Actualit�s : APRES LES ATTAQUES DE BOUTEFLIKA CONTRE CERTAINS MINISTRES
Le gouvernement en sursis ?


La sortie alg�roise du pr�sident a co�ncid� avec un fait politiquement exploitable, celui du deuxi�me anniversaire de sa r��lection pour une seconde mandature. Il se devait de convaincre, mais aussi de faire une apparition publique.
Bien mena�ant � l�endroit des ses ministres, certains du moins, Bouteflika l�a �t� l�espace d�une visite alg�roise. Une sortie durant laquelle il a tout vu et rien vu, en m�me temps. Les chantiers n�avancent pas. Pas comme il l�entendait, lors des conseils des ministres qu�il a pr�sid�s jusque-l�. Un aveu d��chec. Un de plus, de trop. M�me � ce niveau, le mensonge s�est �rig� en culture d�Etat. Par ses prolixes, quoi que habituelles, le pr�sident a voulu passer, � travers les m�dias, la TV surtout, un message. Ce message est facilement d�chiffrable : le pr�sident n�est pas content de ce qui se fait par le gouvernement en son nom. Par certains ministres plus particuli�rement. Et m�me certains de ceux le jouxtant. Dans certaines stations, il a m�me d�rog� � l�usage protocolaire en refusant de le suivre l� o� on a voulu l�entra�ner, tout en se rendant l� o� lui l�a voulu. En paraissant d�contract�, employant une phras�ologie simple, en guise de r�torque, pour opposer des contre- v�rit�s � ses interlocuteurs du gouvernement, le pr�sident de la R�publique s�est fix� un double objectif � r�aliser : d�mentir toutes les informations le donnant pour toujours malade et convaincre les petites gens du combat qu�il m�ne en leur avantage. La parade est r�ussie. D�autant plus que le contexte s�y pr�tait grandement, celui du deuxi�me anniversaire de sa reconduction � la t�te de l�Etat. Comme �a, le peuple est tranquillis� : Bouteflika veille sur ses int�r�ts. Tout au long de ses nombreuses haltes, il insistait sur le respect des d�lais. Le temps lui est d�sormais compt�. Il le sait que trop bien, le peuple a perdu patience. Et le capital cr�dit commence � s�effriter, du fait de promesses non tenues. Un million de logements, deux millions d�emplois et plusieurs r�formes avant 2009 n�est pas une mince entreprise Le rythme qui leur est impuls�, de l�aveu m�me de Bouteflika, n�est pas de bon augure. A cette allure, le reste de son mandat (3ans) va �tre s�rieusement compromis, du fait d�une crise sociale difficilement contenue jusque-l�, mais dont les ingr�dients ne font qu�accro�tre, de plus en plus. La contestation syndicale, �galement. Parall�lement, des voix, autoris�es pour la plus part, surtout celles du FLN, activent � la faveur d�un troisi�me mandat pour Bouteflika. Une troisi�me investiture qui, n�anmoins, induira une r�vision constitutionnelle, laquelle r�vision a d�j� scind� les partis politiques en deux camps : les pour et les contre. M�me au sein de la coalition pr�sidentielle (FLN-RND-MSP), les positions ne sont gu�re convergentes. Le consensus n�est pas r�uni, du moins pr�sentement. Pour Belkhadem, Aboudjerra � un degr� moindre, il n�y a aucun doute, la Constitution doit �tre r�vis�e. Ouyahia s�oppose � cette r�vision qu�il consid�re mal � propos, car non inscrite � l�ordre du jour. De quel ordre du jour s�agit-il et qui l�a fix� ? Est-ce � comprendre que cette question a �t� pr�alablement ent�rin�e, quand Bouteflika s�est pr�sent� en 1999 ? Avec qui ? Cette gu�guerre prononc�e et men�e � coups de fl�chettes entre �FLNistes� et �RNDistes� sur la r�vision de la Constitution n�est pas pour plaire au pr�sident en exercice, Bouteflika. Politiquement parlant, le parti d�Ouyahia, contrairement � celui de Belkhadem, est contre un troisi�me mandat. Simplement dit, le RND, son patron plus pr�cis�ment, nourrit peut-�tre l�ambition de succ�der � l�actuel locataire d�El Mouradia. Du coup, ce sont, plus, les ministres RND de l�ex�cutif qui ont �t� malmen�s pour encaisser les commentaires tr�s froissants du pr�sident. En r�v�lant publiquement que certains ministres pr�sentent de faux �tats en Conseils des ministres, le pas est franchi. Est-ce, pour autant, un pr�lude d�une fin de mission pour Ouyahia et certains de ses ministres ? Toutes les supputations sont � nouveau relanc�es. A moins que Bouteflika ait d�j� obtenu ce dont il est sorti rechercher, l�estime populaire.
Aggoune Azzedine

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable