Actualit�s : CONSEQUENCE DE LA RECRUDESCENCE DES ATTENTATS
Boumerd�s : les plages d�sert�es


Il y avait peu de monde jeudi dernier sur les plages situ�es dans la wilaya de Boumerd�s. Que ce soit au niveau du chef-lieu de wilaya, � Figuier (El-Kerma), � Zemmouri-El-Bahri, � Cap- Djinet ou encore � R�gha�a-plage et A�n Taya, les estivants n��taient pas au rendez-vous. Il est vrai que ce jour-l�, la mer �tait quelque peu agit�e et glaciale, mais il n�en demeure pas moins que la situation s�curitaire de ces derniers jours a cr�� chez les estivants un climat d�inqui�tude. Le spectre des attentats au colis pi�g� actionn�s � distance � moyen de mobile hante depuis quelques jours l�esprit des estivants.

Reportage de Abder Bettache. Photos : Djallel B.

La plage du chef-lieu de la wilaya de Boumerd�s situ�e � 600 m des si�ges de la wilaya et du chef de S�ret� de wilaya est d�serte contrairement aux premiers jours de l��t�. Longue de 800 m, la plage de la ville est presque vide. D�s notre arriv�e, on nous propose des parasols. En d�autres circonstances, il faut toute une gymnastique pour disposer d�une place. M�me les prix de la location sont revus � la baisse alors que le parking, qui �tait �factur� � � 30 DA est propos� gratuitement. En somme, tous les moyens sont utilis�s pour capter les baigneurs. Mieux, on annonce m�me qu��ici la s�curit� est totale et que les services de police et de gendarmerie sillonnent l�endroit en permanence �. En effet, contrairement aux premiers jours de l��t�, la pr�sence polici�re au niveau du chef-lieu de wilaya est tr�s remarqu�e. A chaque coin de la ville, un barrage fixe de la police est dress�. Des patrouilles sillonnent le centre-ville. Portant des gilets pare-balles les hommes et femmes en uniforme bleue sont sur le qui-vive.
Police et gendarmerie en alerte maximale

�La police est en alerte maximum depuis quelques jours�, nous confie une source s�curitaire. Et d�ajouter que le plan s�curitaire mis en place depuis quelques jours au niveau du chef-lieu de wilaya de Boumerd�s ob�it � des consid�rations particuli�res, que notre interlocuteur a refus� de nous divulguer sa sp�cificit�. Il n�en demeure pas moins que la police est omnipr�sente tant dans la ville qu�au niveau de la plage, sans compter que tout v�hicule suspect est imm�diatement mobilis� et l�identit� de son conducteur v�rifi�s. L�alerte s�curitaire au niveau du chef-lieu de wilaya est perceptible d�s l�entame de la route qui nous m�ne vers l�ex-Rocher-Noir. Un barrage de la Gendarmerie nationale est l� pour rappeler aux visiteurs �que la vigilance est de mise�. Le m�me constat est � relever � la sortie est de Boumerd�s. Sur la route qui m�ne vers El-Kerma (ex- Figuier), la circulation est dense. Les voitures ne roulent pas vite du fait des barrages de contr�le. Les �l�ments de la gendarmerie et de la police, on les croise tant � l�int�rieur de la ville qu�� l�ext�rieur. Au niveau de la localit� d�El-Kerma, peu d�estivants sont crois�s. Il est 14 h pass�es et la plage de la ville est presque d�serte, voire �fantomatique �. �Et pourtant, durant les week-ends, il y a plus d�ambiance d�autant qu�on est en plein mois d�ao�t, la p�riode des cong�s. H�las, depuis quelques jours, tout est revu � la baisse. M�me les commer�ants sont inquiets�, nous explique un habitant de la localit�. A la sortie est de l�ex-Figuier, un carrefour est minutieusement surveill� par des gendarmes en faction. Au niveau de cette intersection, deux plaques nous rappellent que nous sommes en plein territoire de la commune de Zemmouri. Au nord, se trouve Zemmouri-El-Bahri. Un village connu pour son port de p�che, mais �galement pour l��tendue de ses plages. Zemmouri-ville se trouve quant � elle au sud de la c�te.
El-Ansar veut terroriser le littoral

La localit� de Zemmouri constitue le v�ritable centre d�int�r�t pour toute forme d�activit� dans la wilaya de Boumerd�s. D�ailleurs, les terroristes du GSPC ont voulu depuis quelque temps exercer une certaine pression sur la localit� pour en faire une base de lancement de leurs actes criminels. �Ce qui explique, nous dira un habitant de la r�gion, la concentration de la capacit� de nuisance des terroristes sur cette r�gion.� Pour preuve, les plages de la r�gion �taient presque d�sertes en ce milieu de mois d�ao�t. Et dire que la r�gion rec�le d��normes potentialit�s touristiques. Selon des sp�cialistes de la question s�curitaire, les actions terroristes perp�tr�es derni�rement dans les localit�s de la wilaya de Boumerd�s sont l��uvre des �l�ments de katibat (phalange) El- Ansar. Cette derni�re est consid�r�e, � juste titre, comme le fer de lance de la �zone 2�. Ce qui la particularise des autres groupes terroristes, ce ne sont pas ses actes sanguinaires, mais le r�le qu'elle a jou� et qu'elle joue toujours pour amasser un �tr�sor de guerre�, tout en semant la terreur parmi les agriculteurs de la partie orientale de la wilaya de Boumerd�s. La d�me qu'elle leur soutire dans ces terres connues pour leurs riches vignobles est tellement faramineuse qu�elle se chiffre annuellement � des milliards, poussant ses propres terroristes � baptiser cette r�gion du nom de �Kowe�t�. Aussi, la jonction qu'elle a op�r�e dans les milieux mafieux, qui ont ravag� durant des ann�es le littoral est de la wilaya en extrayant frauduleusement du sable revendu comme mat�riau de construction � qui elle assurait la protection, a fait, ajoutent les m�mes sources, la singularit� de cette katibat.
Le GSPC joue son va-tout
Sa volont� de vouloir �imposer� sa terreur tout au long du littoral est de la capitale est expliqu�e par des sp�cialistes de la question s�curitaire par le fait que le GSPC de la �zone 2� est en train de jouer son va-tout en mettant tout son poids, en priorit� sur la wilaya de Boumerd�s o� depuis le d�but de l'ann�e en cours il ne cesse de perdre du terrain en face de l'offensive des forces de s�curit�. Jusquel�, malgr� les pertes, notamment au sein des r�seaux de soutien et des ��mirs� locaux, il tente de maintenir une capacit� de nuisance en puisant notamment dans ses forces pour renouveler syst�matiquement la direction des groupes d�capit�s. Il est � noter que pour la wilaya de Boumerd�s, le GSPC compte cinq katibate, toutes dissidentes du GIA et ralli�es � Hassan Hattab alias Abou Hamza, fondateur de cette organisation terroriste. La plus importante parmi ces katibate est celle d�nomm�e El Ansar, bas�e dans la partie est de la wilaya. Elle couvrait � elle seule pr�s de la moiti� du territoire de la wilaya, de la partie nord de la commune de Chabet El-Ameur jusqu'� celle de Zemmouri sur le littoral, et de l� vers la limite avec la wilaya de Tizi- Ouzou. Ses effectifs de l��poque �taient alors estim�s � plus de 160 terroristes, mais dont la quasi-totalit� a �t� �limin�e par les forces de s�curit�s. Cela dit, cette recrudescence des actions terroristes est intervenue, faut-t-il signaler, dans un contexte s�curitaire marqu�e par une pression exerc�e par les forces de l�ANP sur les �l�ments terroristes de la localit�. En effet, les forces de s�curit� ont assen� plusieurs coups aux �l�ments du GSPC en �liminant deux ��mirs� du groupe Esseria El-Horra � Zemmouri, � savoir Sadek Djabir dit Abou Abderrahmane, et Malik Nacer alias Abou Ayoub, tous deux faisaient partie du groupe dirig� par Abdelhamid Sa�daoui, dont la faction locale El-Ansar qu�il dirige serait, selon nos sources, derri�re cet attentat. Les forces de s�curit� ont �galement mis hors d��tat de nuire d�autres terroristes � Sidi-Daoud, toujours � l�est de Boumerd�s, et d�mantel� plusieurs groupes de soutien. Mais ce qui s�est produit derni�rement � Bordj-Mena�el d�montre que le GSPC veut relancer sa strat�gie de terreur en s�appuyant sur les r�seaux qui lui fournissent des renseignements sur tous les faits et gestes de ses victimes cibl�es. Ces r�seaux, dont une bonne partie a �t� d�mantel�e, constituent la pierre angulaire sur laquelle s�appuient les groupes pour mener, parfois en plein jour, leurs actions terroristes.
A. B.

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