Sp�cial Coupe du Monde 2006 : Ah, quand les statistiques n'existaient pas !

Le football, sous l'impulsion des t�l�visions et d'Internet, devient pendant ce Mondial allemand le terrain de jeu favori des statisticiens, bien que les chiffres y soient beaucoup moins significatifs que dans d'autres sports d'�quipe.
Qui aurait pu dire, en 1970 encore, combien le roi Pel� avait touch� de ballons pendant la finale de la Coupe du monde ? Combien il avait fait de passes courtes ? Quel �tait son pourcentage de passes longues r�ussies ? Combien de tacles gagnants il avait � son actif, et quel �tait son pourcentage de ballons sauv�s par rapport aux ballons perdus lorsqu'il subissait un tacle ? Personne. Et d'ailleurs, aurait-on dit � l'�poque, quel int�r�t ? Cette ann�e, la Fifa (F�d�ration internationale de football), avec la soci�t� informatique Deltatre, fournit tous ces chiffres, en temps r�el pendant le match, pour le moindre rempla�ant entr� en jeu � la 85e minute de n'importe quel match, depuis le premier tour jusqu'� la finale. Voulez-vous conna�tre les performances du Togolais Richmond Forson, qui �voluait cette saison en division d'honneur fran�aise (6e division) ? Six tacles, dont quatre r�ussis, en trois matches du Mondial, 75% de passes abouties (61 sur 81), 10 centres, quatre fautes commises... et des dizaines d'autres chiffres, disponibles sur le site de la Fifa r�serv� � la presse. Influence am�ricaine La pr�cision des statistiques, par joueur, par match, par �quipe, n'a plus de limites. Elle est rendue possible par les progr�s de l'informatique, et par le d�ploiement de moyens humains : des dizaines d'observateurs � chaque match pour classer chaque touche de balle, chaque action, dans une cat�gorie bien d�finie : passe, tacle, coup de pied arr�t�, tir cadr�, tir non cadr�, etc. Le logiciel fait le reste. Les sites Internet et les channes de t�l�vision appr�cient particuli�rement ces donn�es. Cette passion des chiffres vient des sports am�ricains. Du basket, du base-ball, du football am�ricain. L�, les joueurs, les entra�neurs et le public passent leur temps � comparer le nombre de gestes r�ussis ou manqu�s par chaque joueur. En basket, par exemple, le tableau de statistiques permet imm�diatement de comprendre qui a gagn�, et surtout pourquoi. Mais la comparaison avec le football est difficile. Car le foot, o� le nombre de buts est limit� et o� chaque but, au plus haut niveau, proc�de d'une erreur de d�fense ou d'un exploit de l'attaque, ne se laisse pas r�duire aux chiffres. Klose, mauvais ? Bruce Arena, l'entra�neur des Etats-Unis, interrog� par un journaliste de son pays, r�pondit un jour, narquois : �H� les gars, je crois que vous devez r�aliser qu'en football, la seule statistique qui compte c'est le nombre de buts que vous marquez�. Des preuves? En huiti�me de finale, l'Espagne a une possession de balle de 61% contre 39% � la France. Vainqueur : la France, 3 buts � 1. L'Allemand Miroslav Klose n'a r�ussi que 27% de ses passes longues et 20% de ses centres. Un mauvais �l�ment, ce Klose? Non, �Miro� est l'idole de tout en pays, en t�te du classement des buteurs avec 4 r�alisations. Et puis, si les statistiques permettent parfois de mettre en lumi�re un probl�me particulier (Thierry Henry, le joueur le plus souvent � 15 fois � siffl� en position de hors-jeu de toute la Coupe du monde), elles ne raconteront jamais la talonnade g�niale de Crespo pour Cambiasso contre la Serbie-Mont�n�gro, le passement de jambe de Ronaldo avant son but contre le Ghana ou le sursaut d'orgueil d'un Zidane critiqu� qui marque un dernier but contre l'Espagne.

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