A l'image de ceux rassembl�s � la terrasse d'un bar de Rio de Janeiro, les Br�siliens pleuraient de d�ception ou de rage samedi soir � l'issue de leur �limination du Mondial de football par la France, mais la plupart consid�raient que la d�faite de leur Sele�ao avait �t� �m�rit�e�.
A la terrasse du bar �Picote� dans le quartier de Flamengo (zone sud), une femme de 61 ans, Nilda Amorim, s'est trouv�e mal � la fin du match et a d� �tre transport�e d'urgence � l'h�pital. �Elle a �t� plac�e sous tente � oxyg�ne. Elle n'a pas support� la tension des derni�res minutes o� le Br�sil n'arrivait pas � marquer�, a d�clar� Leila, une des amies qui l'accompagnait. Marina Mayo, 43 ans, incr�dule, r�p�tait en essuyant ses larmes: �Je ne m'y attendais vraiment pas�. Comme de nombreux supporteurs, elle s'en est prise au s�lectionneur Carlos Alberto Parreira : �L'entra�neur avait trop confiance dans l'�quipe. Il aurait pu la changer plus t�t mais il est trop t�tu. On ne peut s'emp�cher de pleurer�. �Le Br�sil n'a pas bien jou�. Il tremble toujours contre la France�, pestait rageur, Tasso, 19 ans qui n'avait cess� de se ronger les ongles pendant les derni�res minutes du match. �Le Br�sil a commenc� � jouer quand il n'avait d�j� plus la possibilit� de gagner�, se lamentait Sonia Trino, 55 ans, enroul�e dans le drapeau br�silien, affubl�e d'une perruque et d'un loup blanc scintillant de carnaval. Le son de la �cuica� (un tambour perc� d'une baguette, utilis� dans la samba) de Julio Lopes, 57 ans, s'est tu subitement : le Br�sil, �avec l'�quipe qu'il avait, n'avait pas le droit de perdre�. Et de s'en prendre lui aussi au s�lectionneur : �L'entra�neur a �t� trop conservateur, il s'est tromp�. La France a mieux jou�. Au bar �Picote�, les supporteurs avaient commenc� plein d'entrain � regarder un match donn� comme pratiquement gagn� d'avance avec l'�quipe �la meilleure du monde�. Ils �taient venus pr�par�s pour faire la f�te avec trompes et sifflets, portant des perruques vert et jaune, des chapeaux et autres costumes aux couleurs du drapeau national, comme pour un carnaval. Mais ils ont vite commenc� � d�chanter, avant la fin de la premi�re p�riode. �Cette �quipe commence � m'exasp�rer. Qu'est-ce qu'ils f...? S'ils continuent comme �a c'est la France qui va gagner. M...!�, clamait Hilza, 33 ans, alors qu'en choeur les supporteurs scandaient �Ronaldo d�p�che-toi, marque un but !� Quand la France a marqu�, la consternation a �t� g�n�rale, les visages sont devenus tendus et ne se sont plus d�rid�s m�me si certains voulaient encore y croire. A mesure que le temps passait, les insultes contre Parreira fusaient d�s que son visage apparaissait � l'�cran �Fils de p...!� ou encore contre certains des joueurs que les supporteurs voulaient voir remplac�s : �Cafu � la retraite !� Exasp�ration extr�me quand un joueur de la Sele�ao tombait, �il ne tient m�me pas sur ses jambes cet abruti !� Quand le coup de sifflet final a retenti, un silence pesant s'est abattu sur le �Picote�, et les supporteurs sont rest�s quelques secondes h�b�t�es avant que les larmes commencent � couler.

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