Actualit�s : FERMETURE DU "MATIN"
Travailleurs et lecteurs� tous victimes


23 juillet 2004. Au si�ge du Matin, � la Maison de la Presse Tahar-Djaout. Un fax �manant de la direction g�n�rale du Groupe presse et communication, dont d�pendent directement les imprimeries de l�Etat, informe les responsables du journal que les imprimeries de l�est, du centre et de l�ouest n�ont plus l�autorisation d�imprimer ce titre de presse � partir du 24 juillet, et ce, pour des raisons commerciales.
Le Matin �tait ainsi somm� de payer toutes les cr�ances que lui doit l�imprimerie. Les tentatives de trouver un terrain d�entente avec les responsables de ces imprimeries, de mettre en place un �ch�ancier de paiement, pour que le journal puisse continuer � exister sur les �tals, sont rest�es vaines. Plus pr�cis�ment, les imprimeurs n��taient tout simplement pas pr�ts � n�gocier. La d�cision est affirmative et Le Matin a rendu son dernier souffle le 24 juillet 2004 (date du dernier num�ro, avant la suspension). D�sarroi, inqui�tude, col�re, pleurs, tous les qualificatifs possibles ne pourront pas d�crire l��tat psychologique dans lequel se trouvait le personnel de ce journal, ce jour-l�. Plus de 200 travailleurs, entre journalistes, agents de saisie, correcteurs, chauffeurs et autres sont pris de panique. Que deviendront-ils ? Quel sort les attend-il ? De quoi sera fait demain ? Toutes ces interrogations trouvent leurs r�ponses aujourd�hui dans le bilan de chacun, concernant ces deux derni�res ann�es. Les travailleurs ne sont, toutefois, pas les seules victimes de l�abus de pouvoir. Des milliers d�Alg�riens ont pay� les frais de cette disparition. Des frais qui ne sont pas forc�ment mat�riels mais psychologiques. Car, combien sont-ils ces gens qui n�ont que Le Matin comme tribune d�expression. A chaque fois qu�un lecteur du Matin est en visite � la Maison de la Presse, il se fait un devoir de marquer un moment d�arr�t devant les locaux de ce journal, par devoir de reconnaissance ou par affection. Deux ann�es d�absence dans la vie d�un journal, c�est �norme. C�est des millions d�informations, des millions d�histoires et des milliers de scandales � d�noncer. L�on pense, aujourd�hui, � toutes ces personnes qui d�filaient, comme dans un caf�, au si�ge du Matin pour faire part de leurs pr�occupations, de leurs inqui�tudes, leurs souffrances. Aujourd�hui, ce sont ces locaux m�mes qui souffrent d�un laisser-aller et de d�sertion. Un lieu aussi mouvement�, aussi chaleureux et tant fr�quent� s�est transform� soudainement en un endroit fant�me.
R. M.

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