Actualités : RESEAU DES FEMMES JURISTES ARABES
Pour des postes de décision


La place qu’occupe la femme dans le milieu judiciaire démontre d’une manière assez explicite que les acquis dans le domaine s’avèrent importants. Le nombre de femmes juristes est en pleine croissance dans tous les pays arabes et notamment l’Algérie qui compte près de 34,57% de magistrates et plus du tiers du nombre d’avocats en exercice sont des femmes. L’enseignement du droit à travers nos universités intéresse également près de 40 % des étudiantes.
A travers ces chiffres, Mme Assoul Zoubida, vice-présidente du Réseau des femmes juristes arabes, a estimé hier que «les choses doivent progresser pour permettre aux femmes arabes et notamment algériennes d’accéder aux postes décisionnels ». Cette demande a été formulée à l’occasion de la deuxième conférence annuelle du Réseau qui se déroule du 28 au 30 juin à Alger sous le thème «Femmes juristes et Etat de droit». Ont participé à cette rencontre, des magistrates, des avocates et des enseignants juristes représentant 15 pays membres du Réseau dont l’Algérie. Mme Assoul a précisé qu’en tant «que réseau, nous avons focalisé nos efforts dans le volet formation afin de promouvoir la compétence des femmes juristes». Quant au thème de cette deuxième conférence, «l’Etat de droit est la seule garantie pour la femme qui veut acquérir plus de droits», a-t-elle souligné avant d’expliquer que le Réseau des femmes juristes arabes constitue un espace de formation ponctuelle aux femmes juristes. Par ailleurs, des femmes aux postes de décision, il n’y en a pas beaucoup en Algérie. Ce n’est qu’aux années 80 que le président Chadli Bendjedid avait féminisé, à dose infinitésimale, les institutions du pays. Sous son mandat deux femmes seront nommées pour la première fois dans un gouvernement. Mme Zhor Ounissi, ministre des Affaires sociales, sera désignée ensuite à la tête du département de l'Education. On confiera également un poste de vice-ministre de l'Education à Mme Kheïra Tayeb, directrice d'un CEM à Oran. Malgré cela, leur représentativité à l’APN était réduite. En 1982, seul 1,4% de femmes avaient pu accéder à l’institution parlementaire et elles ne représentaient que 2,4% en 1987. Après une traversée du désert, les femmes commencèrent à être plus visibles tant au gouvernement qu'au Parlement. A la lumière des événements d’Octobre 88, l’Algérie a connu pour la première fois une femme à la tête d’un parti politique : Louisa Hanoune secrétaire générale du Parti des travailleurs. On note, également, Chalabia Mahdjoubi à la tête du Mouvement de la jeunesse démocratique. Les législatives de 2002 ont vu l’arrivée de 26 femmes au poste de député au niveau de l’APN sur 389 sièges, soit 6,7 % du taux global. Au niveau de la deuxième chambre, elles ne sont que 4 femmes face à 140 sénateurs, soit 2,85%. Les écarts restent très grands.
I. T.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/06/29/article.php?sid=40450&cid=2