�sident Dick Cheney � et aux industriels de l�armement, de d�truire totalement l�Irak, consid�r� comme un danger potentiel pesant sur Isra�l. L�actuel sc�nario dirig� contre l�Iran rappelle, en tous points, celui concoct� pour l�Irak par les cabinets noirs repr�sentant les int�r�ts de l�imp�rialisme am�ricano- sioniste. Et c�est mieux fait cette fois-ci parce que l�Europe occidentale, qui avait laiss� montrer une certaine contradiction au projet irakien de Bush, est en pleine campagne, avec ses grands journaux et ses t�l�visions. Ni Le Monde, ni Lib�ration, ni TF1, ni France 2 ne soufflent mot sur l�impressionnant arsenal militaire isra�lien et ses centaines de t�tes nucl�aires. En face, nos d�mocrates, qui, comme toujours, ne savent pas souvent discerner ce qui est fondamental de ce qui ne l�est pas, s�embarquent souvent dans le mauvais train et je les vois s�indigner de ce que l�on parle encore d�imp�rialisme ! Non, il n�existe que dans notre imagination, le monstre hideux qui tue les peuples, veut renverser Chavez, Castro et El Hraoui, El Assad et tous ceux qui lui opposent une quelconque r�sistance. Il est dans nos t�tes, et pas ailleurs, l�imp�rialisme qui affame les peuples, encourage les r�gimes dictatoriaux du Tiers- Monde � acquis � sa cause � � r�primer davantage les peuples, �rige la corruption en syst�me de gouvernance, salit le climat, d�veloppe les pires sc�narios pour instaurer un nouvel Moyen-Age dans lequel nos travailleurs seraient des esclaves commodes pour son projet de domination de la plan�te ! Il n�existe que dans nos papiers nostalgiques l�ultralib�ralisme qui donne beaucoup � tr�s peu d�hommes et des miettes � la majorit� ! Regardez autour de vous : par l�amn�sie, l�abandon, le reniement ; bref, toute la panoplie de la manipulation, n�est-on pas en train de gommer les pages les plus glorieuses des peuples pour qu�un seul mod�le s�impose, pour que l�h�ro�sme, les valeurs positives restent l�apanage de ces Rambo, ridiculis�s pourtant par les r�sistants irakiens ! Nous lutterons contre les m�diamensonges en faisant savoir � tous, en rappelant chaque jour � nos enfants, que l�h�ro�sme n�a jamais quitt� leur terre : en Palestine et en Irak, mais aussi en Alg�rie o� chaque femme qui a refus� de mettre le hidjab sous la contrainte �tait une h�ro�ne ! Chaque cheminot qui a conduit un train par les nuits obscures dans les gorges des montagnes lointaines �tait un h�ros ! Chaque soldat, chaque policier, chaque gendarme, chaque patriote qui ont veill� � notre s�curit� �taient des h�ros ! Vous pouvez compter sur nous pour le rappeler ici et partout o� nous pourrons opposer la v�rit� des peuples aux mystifications de leurs exploiteurs ! M. F.

P. S. 1 : Merci aux nombreux lecteurs fran�ais et belges pour leurs encouragements apr�s la publication des deux premiers articles de cette s�rie. Et merci surtout pour la mine de renseignements qu�ils m�ont fournie sur le sujet.
P. S. 2 :
A lire le po�me de Benchicou, on s�aper�oit en fait que, bien qu��tant sous les verrous depuis pr�s de deux ann�es, il est plus libre que beaucoup d��crivaillions qui l�chent chaque jour les bottes de leurs ma�tres. Eux sont prisonniers de leur l�chet�, et c�est la pire des prisons !

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