Actualit�s : Etes-vous s�r d�aimer la France, Monsieur Sarkozy, plus que les autres Fran�ais d�origine �trang�re ?
Par Mohamed ABASSA


Monsieur le Pr�sident de l�UMP, Monsieur le Ministre, vos d�clarations aussi impulsives qu�intempestives sur les jeunes r�volt�s des banlieues (racaille, nettoyer les banlieues au Karcher, aimer la France ou la quitter et autres noms d�oiseaux vari�s) ainsi que votre derni�re trouvaille de loi sur l�immigration, conduisent naturellement � penser que vous agissez contre les int�r�ts sup�rieurs de votre propre pays, la France.

Elles trahissent en d�finitive un profond sentiment de d�sarroi et de rejet de cette m�me France que vous appelez d�autres � aimer sinon � la quitter. Cette singuli�re attitude n�est pas la meilleure des mani�res d�aimer la France et encore moins de la faire aimer. Voici pourquoi.

� De la racaille de M. Sarkozy
Vous qualifiez les jeunes beurs r�volt�s de racaille, exactement comme les nazis de Hitler et leurs h�ritiers actuels ( Le Pen, de Villiers et consorts) qualifiaient les juifs de vermine. Cette insulte inqualifiable (racaille, vermine) dite par un ministre fran�ais en poste et pr�sident de parti, l�UMP, gaulliste de surcro�t, pr�tendant d�clar� � la pr�sidence de la R�publique Fran�aise, est humainement insupportable, vraiment insupportable, Monsieur Sarkozy. Elle conduit et appelle surtout � de plus violentes r�voltes g�n�ratrices � leur tour de haines et de divisions entre les communaut�s, entre les religions, entre les citoyens d�un m�me pays. De fait, l�insulte que votre seule impulsivit� n�explique pas, par sa d�fiance irresponsable et son caract�re provocateur, atteint les jeunes et leurs familles, dans leur dignit� d��tres humains, dans leur amour-propre de jeunes et dans leurs droits r�publicains de citoyens fran�ais. Tout porte donc � croire que vous poussez volontairement la France minoritaire des banlieues, la France du ghetto, � plus de violences aux seules fins de d�effrayer l�autre France, la majoritaire, la France tranquille, celle qui vote et dont vous serez, naturellement, le seul et le plus grand d�fenseur ; on l�aura devin�. Ainsi, vous vous posez plus et mieux que Le Pen en d�fenseur autoproclam� des Fran�ais de souche, pur beurre, contre cette �barbarie fran�aise� des banlieues que vos discours sugg�rent arabe, islamique et africaine et que, entre nous soit dit, vous avez vous-m�me contribu� � cr�er, � provoquer; vos diverses polices aidant. Agir ainsi, Monsieur Sarkozy, est-ce le meilleur moyen d�aimer la France ? Est-ce le meilleur moyen de para�tre plus fran�ais que fran�ais ? Est-ce le meilleur moyen de rassurer ces centaines de millions de musulmans, d�Africains et d�Arabes qui entretiennent avec la France des rapports historiques et qui demandent, maintenant plus que jamais, � �tre assainis, clarifi�s ? Car, pour m�moire, sachez Monsieur Sarkozy que pour devenir chancelier, Hitler avait agi comme vous, exactement comme vous le faites aujourd�hui; faire peur au brave petit peuple et se poser en muraille infranchissable contre la �racaille� des banlieues arabes, islamiques et africaines qui menacent la qui�tude du brave et grand peuple de France. Dans le m�me contexte argumentaire que d�veloppait Hitler contre les communistes allemands et la �vermine� juive. Vous connaissez la suite, Monsieur Sarkozy : 60 millions de morts. Cette m�me �racaille� que vous comptez nettoyer au Karcher dans les banlieues est issue, � son corps d�fendant, d�une autre �racaille� ces millions de Maghr�bins, de musulmans, d�Africains qui ont fait tous vos champs de bataille, ont partag� vos souffrances, vos tranch�es, vos d�faites et aussi vos gloires. Le seul cas alg�rien est �difiant. Les Alg�riens se sont battus avec et pour la France pendant plus d�un si�cle : en Crim�e, au Mexique, � Sedan, � Verdun, � la Marne, au Tonkin, � Madagascar, en Indochine et m�me en Alg�rie contre leur propre peuple. Ils sont des centaines de milliers d�Alg�riens � avoir donn� leur vie pour la France. Combien de Hongrois l�ont fait, Monsieur Sarkozy, combien ? Aucun je crois ; ils se battaient en face pour Hitler. Ces m�mes Alg�riens, morts pour cette m�me France que vous croyez incarner aujourd�hui, ont �t� �galement trait�s de racaille et de sous-hommes par vos pairs d�alors. Sinon pourquoi �taient-ils utilis�s comme chair � canon, boucliers humains dans toutes les grandes batailles que la France a men�es pour sa survie ? Le plus caustique et, aussi, le plus affligeant est que cette �racaille�, les tirailleurs alg�riens et les tabors marocains s��taient battus � Marseille et Mont� Cassino (Mont Cassin en fran�ais) contre les Panzergrenadiers allemands soutenus par des volontaires hongrois et fran�ais de la division Charlemagne ; la vraie racaille de droite et d�extr�me droite dont les h�ritiers actuels s�appellent Le Pen, de Villiers et bien d�autres qui ont admir� et servi l�Allemagne nazie.
� Monsieur le Ministre
Au vu de vos inconduites, de votre ingratitude envers ces vaillants combattants, et de vos insultes fracassantes et r�currentes � l�endroit de l�immigration, je serais naturellement tent� de vous classer dans la seule rubrique de ceux qui semblent vous inspirer ; la racaille brune ; celle qui hait les Arabes, les Juifs et les Noirs Une seule raison m�interdit de le faire ; votre rang. De m�me, votre descendance juive par la m�re aurait d� vous porter � mieux comprendre les souffrances humaines, celles des migrants, des exil�s et des expatri�s au lieu de prendre fait et cause syst�matiquement pour les bandits sionistes. Pourquoi ne pas entendre et rejoindre ces juifs fran�ais de c�ur et d�esprit qui soutiennent et d�fendent leurs fr�res �migr�s ? Parce que vous aussi, Monsieur Sarkozy, vous �tes un expatri�, un migrant et un exil�, de p�re l�gionnaire et de maman juive tout autant expatri�e. Ce ne sont ni des tares ni des motifs de haine et de rejet de l�autre surtout quand cet autre, l�immigr�, avec moins de r�ussite, partage en mieux votre histoire et vous ressemble. Monsieur Sarkozy, on n��chappe pas � son pass�, � son histoire, en crachant sur tout ce qui vous ressemble, sur tout ce qui n�est pas suffisamment et correctement fran�ais. Sinon, que veut dire cette terrible boutade que m�me Le Pen n�a pas (encore) prononc�e �aimez la France ou quittez- la ! � A qui s�adresse cette sentence aux relents odieusement racistes? Aux Fran�ais de souche comme ne l�est pas M. Sarkozy ? Non. Aux Europ�ens de l�UE vivant en France ? Non. Dans l�entendement du ministre fran�ais de l�Int�rieur, la menace s�adresse seulement et exclusivement aux Fran�ais d�origine maghr�bine, arabe, islamique et africaine. A vos yeux, Monsieur le Ministre, pour aimer la France, les Fran�ais de cette mauvaise origine, de cette mauvaise naissance diriez-vous, la racaille donc, selon vos propres dires, se doit d��tre sage et soumise : n�envahissez pas le Stade de France pour dire votre mal-vie, ne br�lez pas les banlieues pour crier vos douleurs, vos mis�res, votre profonde solitude par l�exclusion organis�e, ne manifestez pas vos col�res contre le gouvernement de la France. Si vous le faites, c�est que vous n�aimez pas la France donc quittez la France. A-t-on dit cela aux r�volt�s de mai 68 ? Aux anti CPE ? Aux altermondialistes ? A Jos� Bov� ? Aux manifestants gay ? Dit-on � ces manifestants, � ces r�volt�s de quitter la France parce qu�ils ne l�aiment pas ? Les jeunes de banlieues aiment la France, c�est leur pays, mais ils n�aiment pas les gouvernements de cette m�me France qui les confinent dans des ghettos, dans la malvie, dans la non-vie ; si vous dites a�e, j�ai mal, j�ai tr�s mal, c�est que vous n�aimez pas la France, alors quittez-la, dites-vous Monsieur Sarkozy. Est-ce vraiment le meilleur moyen d�int�grer, de rassurer, de gagner ces jeunes que votre syst�me a exclus ? Est-ce le meilleur moyen de rendre service � cette France que vous croyez servir et aimer, Monsieur le Ministre ? Ces pratiques, par leur lecture profond�ment raciste, sont attentatoires � l�honneur et � l�image de la France, � cette France suppos�e la�que et r�publicaine.
� Votre derni�re loi sur l�immigration
Monsieur Sarkozy, votre derni�re loi sur l�immigration est � la fois choquante et amusante : Amusante : il y a quelques petits si�cles, vos pairs choisissaient leurs �migr�s, esclaves compris, selon des normes tr�s proches de votre d�finition mise � jour de la racaille : analphab�tes, costauds, forts et muscl�s, courageux, baroudeurs et combatifs. A l��poque, cette �racaille humaine�, Monsieur Sarkozy, transform�e par vos n�griers et divers employeurs en b�tes de somme , en chair � canon, en harkis, en man�uvres et en divers OS, en main-d'�uvre bon march� qui a reconstruit � bas prix vos pays ravag�s par vos seules et sales guerres, cette �racaille-l�, dis-je, avait fait la prosp�rit� et le bonheur de votre pays, la France. Pendant des si�cles, cette immigration, esclaves compris, �tait la plus pris�e, la plus recherch�e, la plus aim�e, parce qu�elle faisait vos guerres en mourant pour vous, sans gloire et sans pleurs, qu�elle transpirait dans vos chantiers sans protester, qu�elle souffrait la mis�re et la faim sans crier, sans haine, qu�elle acceptait son exclusion sans manifester et sans br�ler les symboles de son ali�nation, de son humiliation. Cette �racaille-l�, Monsieur le Ministre, a fait des petits ; ils sont dans vos banlieues. Ils ne veulent pas, ne veulent plus subir le sort d�gradant de leurs parents, de leurs a�eux. Ils veulent exister, travailler, chanter, aimer ; seulement cela, parce qu�ils aiment la France.
� Votre loi est choquante
Votre loi est choquante parce qu�elle introduit, encore une fois, des normes racistes et �litistes. Cette m�me logique raciste qui portait nagu�re vos pairs et vos syst�mes � choisir, s�lectionner vos migrants sur les seules valeurs marchandes de leur viande et de leurs muscles, les porte tout naturellement maintenant � les choisir sur son parfait contraire ; sur leurs performances intellectuelles, culturelles, techniques et scientifiques. Ce qui veut dire, en termes simples, que la France actuelle, celle de M. Sarkozy, le fils du migrant l�gionnaire hongrois, n�acceptera plus en France la racaille de la viande et des muscles, cette m�me racaille qui a sauv� la France � Verdun et � Mont� Cassino ; ce glissement moral qui renseigne parfaitement sur l�amoralit� de ses auteurs nous para�t, ici en terre d�Alg�rie, assez ind�cent et tr�s choquant, Monsieur le Ministre ; vous en conviendrez, je l�esp�re. Et, plus grave encore, cette loi va tout naturellement pousser les cadres et �lites du tiers-monde, africaines en particulier, � s�expatrier massivement pour venir enrichir la France des t�tes, de l�immigration choisie pas subie ; le haut du panier ; on choisit les hommes comme on choisit ses patates ; du vrai racisme exprim� en loi et bien vot�e par une droite n�gri�re et poujadiste � l�exc�s.
� Monsieur Sarkozy
Quand vous d�clarez les cadres et �lites africains �ligibles � l��migration par opposition � l�autre �migration dont vous ne voulez plus, la racaille subie dites-vous souvent avec insistance, quel but visez-vous ? Appauvrir encore et toujours l�Afrique ou enrichir la France ? J�affirme ici que, par cette loi, vous allez encore appauvrir l�Afrique sans enrichir la France. Parce que ces nouveaux migrants cultiv�s et en phase avec les nouveaux besoins de la France, rejoindront vite, tr�s vite, les banlieues dans lesquelles elles seront obligatoirement cas�es.
� Monsieur Sarkozy
Est-il normal, moral, vous le pr�tendant au poste le plus �lev� de France, pr�sident de la R�publique, que vous appeliez, selon une proc�dure insidieuse et dangereuse, les derniers cadres africains � quitter leur pays pour venir s�installer en France. Hier vous aviez vid� l�Afrique de ses bras pour en faire des esclaves, aujourd�hui vous voulez la vider des rares �lites pensantes qui lui restent ; c�est un autre crime qu�aucune loi ne saurait punir ici ou ailleurs. Que faites-vous Monsieur le Ministre de l�Int�rieur contre ce racisme verbal ordinaire et banalis� par votre presse ? Pourquoi rappelle-t-on toujours l�origine �trang�re d�un citoyen fran�ais d�origine maghr�bine ou africaine. Pourtant, plus de 50 % de la population fran�aise est d�origine latine autre que fran�aise (espagnole, italienne, portugaise). On n�entend et ne lit jamais dans votre presse �le Franco-Espagnol, le Franco-Italien, le Franco- Portugais, ou le Franco- Hongrois�, jamais. Par contre, quand il s�agit d�actes r�pr�hensibles commis par des citoyens fran�ais d�origine ...maghr�bine on n�oublie rarement, dans la presse surtout, de rappeler l�origine �trang�re du d�linquant fran�ais. Dernier exemple en date, le Fran�ais Moussaoui est syst�matiquement qualifi� de franco- marocain. Par contre, quand d�autres Fran�ais de m�mes origines r�alisent des prouesses et forcent l�admiration, alors, l�, on insiste pour rappeler qu�ils sont fran�ais et seulement fran�ais, le Fran�ais Zidane, la Fran�aise Leila Picard, le Fran�ais Djamal Bourras, le Fran�ais Noah, etc., etc. Le jour o� Zizou jouera moins bien, soyez certain Monsieur le Ministre, votre presse parlera du Franco- Alg�rien Zidane. Cette discrimination terminologique au quotidien cr�e dans ces communaut�s des sentiments de frustration et de rejet. Vous conviendrez que cette France-l�, raciste dans son ordinaire, ne soit pas aim�e. Pour autant, faudra- t-il la quitter comme vous les y invitez ? Assur�ment non, Monsieur le Ministre, puisque ces gens-l� aiment � en mourir une autre France qui n�est pas, ne peut pas �tre la v�tre. Ils aiment la France de l�Abb� Pierre, d�Henri Alleg, de Jeanson, de Garaudy, de Ferrat, de Jos� Bov�, de Bernard Thibau, de Marie-George Buffet, de Renaud, de Lang, de Martine Aubry, de Danielle Mitterrand, de Roger Hanin et de milliers d�autres Fran�ais de c�ur, de talent et d�esprit qui sont la vraie France, la France des tol�rances, la France des solidarit�s et des amours vraies, cette France-l� est bien aim�e par la �racaille� S�il vous pla�t, Monsieur le Ministre, ne parlez plus des bienfaits de la colonisation. Au mieux fermez-la (la parenth�se coloniale). Je vous livre quelques petits extraits d�auteurs fran�ais (Lounis Aggoun et Jean Baptiste Rivoire sur les �bienfaits� de la colonisation en Alg�rie et, en particulier, les comportements de la l�gion �trang�re que vous semblez si bien conna�tre.
� Extraits
�En 1832, deux ans apr�s le d�barquement fran�ais en Alg�rie, une sombre affaire de vol commis par des membres de la tribu des Ouffas provoque la col�re du gouverneur d'Alger, le duc de Rovigo, qui vient d'�tre nomm� par la France. En repr�sailles, il lance contre les Ouffas une attaque au cours de laquelle �tout ce qui y vivait fut vou� � la mort�. �En revenant de cette funeste exp�dition, racontera le colonel P�lissier de Reynaud, plusieurs de nos cavaliers portaient des t�tes au bout de leurs lances et une d'elles servit, dit-on, � un horrible festin [1].� Simple d�rapage d'un colonel fran�ais, ou massacre pr�m�dit� ? �Des t�tes. Apportez des t�tes, aurait demand� � l'�poque le gouverneur d'Alger. Bouchez les conduites d'eau crev�es avec la t�te d'un B�douin que vous rencontrerez.� Bilan, �il y eut douze mille morts chez les Ouffas. On trouva, les jours suivants, bracelets et boucles d'oreilles en abondance au march� alg�rois de Bab-Azoun. La devise de Rovigo �tait : "On m'a coup� trois t�tes ; si dans 48 heures les coupables ne me sont pas livr�s, j'irai chez vous et je prendrai trois cents t�tes ; et il tenait parole" [2] .� D�s lors, et jusqu'en 1848, les troupes fran�aises engag�es dans la conqu�te de l'Alg�rie multiplient les exp�ditions meurtri�res. En 1834, une mission �l�mentaire dresse � son retour d'Alg�rie un s�v�re bilan de la conqu�te : �En un mot, nous avons d�bord� en barbarie les barbares que nous venions civiliser et nous nous plaignons de ne pas r�ussir aupr�s d'eux [3] .� A partir de 1837 et l'arriv�e de la L�gion �trang�re command�e par Achille de Saint-Arnaud sous la supervision du g�n�ral Bugeaud, les massacres d�lib�r�s prennent une dimension effarante. L'objectif affich�, que l'on n'h�siterait pas aujourd'hui � qualifier de g�nocidaire, est de r�duire les effectifs des populations alg�riennes, pour permettre � la colonisation de prendre ses aises. L'expression consacr�e est : �Comprimer les Arabes� � elle est d'Alexis de Tocqueville, qui pr�f�rait cela � l'�extermination� des Indiens en Am�rique. Pour Bugeaud, le but �n'est pas de courir apr�s les Arabes, ce qui est fort inutile, il est d'emp�cher les Arabes de semer, de r�colter, de p�turer, [�] de jouir de leurs champs�. �Allez tous les ans leur br�ler leurs r�coltes [�], ou bien exterminez-les jusqu'au dernier [4]� : cela s'appelle la razzia. Et la razzia devient bient�t routine : �Nous tombions sur une portion de la tribu des Garabas qui a �t� surprise, gob�e, d�valis�e : neuf cent quarante-trois boufs, trois mille moutons et ch�vres, trois cents �nes, soixante chevaux, trois mulets, vingt chameaux, force poules, beaucoup de tapis, des tentes, de l'orge, du bl�, de l'argent, etc., sept femmes et quelques hommes (ceux qui n'ont pas pu se sauver ont �t� tu�s), je crois qu'il est difficile de faire razzia plus compl�te. [�] Tant mieux, c'est tr�s amusant�, �crit le lieutenant-colonel de Montagnac, un de ces nombreux militaires fran�ais arriv�s en Alg�rie avec le grade de lieutenant et repartis une quinzaine d'ann�es plus tard avec celui de g�n�ral. �Les femmes, les enfants accroch�s dans les �paisses broussailles qu'ils sont oblig�s de traverser, se rendent � nous, continue de Montagnac. On tue, on �gorge ; les cris des �pouvant�s, des mourants, se m�lent au bruit des bestiaux qui mugissent, b�lent de tous c�t�s. Chaque soldat arrive avec quelques pauvres femmes ou enfants qu'il chasse, comme des b�tes, devant lui [�]. Vous me demandez ce que nous faisons des femmes que nous prenons. On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont �chang�es contre des chevaux, et le reste est vendu, � l'ench�re, comme b�tes de somme. Parmi ces femmes, il y en a souvent de tr�s jolies.�
� Monsieur le Ministre
Je pense que ces t�moignages produits par des Fran�ais de souche ou presque ne hanteront pas vos nuits. Sachez, enfin, que le plus grand g�nocide apr�s celui des Indiens d�Am�rique est alg�rien. HUIT MILLIONS D�ALGERIENS massacr�s pour et par la France. Sachez aussi que les premi�res chambres � gaz ne sont pas allemandes, elles sont fran�aises. Des dizaines de milliers d�Alg�riens dont des enfants, des femmes et des vieillards ont �t� gaz�s � la paille ; il s�agit des tristement c�l�bres enfumades du Dahra organis�es par le sanguinaire g�n�ral P�lissier, une vraie ordure humaine qui se distingua par cette d�claration qui donne froid au dos �la peau d�un de mes tambours avait plus de prix que la peau de tous ces mis�rables�. Cette ordure de g�n�ral, P�lissier, a fait gazer les survivants de 15 grandes tribus du Dahra dont les hommes valides se battaient ailleurs contre Bugeaud. Il a fait gazer des vieillards, des femmes et des enfants sans d�fense des tribus des Ouled Riah, des Ach�acha, Hachachta, Adjissa, Beni Zerroual, Tazga�t, M�diouna, Nekmaria et bien d�autres dans la seule r�gion de Mostaganem. Il r�cidivera plus tard dans le Haut Dahra ; T�n�s, Chlef, Miliana. Je vous conseille, Monsieur Sarkozy, de visiter ces grottes, elles racontent � ce jour les horreurs fran�aises. Alors, Monsieur Sarkozy, en attendant le proc�s, � titre posthume, de cette horde de barbares que sont vos mar�chaux, g�n�raux et colonels, Bugeaud, de Bourmont, P�lissier, Cavaignac, Saint Arnaud, La Morici�re, Rovigo, Montagnac et de bien d�autres racailles, de la vraie racaille celle-l�, la peste brune qu�aucun criminel de guerre n�a su �galer � ce jour, en attendant donc ces proc�s posthumes qui tardent � venir, je vous conseille de la fermer (la parenth�se coloniale) sur les bienfaits de la colonisation. Pour ce motif, Monsieur Sarkozy, � partir de dor�navant, quand vous croiserez un Franco-Alg�rien des banlieues, qu�il soit descendant de moudjahed ou de harki, ayez l��l�mentaire d�cence de baisser les yeux. Ayez aussi l�autre d�cence de prononcer secr�tement et distinctement ces deux syllabes �PAR DON� Pour finir, je vous livre, Monsieur le Ministre, une opinion du r�alisateur Mathieu Kassovitz : �Comme Bush, Nicolas Sarkozy ne d�fend pas un id�al, il r�pond aux peurs qu�il instille lui-m�me dans la t�te des gens (�) Il sera impossible demain de dire que nous n��tions pas au courant (...)�
M. A.

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