Actualit�s : INCARCERATION DE MOHAMED BENCHICOU
�D�lit� de presse maquill� en affaire de droit commun


juin 2004 - juin 2006, 24 mois que Mohamed Benchicou aura � passer, � purger la peine, assortie d�un mandat de d�p�t imm�diat, prononc�e le 14 juin 2004 par le tribunal d�El Harrach. Confirm�e le 11 ao�t de la m�me ann�e par la cour d�appel d�Alger. Et deux ans plus tard par la Cour supr�me, qui, entre-temps, avait perdu le dossier du directeur du journal Le Matin.
Du jamais vu, selon les avocats du journaliste qui, lors d�un point de presse organis� dans les locaux du Soir d�Alg�rie, se sont interrog�s sur les raisons de la disparition du dossier du journaliste incarc�r�. Des interrogations l�gitimes quand on sait que Mes Benarbia, Messaoud, Bourayou, Brahimi, Hanoune et bien d�autres encore avaient �puis� tous les recours pour la mise en libert� provisoire de l�auteur de Bouteflika une imposture alg�rienne. Des demandes motiv�es par l��tat de sant� du journaliste incarc�r�, chaque jour un peu plus fragile. Aucun argument, f�t-il de sant�, de droit de l�homme ou de toute autre raison n�ont abouti � la r�vision du proc�s de Mohamed Benchicou, condamn�, pour rappel, � deux ans de prison ferme avec mandat de d�p�t et une amende de trois milliards de centimes pour �infraction � la r�glementation sur le change�. Un motif que les autorit�s n�auront de cesse de r�p�ter devant l�importante campagne de mobilisation, de solidarit� et de d�nonciation suscit�e � travers le monde par l�injuste mise au cachot du journaliste. Et c�est pour un d�lit de droit commun qu�officiellement le directeur du journal Le Matin, suspendu depuis le 24 juillet 2004, a �t� mis en taule. Jamais pour ses �crits, surtout pas pour ses �crits. Comme promis, publiquement par le ministre de l�Int�rieur, Mohamed Benchicou a pay� le fait d�avoir ouvert les colonnes de son canard � un ancien moudjahid spoli� et tortur�. Une affaire largement reprise par la presse nationale et internationale. Un scandale que le journaliste devait solder. Une affaire qui mobilisera presque toutes les institutions de l�Etat. A commencer par les services de la police des fronti�res qui, le 23 ao�t 2003, guettaient Mohamed Benchicou qui rentrait de Paris, apr�s un bref s�jour de 48 heures. Il est interpell� par �les pafistes� qui trouvent en sa possession 13 bons de caisse anonymes. Rien � redire, puisque les policiers le lib�rent en lui restituant ses bons de caisse. Bons que le g�rant du journal �change � la banque pour honorer les factures des imprimeries, qui, unilat�ralement, avaient d�cid� de suspendre pour raisons commerciales six titres dont Le Matin. Curieusement �le forfait� de Mohamed Benchicou est rendu public par une d�p�che APS, diffus�e dans la nuit du 23 au 24 ao�t. Grossi�re man�uvre, qui fait r�agir la direction des douanes. Dans une lettre dat�e du 25 ao�t 2003, Sid Ali Lebib explique � Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, et au responsable du DRS, que les poursuites envisag�es contre Mohamed Benchicou ne reposaient sur rien de concret. Le DG des douanes d�nonce � l�occasion �les usurpations� de la police quant aux missions des douanes. Le 26 ao�t 2003, le minist�re des Finances d�pose plainte contre Mohamed Benchicou �pour non-accomplissement des obligations douani�res �. Le 27 ao�t 2003, le procureur de la R�publique pr�s le tribunal d�El Harrach charg� de l�instruction de l�affaire inculpe Mohamed Benchicou pour infraction �� la l�gislation des changes et aux mouvements de capitaux� avec mise sous contr�le judiciaire, retrait de passeport et interdiction de quitter le territoire national. Le 13 janvier 2004, l�instruction est close. Le proc�s est programm� pour le 31 mai de la m�me ann�e. Il est renvoy� au 14 juin, date anniversaire de la marche des arouch sur Alger. Un mouvement citoyen largement accompagn� par le quotidien de Mohamed Benchicou. Un journaliste qui collectionne les proc�s pour d�lits de presse et plusieurs fois condamn� � la prison ferme pour ces m�mes d�lits. Le travail de la machine judiciaire boucl�, l�administration des finances prend le relais et ach�ve ce qu�elle avait commenc� la veille des �lections d�avril 2004. Le 26 juin, soit 12 jours apr�s l�incarc�ration de son directeur, le quotidien ind�pendant Le Matin est d�poss�d� de son patrimoine � Hussein- Dey. Le si�ge social avait �t� mis sous scell�s le 21 juin apr�s trois tentatives de vente aux ench�res le 3 avril et les 8 et 29 mai dernier. Le 20 juillet, Simpral somme le journal de s�acquitter de trois factures d�impression impay�es. Le 25 juillet, le journal dispara�t des �tals. Ainsi, Mohamed Benchicou �aura pay� comme promis par Yazid Zerhouni et annonc� par Ahmed Ouyahia.
Sa�da Azzouz

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