Culture : GENERALE DE LA PIECE �LA DERNIERE OASIS� DE MAHFOUD FELLOUS A IBN KHALDOUN
A la recherche de l'�den perdu


La nature est comme la mer : calme, elle se met nue et nous laisse d�couvrir ses jolis secrets ; houleuse, elle nous fait voir ses bas-fonds, sa crasse et toute sa salet�. Passive, elle se montre d�bonnaire et nous couvre de ses bienfaits ; active, elle bouscule et s�me la sinistrose. Un exemple type : la d�sertification. Un ph�nom�ne qui ne cesse d�avancer, laissant sur son passage tristesse et d�solation. C�est en effet de ce th�me qu�il s�agit dans la pi�ce de th��tre La derni�re oasis, dont la g�n�rale a �t� repr�sent�e avant-hier � la salle Ibn Khaldoun.
Ecrite et mise en sc�ne par Mahfoud Fellous, La derni�re oasis relate l�histoire d�un village abandonn� par ses occupants � cause de l�avanc�e du d�sert. Hormis un vieux palmier qui fait de la r�sistance, ce ph�nom�ne naturel implacable a tout aval� sur son passage. Une fois le village est d�sert� de ses occupants, les autorit�s locales transforment les lieux en une grande d�charge publique. Trois individus (Khallota, Ballota et Mallota), fervents amateurs de la salet�, destructeurs inv�t�r�s, mal�fique jusqu�� la moelle, y louent domicile. En v�ritables ma�tres des lieux, ils se livrent � toutes les folies. Ils s�exhibent. Ils d�clarent solennellement leur amour pour tous ce qui est sale et crasseux. Ils ne supportent pas de voir le beau ni de le sentir. Et lorsqu�un d�entre eux d�couvre une bouteille de parfum, ils essaient de la d�samorcer de crainte que son odeur �n�infecte� l�air ambiant. En un mot : ils font l��loge du sale. C�est pourquoi �sa majest� le D�sert pactise avec eux. Ils se lient d�amiti� et livrent bataille contre la nature. Cependant, quelques habitants veulent sauver leur village de ce mal qui guette de plus belle. Ils prennent donc contact avec Dounia, ing�nieur en environnement qui leur prodigue des conseils pour bien mener leurs projets. Sous l�impulsion de Dounia, ils plantent des arbres pour contrecarrer les ambitions mal�fiques du D�sert et des d�fenseurs de la d�charge publique. Pour r�pondre au go�t du public, Mahfoud Fellous a trait� son sujet sous l�angle de la com�die. L�ironie et la d�rision sont pr�sents � la pelle. Les trois com�diens Hakim Zelloum (Mallota), Mustapha Allouane (Ballota) et Rachid Baghdali (Khallota) ont provoqu� un rire g�n�ral parmi la foule. La t�che de pr�senter un tel spectacle n�est certes pas ais�, mais le metteur en sc�ne s�est appliqu� � �luder la platitude � son sujet. En d�pit de la musique qui ne r�pond pas aux exigences du sujet, ni la sc�nographie qui est des plus pauvres (un mur, et quelques tissus en bosse repr�sentant les dunes), la pi�ce vaut quand m�me le d�tour. Aussi, si la derni�re oasis a un m�rite, c�est bien celui de prouver que les pi�ces de th��tre traitant des th�mes �cologiques ont leur public. La preuve ? La pi�ce de Mahfoud Fellous a �t� repr�sent�e pratiquement � guichets ferm�s et les spectateurs ont gard� leurs places jusqu�� la fin de la repr�sentation.
Hakim C.

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