Actualit�s : AFFAIRE KHALIFA
La chambre d�accusation examinera demain les dossiers


C�est demain que la date du jugement de l�affaire Khalifa sera d�finitivement tranch�e par la chambre d�accusation. Alors qu�elle devait l��tre le 12 juin dernier, les avocats de la d�fense des mis en cause avaient demand�, rappelons-le, un report au motif que le d�lai accord� pour l��tude de l�ordonnance de renvoi n��tait pas assez suffisant d�autant plus que le nombre des pr�venus est important. En effet, 124 personnes sont accus�es dans cette affaire contre lesquelles de lourds chefs d�inculpation ont �t� retenus.
On apprendra, de sources g�n�ralement bien inform�es, qu�il s�agit d�association de malfaiteurs, de vol qualifi�, d�escroquerie et abus de confiance, et de falsification de documents officiels. Le premier grief qui a la qualification criminelle p�sera lourd sur les inculp�s dont la d�fense aura fort � faire quant � la disqualification criminelle p�sera lourd sur les inculp�s dont la d�fense aura fort � faire quant � la disqualification de faits. De ces 124 inculp�s, notre source fera savoir que six sont en d�tention pr�ventive, 64 sous contr�le judiciaire, 41 en libert� provisoire et 7 en fuite dont Khalifa Rafik Abdelmoum�ne, le P-DG du groupe Khalifa. Un mandat d�arr�t international a �t� lanc� contre ce dernier le 14 juin 2003. Il est important de rappeler qu�El Khalifa Bank a �t� cr��e le 12 avril 1998. Avec son statut de soci�t� par actions (SPA), elle entamera son affaire avec un capital de 50 milliards de centimes et aura son agr�ment le 27 juillet de la m�me ann�e. Khalifa deviendra groupe plus tard, notamment avec son expansion puisqu�en l�espace de deux ann�es, elle cr�era d�autres filiales dans le transport a�rien, la location de voitures, la couture, l�imprimerie, la construction et la fabrication de produits pharmaceutiques. La toute derni�re filiale cr��e est Khalifa Sant�, fond�e le 15 juillet 2002 pour laquelle elle d�tient 60% des parts. A l��tranger, Khalifa se lancera dans les m�dias avec la cr�ation de Khalifa TV en France et Khalifa News en Angleterre. Toutefois, une inspection chez El Khalifa Bank effectu�e par la Banque d�Alg�rie le 22 mars 1999 soit presque une ann�e apr�s sa cr�ation, jettera un discr�dit sur sa gestion du fait que les investigations feront ressortir une transgression de la loi des finances, notamment en ses articles 139 et 162. Il est reproch� � El Khalifa Bank de ne pas avoir d�sign� un nouveau commissaire aux comptes apr�s la d�mission de celui en place. Cette inspection qui a dur� trois mois sera consign�e par un proc�s-verbal qui sera remis au gouverneur de la banque d�Alg�rie le 11 ao�t 1999. Le 9 mars 2000, un deuxi�me contr�le sera effectu� puis un troisi�me et un quatri�me jusqu�au dixi�me qui se terminera le 7 janvier 2003. Mais avant, � savoir le 26 juin 2000, le P-DG du groupe, Khalifa Rafik Abdelmoum�ne, sera convoqu� et entendu par le gouverneur de la Banque d�Alg�rie. Une copie du compte-tendu de l�entretien sera transmise � l�inspection g�n�rale du minist�re des Finances. Cependant, il faut savoir que dans cette affaire, soutient notre source, il n�y a pas que les responsables de Khalifa qui sont inculp�s. Nombreux sont les P-DG d�entreprises publiques et un ex-ministre qui sont cit�s en tant que pr�venus. Il leur est reproch� d�avoir b�n�fici� de certains privil�ges et autres int�r�ts en contrepartie de d�p�t de sommes colossales d�argent � El Khalifa Bank. L�on cite le cas d�ex-responsables de la Caisse nationale de retraite (CNR) qui ont d�pos� une somme de 12 milliards de dinars. Il leur est fait grief de ne pas avoir respect� l�arr�t� 04/92 du 04/04/1992 qui exige que seule l�assembl�e du conseil administratif d�cide de telles initiatives. Or, pour les ex-responsables de la CNR ce ne fut pas le cas. Par ailleurs, dans cette affaire l�on parle beaucoup d�un ex-directeur de l�agence El Khalifa Bank � Blida. C�est lui qui aurait convaincu pour ne pas dire influenc� les directeurs g�n�raux des OPGI � travers nombre de wilayas � d�poser leur argent dans sa banque. Pour le seul exemple, l�OPGI d�Oran a d�pos� de f�vrier 2001 � octobre de la m�me ann�e, 180 milliards de centimes. Les ex-responsables de cet office auraient b�n�fici� de la part du directeur de l�agence Khalifa de Blida des cartes de gratuit� pour les dessertes sur les lignes Khalifa Airways et des commissions d�un valeur de 300 000 DA pour chaque d�p�t. N�anmoins, lors de leurs auditions, ils ont ni� avoir touch� une quelconque largesse. Dans le m�me sillage, l�on cite le cas de l�ex-directeur g�n�ral de la Cnasat qui aurait b�n�fici� d�une carte de transport a�rien gratuite et qu�il aurait utilis�e plusieurs fois lui et sa famille en 2002 ainsi que d�avoir b�n�fici� de soins de thalassoth�rapie. Son fils aurait m�me suivi d�une formation de pilote � Khalifa Airways. Pour les soins de thalassoth�rapie, on parle de 46 personnes, des responsables d�entreprises publiques, qui ont opt� pour le d�p�t d�argent � El Khalifa Bank � qui en ont b�n�fici�. Le montant global de leurs prises en charge s��l�ve � plus de 470 millions de centimes. En effet, leurs noms ont �t� d�couverts sur une liste que le directeur du complexe de thalasso avait remise � la gendarmerie en date du 7 septembre 2004. Il faut dire que 50 pr�venus sont poursuivis de corruption et de trafic d�influence et contre lesquels des preuves sont retenues, insiste notre source. Dans un autre registre, des ex-ministres et d�autres en activit� ont �t� entendus en qualit� de t�moins dans cette affaire pour apporter des pr�cisions quant � la r�glementation r�gissant les offices de promotion en ce qui concerne leur libert� de gestion. Ces derniers, ajoute notre source, ont fait savoir qu�ils n�ont donn� aucune instruction ni orientation pour le d�p�t d�argent � El Khalifa Bank. Signalons enfin que plus d�une dizaine de crimes et d�lits sont retenus contre les pr�venus de l�affaire Khalifa dont le proc�s est pr�vu pour le mois de juillet prochain.
M. B.

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