La Coordination nationale des ports d�Alg�rie vient de d�cider l�organisation de deux journ�es de protestation. Elle entend ainsi s�opposer � un projet de privatisation des activit�s portuaires. Contrairement � toutes ses d�clarations, le gouvernement n�a pas consult� et encore moins associ� les syndicats.
Pourtant, pour la premi�re fois, il va se heurter � un noyau dur : l�organisation des dockers. Les arguments du gouvernement ressemblent � ceux du FMI et des multinationales. Privatiser, encore privatiser, toujours privatiser. Peu importe que cette politique se traduise g�n�ralement par une perte de souverainet� et surtout par la destruction des moyens nationaux de r�alisation. Tout le monde conna�t le reste : le recul du droit du travail, la pr�carisation de l�emploi, la pauvret�, etc. Mais le gouvernement alg�rien ne fait qu�appliquer des directives du FMI. Depuis les ann�es 1980, il d�mant�le patiemment et syst�matiquement le tissu industriel national. Les Alg�riens les plus jeunes ne savent pas que la DNC-ANP, l�Ecotec, la Sonatiba ont construit les universit�s de Bab Ezzouar et de Constantine et qu�elles ont livr� des dizaines de milliers de logements. L�Alg�rie n�aurait certainement pas eu besoin des soci�t�s �gyptiennes ou chinoises pour ses programmes AADL, ou � alors � un niveau moindre. Inutile de leur dire que la Chine bouleverse l��conomie mondiale avec des entreprises publiques, pas priv�es. Cette atteinte au tissu industriel n�a pas �pargn� le priv�. Des dizaines d�entreprises priv�es des cuirs et peaux, du textile et de l�agroalimentaire ont ferm� leurs portes. Les entrepreneurs priv�s qui restent en activit� ne sont pas dans une situation id�ale pour leurs investissements et leur d�veloppement. Sauf, bien s�r, celles qui sont n�es et vivent de la rente. Toute cette politique de d�mant�lement n�a jamais rencontr� de r�sistance s�rieuse. Les dockers dont les int�r�ts imm�diats sont li�s au statut public de leur entreprise r�ussiront-ils � faire entendre un autre point de vue ? Ce sera difficile. Car le gouvernement FLN-RND qui a d�cid� cette privatisation a en face de lui une centrale syndicale FLN-RND. Les dockers seront bien seuls. Mais ils ont du courage, cela on le sait.
M. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable