Actualités : MEETING DES AROUCH A BOUIRA
“Que le pouvoir concrétise ses engagements pour tamazight”


“Le mouvement citoyen des arouch qui avait assumé publiquement ses responsabilités lorsqu'il avait répondu favorablement à l'appel au dialogue formulé par le chef du gouvernement, n'a aucun complexe aujourd'hui de réclamer auprès de ce même chef du gouvernement la concrétisation de ses engagements faits devant les représentants des arouch concernant la prise en charge effective de tamazight en tant que langue, culture et civilisation, avec la création d'une chaîne de télévision en tamazight, d'une académie berbère et l'institutionnalisation de Yennayer comme journée nationale chômée et payée.”
C'est en ces termes que le délégué Djaâfer Abdeddou avait entamé son allocution lors du meeting animé ce samedi par les arouch au niveau de la place des Martyrs de Bouira, devant près de 300 personnes de tous âges. L'orateur qui ne voulait pas être en contradiction avec ses collègues, qui avaient implicitement fait savoir que le dialogue et les objectifs pour lesquels ils s'étaient engagés avec le chef du gouvernement sont loin d'être atteints, a rappelé aussi la revendication portant sur le départ des corps de gendarmerie et leur remplacement par des commissariats et des brigades mobiles, ainsi que l'officialisation de tamazight telle que consignée dans la plate-forme d'El-Kseur qui n’a pas encore trouvé grâce auprès du présıdent de la République. Un président de la République que ne portent pas dans leur cœur des délégués à l'image de Mahmoud Bouchelkaï qui rappelle : “Si les arouch avaient la même verve d'il y a cinq ans, le jour où Bouteflika avait déclaré depuis Constantine qu'il ne ferait jamais de tamazight une langue nationale et officielle, la Kabylie se serait naturellement soulevée comme un seul homme”. Mais, poursuit-il, “il n'est jamais trop tard pour bien faire, et nous appelons les membres de la délégation pour faire de la rencontre du 25 avril prochain avec le chef du gouvernement, un ultime rendez-vous dans lequel le pouvoir doit s'expliquer définitivement sur cette question”. Pour sa part, H’mimi Toudert de Takerboust abordera les conditions sociales pénibles que vivent les millions d'Algériens et les causes de cette malvie due, selon lui, à I'abdication et la démobilisation des gens. Cependant, le délégué de Takerboust rappelle que “tant qu'il y aura des gens, en faisant référence aux centaines de personnes présentes, l'espoir demeurera grand pour l'aboutissement du combat pour lequel sont morts 126 martyrs de la citoyenneté du Printemps noir et tant d'autres encore comme Lounès Matoub, dont les citations et proverbes tirés depuis ses chansons éternelles servent d'exemples pour plusieurs intervenants”. Enfin, DjemeI Yahiaoui rappelle le protocole d'accord signé avec le chef du gouvernement en janvier 2005 qui n’a pas été appliqué comme il se doit. Tout comme il rappelle les incidences comme la défiscalisation qui a été menée au niveau de la wilaya par les autorités locales sans associer les délégués, chose qui s'est répercutée négativement sur les commerçants lesquels, juste après les mesures de défiscalisation, ont été imposés par des mesures de redressement fiscal. Enfin, signalons que l'ensemble des délégués qui avaient participé à ce meeting se sont solidarisés avec les journalistes emprisonnés comme Mohamed Benchicou ou sous la menace de prison, ainsi que les correspondants objets de plaintes au niveau de la justice.
Y. Y.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/04/16/article.php?sid=37057&cid=2