Actualit�s : EN QUELQUES MOTS : PAR-CI, PAR LA
Note introductive


La pr�sente chronique sera consacr�e � Zinedine Zidane. Non pas seulement parce qu�il a �fait� l��v�nement le plus marquant de la semaine �coul�e, mais aussi et surtout parce que l�Alg�rienne que je suis, m�re d�un jeune homme cadet de �Zizou� de deux ans, veut lui dire merci. Jusqu�alors, seuls des messieurs (alg�riens) l�ont fait (journalistes).

Or, c�est l�honneur de m�res et s�urs que Zinedine Zidane a d�fendu, comment demeurer indiff�rente ou insensible comme femme et comme alg�rienne ? Bien entendu certains auraient le droit et la libert� de penser que le d�placement du premier magistrat du pays en Grande-Bretagne (10 et 11 juillet 2006) ou les modifications importantes apport�es � la loi relative aux hydrocarbures, ou encore le s�jour de deux jours du secr�taire g�n�ral du Parti socialiste fran�ais sur invitation du FLN sont autrement plus int�ressants que le coup de t�te de Zinedine Zidane. Ce n�est pas �tre de mauvaise foi que d�affirmer que cet autre voyage en Grande-Bretagne n�est pas le premier du genre effectu� par le chef de l�Etat en Europe. En sept ann�es de mandat pr�sidentiel celui-ci s�est beaucoup d�plac� � travers le monde et notamment en Europe. Quels r�sultats pour le pays ? Quelle r�colte pour les Alg�riens ? Rien, hormis cet aveu du premier magistrat du pays au retour de l�une de ses multiples tourn�es � l��tranger : �Je reviens les mains vides.� Dont acte. Tant pis pour l�Alg�rie. Les d�fenseurs et partisans du �oui-ou�sme� � tout prix ont maintes fois tent� de justifier ces voyages au co�t faramineux, par le fait, disent-ils, que l�Alg�rie isol�e durant les ann�es infernales a �merg� sur la sc�ne internationale gr�ce aux efforts personnels de leur pr�sident. Est-ce n�cessaire de rappeler � ces amn�siques, selon les circonstances et ce qui les arrange, que l��v�nement capital qui a totalement chang� de regard de la communaut� internationale � l��gard de l�Alg�rie a �t� bien �videmment les tragiques et douloureux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis d�Am�rique ? Le monde entier a enfin compris que le terrorisme islamiste pouvait frapper partout. En cons�quence de quoi le chef de l�Etat alg�rien n�avait plus rien � expliquer. Quant � ceux qui qualifient celui-ci, �artisan de la paix�, ou �homme de paix�, il y a lieu de leur rappeler que la reddition des terroristes-islamistes de l�AIS a eu lieu en 1997 au temps du pr�sident Liamine Zeroual. Lequel a eu le courage de g�rer les terribles et sanglantes ann�es de terrorisme islamiste, lorsqu�en 1994, pressenti pour prendre les r�nes du pays, �l�artisan de la paix� (chef de l�Etat actuel) avait d�clin� l�offre � la toute derni�re minute pour des raisons non �lucid�es (comme tant d�autres choses) jusqu�au jour d�aujourd�hui ! C�est une Alg�rie apais�e et s�curis�e que le premier magistrat du pays a accept� de diriger en 1999 lorsqu�il fut sollicit� une seconde fois par les d�cideurs suite � la d�mission du respectable et honorable pr�sident Liamine Zeroual. Quant � la paix version d�cret pr�sidentiel du 14 ao�t 2005, c�est le GSPC qui la raconte le mieux chaque jour, chaque nuit, chaque semaine en multipliant ses exactions barbares (Gouraya cette semaine). Alors en quoi un voyage pr�sidentiel de plus changerait-il les choses ? Je n�ai jamais consid�r� que la retransmission t�l�vis�e d�ambassadeurs pr�sentant leurs lettres de cr�ance au chef de l�Etat, ou les d�placements de ce dernier � l��tranger constituaient une activit� pr�sidentielle. Tout au plus en ce qui concerne ces derniers, y a-til un tapage m�diatique (m�dias lourds et journaux gouvernementaux) et beaucoup de d�sagr�ments pour les citoyens que nous sommes lorsqu�il nous faut attendre sous un soleil de plomb la r�ouverture de la circulation � chaque d�part, � chaque retour du pr�sident. Alors un voyage de plus est-ce un �v�nement ? Aucunement. Ni celui-ci ni le prochain. Quant aux amendements relatifs � la loi sur les hydrocarbures. ll y a lieu de constater qu�ils constituent un cinglant camouflet pour le ministre de l�Energie, quand bien m�me celui-ci a os� d�clarer � la Cha�ne III (radio) (repris par Libert�du 12 juillet) que c��tait �son d�partement qui avait introduit les amendements�. Le ministre ne d�missionnera pas, le Parlement qui a vot� la premi�re mouture pr�sent�e par le ministre en applaudissant, fera une meilleure ovation � la seconde. Il restera seulement cette question sans r�ponse : � qui le chef de l�Etat faisait-il allusion lorsqu�il a d�clar� : �Cette loi (la 1�re) m�a �t� impos�e�? Perdons-nous en conjectures, en supputations, en jugements... Cela les amuse tellement en �haut� ! Le ministre de l�Energie n�aurait-il pas pr�vu la hausse des prix du p�trole ? Qu�importent les motivations ayant pr�valu aux amendements de la loi ! Une chose est s�re : le prix du baril se porte bien et l�Alg�rie se porte bien. Mais gardons la t�te bien viss�e sur les �paules car en 1991/92, ce n�est pas aussi loin qu�on pourrait le croire : �L�Alg�rie a connu le plus grand danger financier. Les r�serves brutes au jour du 27 juin 1991 s��levaient � 345 millions de dollars soit une quinzaine de jours de paiements. Par ailleurs, les pr�visions en mati�re de recettes et de d�penses laissent pr�voir une aggravation du d�s�quilibre de la balance des paiements� (M. Sid Ahmed Ghozali, ex-chef du gouvernement le 4 juillet 1991 lors de la pr�sentation du programme du gouvernement devant l�APN). Garder la t�te bien viss�e sur les �paules signifie tout bonnement que le bradage de nos ressources naturelles est certes � bannir, mais les fanfaronnades et le �za�ma� sont pass�s de mode lorsqu�on sait qu�on peut redevenir pauvre apr�s avoir �t� riche par accident selon la bonne ou la mauvaise sant� du baril de p�trole. Ces pr�cisions �tant faites, je reviens donc, comme dit plus haut, � Zinedine Zidane ou :
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Le choix entre l�honneur et les privil�ges
Beaucoup de mes compatriotes se sont dit supporters de l��quipe de France au Mondial parce que l�un des membres de cette �quipe s�appelait Zidane l�Alg�rien. J�ai respect� ce choix mais ne le partageais nullement pour une raison tout � fait simple : comment une nation qui �se v�t de ce qu�elle ne tisse pas se nourrit de ce qu�elle ne produit pas� (Gibran Khalil Gibran) peut-elle se glorifier des buts marqu�s ailleurs par d�autres joueurs que les siens, pour un autre pays que le sien ? Oui, Zidane est d�origine alg�rienne, mais Zidane champion faisait partie de l��quipe des Bleus. Par contre, lorsque Zinedine Zidane, le grand champion, si humble, si g�n�reux, si pond�r� a envoy� l�Italien Materazzi � terre, alors oui je me suis sentie totalement concern�e et solidaire de ce fils d�Alg�rie, tr�s fi�re de son coup de t�te. Que ceux qui me liront se rassurent : je hais la violence quelle qu�elle soit : verbale ou physique. Je l�ai subie, je ne l�ai jamais pratiqu�e et n�entends pas le faire. Zinedine Zidane n�est pas un violent, mais un homme, seulement un homme. Mais la m�re alg�rienne que je suis a souvent s�par� des gamins � peine sortis des couchesculottes pr�ts � �s�entretuer� parce que l�un � l�agresseur � avait insult� la m�re de l�autre. La m�re alg�rienne, voire maghr�bine m�diterran�enne c�est culturel, c�est sacr� : on n�y touche pas. Et Materazzi, le joueur italien, savait ce qu�il faisait en provoquant Zidane, en insultant sa m�re et sa s�ur. Ceux qui refusent le geste de l�homme Zinedine Zidane en le qualifiant de �geste de trop� (Patrick Dessault. France Football, 11 juillet 2006) ne comprendront d�cid�ment jamais qu��tre champion du monde ne signifie nullement accepter l�humiliation et l�insulte. Un outrage aux relents racistes, d�un joueur italien �qui ne recule devant aucun moyen pour casser l�attaquant� ( Le Quotidien d�Oran, 13 juillet 2006). Ceux qui refusent de comprendre au nom de leur culture, de leurs rep�res qu�ils croient sup�rieurs aux n�tres font montre d�une ingratitude d�testable � l��gard d�un homme qui leur a procur� maintes fois du bonheur. Un homme auquel ils disent aujourd�hui : �Tu n�es pas des n�tres puisqu�� dix minutes de la fin tu nous as priv�s du troph�e.� En parfait gentleman, Zidane a expliqu�, argument� et ce qui fut magnifique c�est cette phrase : �L�homme que je suis ne regrette pas son geste� (Canal Plus). Nous non plus cher fils de l�Alg�rie nous ne regrettons pas ton coup de t�te. Rater le coupe n�est pas rater sa sortie, car le seul ratage eut �t� d�accepter que celle qui vous a mis monde a fait de vous un grand homme, votre m�re, soit insult�e sans r�action de votre part. Oui, cher fils, vous �tes notre fiert�, et tant pis pour ceux qui refuseront au nom de leur laxisme culturel ou leur racisme g�n�tique de voir dans votre coup de t�te une r�ponse � la b�tise de celui, faut-il le rappeler, avait en brute �paisse explos� le visage de l�Argentin Sorin, r�cemment ! Ceuxl� ne devront pas oublier que la coupe remport�e par l�Italie a un go�t amer en raison de tous les scandales financiers qui �maillent le football italien. Ceux-l� ne devront pas oublier surtout que Zinedine Zidane leur a donn� beaucoup de bonheur. Zinedine Zidane le champion et Zinedine Zidane l�homme avec un H. Qui donc pourra vous remplacer d�ailleurs ? Ce coup de t�te que vous avez donn� �tait celui que m�rite la b�tise, la haine, le rejet de l�autre, le racisme de l�Italie de Materazzi, de Oriana Fallaci ou Caldeloni... Merci Zinedine pour ce que vous avez donn�, merci pour l�Alg�rie, merci pour les m�res alg�riennes solidaires de la v�tre. Mon fils qui a trente-deux ans n�a pas votre talent, mais comme beaucoup de fils d�Alg�rie, il a retenu la grande le�on que vous lui avez prodigu�e : entre les privil�ges et l�honneur (le �nif�) vous n�avez pas h�sit�. Peut-�tre m�me encouragerez-vous certains responsables politiques, ou autres cadres de la nation � ne plus accepter l�humiliation et l�insulte m�me si elles �manent de leur pr�sident ? Qui a donc dit que vous aviez rat� votre sortie ? Vous voil� au contraire entr� dans l�Histoire par la grande porte. Le monde entier se souviendra de vous. Le village d�Aguemoune-Ath-Slimane dont vos parents sont originaires et toute l�Alg�rie vous feront un v�ritable triomphe lorsque vous vous y rendrez comme vous l�avez d�clar�. Ce sera pour vous l�occasion aussi de dire au premier magistrat du pays qui vous a f�licit� et invit� en Alg�rie, que vous et tous ceux qui vous ressemblent demeurerez des lions et ne serez jamais des nains. (d�clarations du chef de l�Etat en Kabylie en 2002 : �Je croyais trouver des lions je n�ai rencontr� que des nains.�) Qui a dit donc pauvre Zidane ? Merci fils d�Alg�rie de n�avoir pas tol�r� l�insulte. J�ai plut�t envie de de dire comme le journaliste du Quotidien d�Oran : �Pauvre Italie !� Merci pour les m�res d�Alg�rie Zizou !
L. A.

NB :
1) - La chronique du 22 juillet ne para�tra pas. Rendez-vous est pris pour le 29 juillet.
2) - Une phrase dans la nouvelle parue le 13 juillet 2006 �Une journ�e � l�alg�rienne� a �t� malencontreusement oubli�e : �Le jeudi est mon jour de cong� hebdomadaire� Toutes mes excuses aux lecteurs.
3) - Qu�est donc devenue l�enqu�te relative au d�c�s des sept pr�matur�s (25/27 juin 2006) � l�h�pital Parnet ? Est-ce encore une affaire sans suite ?

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