Actualit�s : LIBAN
La guerre s�installe


Le d�but de la seconde semaine de conflit au Liban est sanglant. Les chiffres macabres en t�moignent : au moins 54 civils dont des ressortissants �trangers ont �t� tu�s durant la journ�e d�hier et au moins 45 autres bless�s dans de nouveaux bombardements de l'aviation et de la marine, les plus intenses depuis le d�but de l�agression isra�lienne. Le conflit s�enlise sans qu�aucune issue ne se profile � l�horizon.
Les Libanais se sentent abandonn�s. Demain, le secr�taire g�n�ral de l'Onu Kofi Annan doit s'adresser au Conseil de s�curit� sur la situation au Liban et faire part de ses id�es sur l'envoi d'une force de stabilisation internationale au Liban-Sud, �voqu�e par l'Union europ�enne.
310 personnes tu�es en une semaine

Aussi bien Isra�l que le Hezbollah ont averti : le conflit, le plus grave depuis 25 ans, n'avait pas de limite dans le temps. Une situation qui t�moigne amplement de l'impasse dans les efforts diplomatiques tous azimuts engag�s par l'ONU et l'Union europ�enne aupr�s des diff�rentes parties au Proche-Orient. Au total, 310 personnes, dont 280 civils et 23 soldats libanais, ont p�ri depuis le d�but de l'offensive d'Isra�l qui a bombard� et bloqu� les a�roports, ports et routes principales. Quelque 650 personnes ont �t� aussi bless�es. De surcro�t, l'offensive destructrice et sans rel�che d'Isra�l contre le Liban a provoqu� une grave crise humanitaire selon l'ONU avec le d�placement de plus d'un demi-million d'habitants dans ce pays presque totalement isol� du monde ext�rieur par l'Etat juif. Le mouvement de la r�sistance libanaise, le Hezbollah, a, en effet, affirm� que ses combattants ont repouss� une troisi�me incursion isra�lienne dans le sud du Liban pr�s du village frontalier de Aitaroun. Le Hezbollah a d�clar� qu'il pouvait continuer � bombarder Isra�l "pendant des mois", assurant que la guerre des camions men�e par l'Etat h�breu n'avait pas r�ussi � couper ses lignes d'approvisionnement en armes vers le Liban-Sud. "Nous poursuivons les tirs de roquettes sur Isra�l d'une fa�on �tudi�e afin de pouvoir utiliser notre arsenal de roquettes pendant de nombreux mois et non des jours ou des semaines", a affirm� � l'AFP Mahmoud Qomati, membre du conseil politique du Hezbollah. Une nouvelle salve de huit roquettes tir�es par le Hezbollah � partir du Liban s'est abattue mercredi sur Ha�fa, la troisi�me ville d'Isra�l, faisant deux bless�s. R�uni hier, le cabinet de s�curit� isra�lien sous la direction du Premier ministre Ehud Olmert a, pour sa part, annonc� que les op�rations au Liban se poursuivraient "sans limites dans le temps". Il a aussi indiqu� "qu'il n'y aura pas de n�gociations sur un �change de prisonniers contre deux soldats captur�s par le Hezbollah, et que les tirs de roquettes du Hezbollah contre Isra�l devaient cesser". Olmert a estim� que la communaut� internationale n'exer�ait pas de pressions sur Isra�l et attend m�me que ses objectifs soient atteints. Il a en outre ajout� que les Etats-Unis soutenaient Isra�l "sans faille".
L�appui sans faille des Etats-Unis � Isra�l

Le S�nat am�ricain a exprim�, hier, son soutien � Isra�l en adoptant une r�solution visant �galement � condamner le Hezbollah, le Hamas, la Syrie et l'Iran. Cette r�solution a �t� adopt�e par consensus, sans d�bat. Un texte similaire pourrait �tre adopt� par la Chambre des repr�sentants. "Le S�nat s'est exprim� fortement et clairement: Isra�l a le droit de se d�fendre contre une agression. M�me si j'appelle le gouvernement isra�lien � agir avec pr�caution, il ne doit y avoir aucun doute quant � la position que nous prenons dans ce conflit", a d�clar� � l'issue du vote le chef de la majorit� r�publicaine, Bill Frist. Une d�claration r�sumant amplement la position de ce pays dont le pr�sident a d�clar� hier que �la racine du probl�me est le Hezbollah et il doit �tre r�gl�. �Cela peut �tre fait internationalement en disant clairement � la Syrie qu'elle doit cesser de soutenir le Hezbollah. La Syrie essaye de revenir au Liban, selon moi�, a ajout� Bush. Ce � quoi a r�pondu le chef de la diplomatie russe, Sergue� Lavrov : �Les "tentatives" d'impliquer des pays tiers � d�sign�s comme "coupables" � dans la crise au Liban, risquent d'"attiser les tensions.� �Si l'on commence � penser en termes de �qui est coupable�, comme tentent de le faire certains Etats, en accusant d'autres pays et leaders concrets, cela va seulement attiser un peu plus les tensions �, a-t-il affirm� dans une allusion aux accusations de Washington et Isra�l contre la Syrie et l'Iran. Le cessez-le-feu ne sera pas d�clar� aussi t�t. En effet, avec l'appui sans faille � Isra�l des Etats-Unis qui refusent avec leur alli� britannique d'exiger un arr�t de l'offensive, il n'y a aucun espoir d'un cessez-le-feu imm�diat dans le conflit qui a provoqu� une situation humanitaire "� la fois alarmante et catastrophique" au Liban, selon le Fonds mondial pour l'enfance (Unicef). �Il y a environ un demi-million de d�plac�s d�j�. La situation est extr�me", a averti le repr�sentant de l'Unicef au Liban, Roberto Laurenti, en exprimant son inqui�tude face aux provisions de nourriture et de m�dicaments qui diminuent dangereusement. Le Comit� international de la Croix-Rouge a dit qu'il �tait tr�s inquiet du sort des civils pris dans le conflit. Pour sa part, le Conseil de la Choura de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a exprim� mercredi "sa profonde pr�occupation" de la situation "dramatique et d�plorable" occasionn�e par la machine de guerre isra�lienne au Liban et dans les territoires palestiniens occup�s et appelle � faire pression sur Isra�l pour "arr�ter son agression". Le conseil consultatif de l'UMA exhorte la communaut� internationale "� faire pression sur Isra�l pour arr�ter son agression contre les peuples palestinien et libanais et appliquer les r�solutions onusiennes relatives au conflit arabo-isra�lien".
�La communaut� internationale ne fait pas tout son possible�
�La communaut� internationale ne fait pas tout son possible pour faire cesser l'agression d'Isra�l qui se poursuit contre le Liban", a estim� M. Siniora, le Premier ministre libanais. "Ils (la communaut� internationale) ont coup� court � faire pression contre Isra�l et Isra�l a consid�r� cela comme un feu vert", a-t-il �galement d�nonc�. Le Premier ministre a �galement accus� Isra�l de "commettre des massacres de civils libanais et de travailler � d�truire tout ce qui peut permettre au Liban de rester en vie". Signe d'impuissance, le haut repr�sentant de l'Union europ�enne pour la politique ext�rieure Javier Solana a, de son c�t�, appel� depuis J�rusalem "ceux qui ont de l'influence pour aider � r�soudre ce probl�me doivent le faire rapidement, imm�diatement, maintenant (...) pour faire cesser le bain de sang au Liban". De son c�t�, le pr�sident fran�ais Jacques Chirac a demand� l'ouverture de "corridors humanitaires" � l'int�rieur du Liban pour permettre le d�placement des r�fugi�s, ainsi qu'entre le Liban et Chypre par o� les �trangers sont �vacu�s. Le chef de l'Etat fran�ais a, par ailleurs, annonc� l'envoi d'un avion gros porteur emportant des m�dicaments, des installations pour l'eau potable et des groupes �lectrog�nes pour les h�pitaux. �Il faut �tablir des corridors humanitaires � l'int�rieur du Liban pour permettre le d�placement de populations qui ont besoin de bouger au Liban, elles doivent pouvoir le faire dans une certaine s�curit�. Et des corridors �galement entre le Liban et l'ext�rieur, c'est-�-dire essentiellement pour le moment entre le Liban et Chypre�, a encore not� Jacques Chirac qui s'exprimait � l'issue d'une r�union de crise sur le Liban, o� se poursuivent les bombardements isra�liens, � laquelle participait notamment le Premier ministre Dominique de Villepin, qui s'�tait rendu lundi � Beyrouth pour exprimer la "solidarit�" de la France avec le Liban. Le pr�sident a �nonc� comme deuxi�me "urgence" l'imposition d'une "tr�ve humanitaire".
L��vacuation des �trangers continue
Sur fond de bombardements, l'�vacuation de milliers d'�trangers et de Libanais cherchant � quitter le Liban s'acc�l�re, alors que 7 000 �trangers et Libanais ont d�j� quitt� le pays lors d'op�rations organis�es par de nombreux gouvernements. Des centaines d'Am�ricains, Australiens, Canadiens et Allemands se pr�parent � une �vacuation massive dans la journ�e, op�r�e depuis le port de Beyrouth � bord de bateaux d�p�ch�s pour les �vacuer. Une vingtaine de bateaux ont obtenu pour leurs mouvements en mer le feu vert d'Isra�l. Hier �tait le troisi�me jour d'�vacuation des ressortissants �trangers du Liban apr�s le d�part de Fran�ais, Norv�giens, Britanniques et Am�ricains et de ressortissants de plusieurs autres pays. Les bateaux affr�t�s devaient se rendre dans l'�le voisine de Chypre, le port �tranger le plus proche.
M. O. / Agences

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