P�riscoop : BAZOOKA
La solitude des petits malades
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


La petite fille ramen�e pour une op�ration urgente de l�int�rieur du pays attend toujours. Elle a trouv� sur place d�autres enfants qui avaient besoin d��tre op�r�s vite, tr�s vite. Ils restent l�, ensemble, � regarder le temps passer, loin de leurs parents, de leurs jeux habituels. Les apr�s-midi tra�nent dans ce silence d�h�pital entrecoup� de leurs murmures.
Parfois, ils regardent les gens passer et une parole d�adulte les met dans un grand �moi. Les visiteurs ont parfois de ces tendresses envers ces enfants isol�s et leur remettent un fruit, un chocolat, parfois un livre. Oui, un livre ! Parfois, cela arrive. L�attention d�un m�decin, d�une infirmi�re, d�un gar�on de salle coupe cette solitude pesante des salles d�h�pitaux. Dieu, que le temps est long, pass� le petit tumulte du matin. Mais, sit�t entr�s, ils ne sont plus que des num�ros de lit et de salle pour l�administration pas des petits d�hommes pleins de crainte et de vie, d�sarm�s face � l�angoisse, perdus dans cet univers de formol. J�avais pris dans mes bras d�adulte le gar�onnet qui attendait qu�on ouvre la poitrine pour enlever un truc qui g�nait son c�ur. Au fond du couloir, le respirateur artificiel faisait son bruit monotone de moulin et les malades savaient que dans cette chambre ferm�e quelqu�un luttait contre la mort et que le silence revenu nous m�nerait � poser la question de savoir s�il s�en �tait tir�. Le petit gar�on est mort dans la nuit, apr�s l�op�ration qui avait pourtant r�ussi ; mort loin de ses parents, loin du dernier secours de sa m�re, loin de la main qui l�aurait accompagn� vers son dernier sommeil. Pas un moment, il n�avait pu dire ses frayeurs, ne disposant pas des mots pour le faire. Que sait l�administration de l��pouvante des petits ? Rien ! Les enfants parlent de leurs maisons, de leurs mamans, de leurs fr�res et de leurs jouets pour conjurer leur peur silencieuse en attendant l�hypoth�tique arriv�e d�un anesth�siant qui ne mette pas leur vie en danger.
M. B.

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