R�gions Centre : TIZI-OUZOU
Les comit�s de Sidi-Ali-Moussa � Souk-El-Tenine r�agissent


Suite au projet de classification de la zaouia de Sidi-Ali- Moussa patrimoine national, plus dix comit�s de village formant el arch, portant le m�me nom, sont sortis de leurs gonds pour protester, non pas contre le principe de cette classification, mais contre la forme de sa d�finition � travers son volet historique et � l�origine de la propri�t�, et de sa gestion tels qu�ils sont d�finis dans le document accompagnant ce projet.
En effet, dans une d�claration d�opposition qui nous a �t� remise apr�s une r�union des comit�s de village, les concern�s �tout en �tant d�accord sur le principe de classification� ont tenu � �attirer, n�anmoins, l�attention sur certaines donn�es que nous consid�rons non fond�es et qui constituent une atteinte � l�identit� et � la propri�t� exactes de la zaouia�, lit-on dans la d�claration, o� sont �galement interpell�s les promoteurs du projet �pour se r�f�rer aux documents officiels relatifs � l�origine et l�historique de la zaouia, comme l�acte de propri�t�, le plan et l�arbre g�n�alogique�. Les r�dacteurs de la d�claration s��l�vent donc contre la pr�sentation du volet historique qui serait, � leurs yeux, non conforme et infid�le � la r�alit� historique de cette zaouia. Cette derni�re, selon l�histoire relat�e par un membre d�un des comit�s des village pr�sents � la r�union, remonte au VIIIe si�cle avec la venue de Sidi M�hamed ou Youcef et la fondation par ses soins d�une confr�rie religieuse sur place � laquelle afflu�rent de partout des adeptes en grand nombre. Depuis la zaouia n�a jamais cess� de dispenser l�enseignement coranique et les pr�ceptes de la religion musulmane. Signalons qu�elle a, selon le m�me narrateur, cess� ses activit�s durant les derni�res ann�es de la guerre de Lib�ration jusqu�� quelques temps apr�s l�Ind�pendance et ce, pour des raisons que notre interlocuteur n�a pu pr�ciser. Le fondateur de la confr�rie donna naissance � quatre h�ritiers, Amrane, Yakoub, A�ssa et Ahmed dont les descendants forment aujourd�hui une grande partie de l�arch de Sidi-Ali-Moussa, mais qui se trouveraient aussi �parpill�s un peu partout ailleurs comme � Bordj Mena�el, Mechtras, A�t Si Youcef, etc., selon la m�me source. Quand � Sidi Ali Moussa, que portera par la suite la confr�rie et tout l�arch d�ailleurs, ce serait un brillant disciple du cheikh fondateur. Son �rudition, sa sagesse et sa ma�trise du Coran et de ses lois auraient fait de lui un personnage aim� et v�n�r� de tous � l�int�rieur et � l�ext�rieur de la zaouia et dont on louait, dit-on, les qualit�s. Il serait, mort sans laisser de prog�niture. Son mausol�e est devenu depuis tr�s longtemps un lieu de p�lerinage o� se tient annuellement un noual (banquet) et un point de chute pour toute personne en qu�te d�une gu�rison quelconque. On venait implorer le saint homme pour interc�der aupr�s de Dieu pour exaucer un v�u. La gestion de ce lieu saint, respect� � travers les �ges et les contr�es les plus lointaines, est aussi l�une des pr�occupations majeures des r�dacteurs de la d�claration. En mettant en avant des proc�s- verbaux en pr�sence des autorit�s officielles, ils rappellent �� qui de droit� la gestion coll�giale qui a pr�valu dans l�histoire contemporaine de la zaouia depuis l�Ind�pendance jusqu�aux ann�es 1990. Elle a �t� l��uvre et �o� �taient partie prenante l�ensemble des villages de l�arch de Sidi-Ali-Moussa�. Ils n�ont pas manqu� �de d�busquer et de porter � la connaissance des promoteurs du projet de classification une volont� d�lib�r�e de certains individus (que la d�claration citent nomm�ment) de falsifier cette v�rit� historique et qui, profitant d�une conjoncture d�instabilit� et d�ins�curit� o� la population de Sidi-Ali Moussa, � l�instar de tout le peuple alg�rien, n��tait pr�occup�e que par le retour de la paix et de la stabilit�, rench�rit la d�claration. En guise de conclusion et tout en exhortant �la conscience et la responsabilit� de chacun afin de pr�server l�esprit sacr� et humain et les objectifs nobles de la zaouia qui doivent primer sur toute autre consid�ration ou vis�e de quelque nature soit-elle�, la d�claration appelle les autorit�s en charge du projet �afin de prendre toutes les mesures n�cessaires pour �viter tout �ventuel d�rapage, car aucun compromis ou atteinte ne seront accept�s quant � l�identit�, la propri�t� de la zaouia tout en revendiquant pour elle une gestion coll�giale�, avertit-on.
R. A.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/06/19/article.php?sid=39950&cid=23