Actualit�s : LA MERE DE BENCHICOU IMPATIENTE DE VOIR SON FILS LIBRE
�Je n�arrive plus � dormir�


Les quelques heures qui s�parent la m�re de Benchicou de son fils lui paraissent interminables. Apr�s avoir patient� deux longues ann�es, le temps lui semble tout d�un coup trop long. La joie qu�elle �prouve n�a d��gale que l�angoisse qui la taraude depuis plusieurs nuits.
Mme Benchicou s�impatiente et a du mal � croire qu�elle se r�veillera bient�t d�un cauchemar qui n�a que trop dur�. Aussi paradoxal que cela puisse para�tre, ses nuits ne sont pas paisibles depuis quelques jours. Elle vit dans l�attente de voir son fils enfin libre. Dans son domicile � Belcourt o� elle nous a re�us, elle parle de son fils, des nuits qu�elle a pass�es � pleurer, avec beaucoup de dignit�. Les �preuves qu�elle a travers�es l�ont profond�ment touch�e sans �branler une certitude : �Mohamed n�a pas commis de crime. Il n�a fait qu��crire la v�rit�.� Paroles d�une m�re convaincue de la justesse du combat de son fils. Une m�re qui s��tonne des sentiments contradictoires qui la d�chirent. Elle dort mal, ne veut plus voir les maudits couffins destin�s � son fils. Autant de signes d�impatience d�une m�re courage qui a trop souffert de l�absence de son fils. Seule consolation �Mohamed a tenu le coup. Il ressort indemne. Plus fort qu�avant�. Elle le dit avec une pointe de fiert�, ajoutant que �m�me � l�int�rieur de la prison, il a trouv� des personnes qui l�ont soutenu�. C�est ce qui l�a aid� � tenir le coup lorsque son fils lui manquait trop et qu�elle se r�veillait la nuit avec la tentation de le chercher partout dans la maison. �Mon fils est en prison�, se disait-elle alors. Cette phrase lui rappelait la triste v�rit� : elle ne verra son fils qu�une fois par semaine. En condamnant son fils � deux ann�es de prison, le juge la condamnait � deux ann�es de s�paration. Gr�ce au soutien de ses autres fils, des amis de Mohamed Benchicou, elle a r�ussi � surmonter cette �preuve sans pour autant s�cher ses larmes. Elle pourra bient�t f�ter la sortie de son fils. Elle attend ce jour, compte les heures et ne se lasse pas de raconter comment le virus du journalisme a contamin� son fils. Elle se souvient aujourd�hui encore de cette �poque o�, encore adolescent, il jurait qu�il deviendrait journaliste. Pari tenu. A peine le bac en poche, il collaborera avec El Djoumhouria, un journal bas� � Oran � l�insu de ses parents. C��tait le d�but de sa carri�re. Plusieurs ann�es plus tard, il montera Le Matin. En �voquant le pass�, Mme Benchicou n�oublie pas de penser � l�avenir de son fils. �Tel que je le connais, je sais qu�il ne l�chera jamais. Je suis certaine qu�il reprendra son combat de plus bel.� Convaincue que la libert� d�opinion n�cessite l�engagement de tous, elle appelle toute la corporation � ne pas baisser les bras. �Nous vivons dans un pays o� il n�y a ni d�mocratie ni libert�, dit-elle. C�est pour cela, ajoute-t-elle, qu�il faut se battre. Pour que les enfants d�aujourd�hui ne subissent pas, une fois adultes, ce que subissent aujourd�hui leurs parents. Voil� ce qui la consolerait et donnerait un sens � ces deux ann�es de privation et d�attente.
N. I.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable