P�riscoop : BAZOOKA
Le besoin du p�re
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Apr�s la journ�e de protestation des dockers, les ouvriers de la zone industrielle doivent marcher aujourd�hui de leurs usines vers le centre-ville de Rouiba. Le feront-ils ? Le pouvoir interdira-t-il cette marche ou, au contraire, l�autorisera- t-il ? L�option reste ouverte. Les dirigeants du FLN et du MSP pourront m�me en tirer des arguments suppl�mentaires pour leur campagne contre Ouyahia. L�inverse est tout aussi valable.
La cuisine autour du partage du pouvoir devrait rester interne aux appareils. L�intervention des citoyens n�est pas au programme du syst�me. Il comporte trop de risques en germe, notamment celui de vouloir peser sur les d�cisions politiques. Cette perspective est inacceptable pour tous les courants qui se partagent le pouvoir et qui, par cons�quent, poss�dent les multiples cl�s d�acc�s � la rente. Derni�re hypoth�se, le pouvoir peut laisser les ouvriers manifester � l�int�rieur de la zone industrielle sans les autoriser � acc�der au centre-ville de Bouira. Chacune de ces attitudes aura un sens, � vous de le d�crypter ! Mais l�appel de l�Union territoriale de Rouiba nous donne des indications. Elles temp�rent l�ardeur de ceux qui pensent que cette marche rel�ve de la prise de conscience. Cet appel parle de la contradiction entre la politique du pr�sident et celle des cadres gestionnaires du SGP. Les plus vieux parmi nous se rappellent comment la politique de l�Etat a d�lib�r�ment �touff� les entreprises publiques industrielles ou les domaines autog�r�s pour les liquider plus facilement. Il en est de cette marche ce qu�il en est pour les �meutes sans lendemain. C�est le m�me langage, bas� sur la croyance que le chef de l�Etat n�est pas au courant des activit�s r�elles de ses subordonn�s et collaborateurs. En somme, c�est le remake du bon p�re trahi par ses assistants, le bon chef trahi par ses adjoints, le bon Haroun El Rachid contraint, selon la l�gende, fausse bien s�r, d�inspecter, incognito, sa bonne ville de Baghdad. Ces protestations nous r�v�lent plus le besoin d�un p�re qu�une r�elle conscience politique C�est certainement la plus grave des limites qui me fait douter que ce soit un combat d�avant-garde. Mais c�est un combat, quand m�me !
M. B.

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