Actualit�s : LE FLN LANCE UN DEBAT RESTREINT SUR LA PRESSE
Les journalistes scandalis�s


Il est des m�urs du plus vieux parti politique, le Front de lib�ration nationale (FLN), d�imposer son point de vue et de vouloir g�rer � sa mani�re les affaires des autres. C�est du moins ce que nous avons constat� hier, � l�occasion de la rencontre initi�e avec la presse par le groupe de travail charg� par le FLN de lancer le d�bat sur le code de l�information, la loi sur la publicit� et la cr�ation d�un conseil d��thique et de d�ontologie de la profession de journaliste.
Les journalistes convi�s � cette rencontre ont �t� scandalis�s par la nature des d�bats que les organisateurs voulaient imposer. Une rencontre qui se voulait restreinte bien entendu, �tant donn�e la s�lection faite dans les invitations lanc�es aux professionnels de la corporation. Un des responsables de ce parti n�a pas d�ailleurs manqu� de le mentionner, en disant que �les journalistes qui sont dans la salle sont proches du parti�. Un constat qui n�est pas totalement faux, � l�exception de ceux qui ont fait le d�placement pour couvrir l��v�nement. L�analyse de la premi�re commission de ce groupe de travail qui consistait � d�velopper le r�le de la presse dans la construction de la d�mocratie est ainsi d�nud�e de tout fondement, sachant que la d�mocratie exemplaire que le FLN veut instaurer dans le milieu de la presse est vid�e de son sens, en laissant le champ de l�expression ferm� � la seule opinion qui serait aujourd�hui d�accord pour que le FLN jette son regard sur le fonctionnement de la presse. Les th�mes consacr�s aux deux autres commissions de travail n��taient pas pour contredire cette volont� du parti majoritaire au Parlement et qui est � la t�te du gouvernement. Le groupe de travail s�est attaqu� effectivement aux �droits des journalistes� et aussi �comment organiser la profession de journaliste�. Ne s�agit-il pas l� d�une ing�rence directe et flagrante dans les affaires internes de cette corporation qui continue � subir les affres du pouvoir politique ? Une corporation qui se trouve aujourd�hui fragilis�e par le monopole impos� par l�Etat sur la publicit�, seule ressource de dizaines de titres de la presse ind�pendante. Il est dans ce cadre de ce �faux d�bat� de rappeler �galement que le FLN n�a pas lev� le doigt pour stopper l�acharnement judiciaire contre les journalistes. La mouture du code de l�information telle que voulue par la presse tra�ne depuis des ann�es dans les archives du minist�re de la Communication. Des ministres FLN se sont succ�d� � ce poste mais aucun n�a remis sur la table des discussions ce projet. Que la corporation soit rassur�e, le FLN a apparemment des propositions � faire dans ce sens. M�me plus, il ouvre la r�flexion sur la mise en place d�un conseil d��thique et de d�ontologie pour la profession. Ceux qui font de la politique ne doivent pas ignorer qu�un tel projet ne peut �tre port� que par les gens de la profession, en dehors de toute ing�rence, de quelque nature qu�elle soit. Mais puisque le FLN est de l�autre c�t� de la balance, celle d��tre � la t�te du gouvernement, son r�le n�est-il pas d�intervenir pour abolir toutes ces lois de la honte qui r�duisent le journaliste � un dangereux individu ? Peut-�tre une faveur de plus, faciliter l�acc�s aux sources d�information pour les journalistes. Car c�est l� le grand blocage qui entrave l�exercice de cette noble profession. Quant au r�le de l�Etat, il est de son devoir de veiller au respect de la profession en mettant � sa disposition les moyens n�cessaires, en commen�ant par am�liorer le niveau de formation dispens�e par l�unique �cole de journalisme.
Rosa Mansouri

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