Actualit�s : En quelques mots : de-ci, de-l�
Par Le�la Aslaoui


1) La guerre comme seule r�ponse d�Isra�l au gouvernement libanais
Isra�l continue � perp�trer, en toute impunit�, ses massacres contre les populations civiles libanaises. Quotidiennement, de jour et de nuit, les carnages se succ�dent et les Libanais ont le �choix� de mourir sous les bombes, ou tenter de fuir celles-ci en prenant le chemin de l�exode.
Et s�il fallait offrir une preuve suppl�mentaire montrant la volont� d�Isra�l de d�truire le Liban et d�exterminer indistinctement son peuple et, non le Hezbollah comme il le pr�tend pour justifier ses crimes, ce serait bien �videmment de rappeler la d�cision du gouvernement isra�lien �d��tendre l�offensive terrestre� apr�s avoir d�clar� deux jours auparavant que la �proposition du gouvernement libanais �tait un pas int�ressant qu�Isra�l examinerait� (Olmert, Premier ministre isra�lien). Ainsi, au moment m�me o� le gouvernement libanais prend le monde entier � t�moin de sa disponibilit� et de sa bonne volont� � d�ployer son arm�e dans le Sud- Liban, �coupant ainsi l�herbe sous les pieds du Conseil de s�curit� de l�ONU discr�dit�. ( El Watan 9 ao�t 2006), au moment m�me o� le Hezbollah adh�re � selon son leader � � cette proposition, l�unique r�ponse d�Isra�l est la poursuite de la guerre � outrance. En v�rit� �guerre� est un mot inappropri� car Isra�l ne livre pas bataille � un bellig�rant. Isra�l offre en toute impunit�, au monde entier d�cid�ment bien silencieux, un spectacle odieux, de corps d�enfants et de b�b�s que l�on sort des d�combres de leurs maisons. Et ce n�est certainement pas la Ligue arabe dont on ne sait plus s�il faut rire ou pleurer qui sauvera ces pauvres victimes. Les Libanais auront-ils le temps et les moyens de mettre � ex�cution leur proposition ? Pour l�instant peu de voix officielles � hormis celle du pr�sident fran�ais, Jacques Chirac � se sont faites entendre. Les Libanais n�ignorent pas pour autant � parce qu�ils l�ont d�j� v�cu � qu�il leur faut compter sur euxm�mes pour arr�ter les massacres d�Isra�l et se lib�rer de l�emprise du Hezbollah dont l�obscurantisme, la culture de la haine et de la violence ont tu� la tradition de paix et de tol�rance d�un Liban cosmopolite et multiconfessionnel. Il se peut fort bien que ce point de vue d�plaise � ceux qui voient en Nassrallah du Hezbollah un r�sistant. Rien, absolument rien, ne justifie la logique g�nocidaire d�Isra�l contre le peuple libanais sous le pr�texte � fallacieux �videmment � de combattre le Hezbollah. Mais ayant eu � vivre dans mon pays les affres de l�islamisme pur et dur, je ne souhaite nullement � mes amis libanais � auxquels je pense tr�s fort en ce moment � d��tre pris en otages par le fanatisme et le sectarisme. Et ce n�est pas sans raison que des voix de leaders politiques libanais ont d�clar� que �l�heure des responsabilit�s viendra plus tard�. Etre solidaire avec le peuple libanais c�est dire que cessent les massacres, l�extermination des civils perp�tr�s par Isra�l. C�est dire que la communaut� internationale, Etats-Unis d�Am�rique en t�te du peloton, contraignent Isra�l � accepter l�offre faite par le gouvernement libanais. Etre solidaire avec le peuple libanais ce n�est pas dire �vive le Hezbollah�, c�est dire et esp�rer que ce pays puisse enfin vivre en paix en toute autonomie sans avoir � subir tant�t le joug de la Syrie, tant�t celui de l�Iran et plus grave, plus injuste, les bombes destructrices d�Isra�l. Une guerre qu�Isra�l a voulue, d�cid�e et programm�e. Une �guerre� qui a pour nom �crimes contre l�humanit� et qu�un homme politique isra�lien, Shimon P�r�s, a d�fini comme �incompr�hensible parce que men�e indistinctement contre des civils�. Et lorsque le philosophe et �crivain fran�ais Bernard- Henri L�vy �crit dans Le Point 1768/3 ao�t 2006 qu�Isra�l veut : �Primo : casser la machine de guerre du Hezbollah qui le menace, secundo, lib�rer le Liban luim�me de l�emprise de ce m�me Hezbollah�, l�on a juste envie de lui poser la question de savoir comment sa conscience peut s�accommoder des carnages de Qana�, de Tyr et autres villes visant essentiellement des civils dont 37 enfants � Qana� ? Estce cela la lib�ration du Liban ? Favorable � la guerre men�e en Irak, Bernard- Henri L�vy peut-il aujourd�hui affirmer en son �me et conscience que le bourbier irakien est une lib�ration ? Je n�oublie nullement les positions courageuses de B. -H. L�vy, aux c�t�s des r�publicains alg�riens durant les ann�es de terrorisme. D�autant plus courageuses qu�elles avaient eu pour cons�quence les critiques venimeuses du clan du �qui tue qui ?�. Mais il ne saurait, il ne pourrait justifier au nom de ses convictions et sympathies personnelles, l�extermination programm�e d�un peuple. A Qana�, M. Bernard- Henri L�vy �on a retir� des d�combres Abbas Mahmoud Hachem. Il n�avait que neuf mois. Son nez, sa bouche et ses oreilles �taient remplis de terre. Il est mort �touff�. Ces d�tails sont extraits d�un article du Point du 3 ao�t 2006. Celui-l� m�me o� vous avez os� �crire qu�Isra�l lib�rait le Liban ! En massacrant des b�b�s ?
2) Lorsque le chef du gouvernement alg�rien donne des nouvelles de son pr�sident
A la question de savoir o� se trouvait le pr�sident de la R�publique (absent depuis la mi-juillet) pos�e par un journaliste du quotidien El Khabar (8 ao�t 2006) le chef du gouvernement, A. Belkhadem, a r�pondu �qu�il avait (le premier magistrat du pays) pris quelques jours de repos et qu�il y avait droit comme n�importe quel citoyen�. Que pouvait-il r�pondre d�autre ? Peut-�tre ne sait-il m�me pas o� se trouve son pr�sident et ce qu�il fait ? Peut-�tre le sait-il et qu�il ne peut pas le dire ? Qu�importe ! Ce qu�il y a lieu de retenir dans cette r�ponse gouvernementale c�est qu�elle n�est absolument pas heureuse parce que fortement maladroite politiquement. Comment en effet, imaginer dans cette conjoncture politique internationale que le chef d�Etat prenne des vacances en toute qui�tude comme n�importe quel autre citoyen ? Il se trouve qu�un pr�sident n�est pas un citoyen comme les autres. La preuve : sous d�autres cieux, M. Jacques Chirac, pr�sident de la R�publique fran�aise, son Premier ministre et ses ministres des Affaires �trang�res et de la D�fense nationale, ont interrompu leurs vacances en raison pr�cis�ment de la situation au Liban et des nouveaux d�veloppements ayant trait � la proposition du gouvernement libanais. Alors que conclure des d�clarations irr�fl�chies du chef du gouvernement alg�rien ? Ce que l�on veut : 1) Par exemple que le chef de l�Etat bronze au bord de la plage et que ce qui se passe au Liban il n�en a cure ! Ce qui est �videmment faux. 2) Que le premier magistrat se repose lorsqu�il doit le faire pour des raisons de sant� comme n�importe quel citoyen le ferait. Il est clair que le chef du gouvernement a mis dans l�embarras son pr�sident. Il est clair aussi qu�il est sans doute le secr�taire g�n�ral du FLN avec la b�n�diction de son chef, dans les circonstances que l'on sait et rappel�es r�cemment (le 1er ao�t) dans une lettre publi�e dans Le Soir d�Alg�rie �manant de Me le b�tonnier Amar Bentoumi, mais l�habit de chef du gouvernement est trop grand pour lui. Il est vrai que sa nomination �tait inattendue. Contrairement aux conclusions de certains journalistes, qualifiant la r�ponse �d�apaisante�, de �rassurante� il y a lieu de dire qu�elle ouvre la voie � toutes les supputations. Apr�s tout, cette fois-ci c�est tout de m�me le chef du gouvernement qui a donn� des nouvelles de son chef � si toutefois il en a ! � ce n�est pas un chanteur de ra� devenu pour quelques heures porteparole de la pr�sidence ! En attendant la v�rit� �vraie� sur cette longue absence pr�sidentielle dans cette conjoncture internationale tr�s particuli�re, les citoyens continueront � dire : �Il est o� le pr�sident ?� parce que eux savent que leur pr�sident ne fait pas ce qu�ils font. Il n�y a que son chef du gouvernement pour tenter de leur faire avaler cette grosse couleuvre, sans doute parce que la notion de raison d�Etat lui �chappe totalement. Au cours de cet entretien au quotidien El Khabar, le chef du gouvernement, a d�clar� aussi que : �Les marches �taient interdites dans la seule capitale mais que si elles �taient destin�es � l�avenir, � exprimer notre solidarit� citoyenne avec le Liban, la question serait examin�e favorablement.� Il y a lieu de rappeler � ce monsieur que l� o� il y a eu marche ou manifestation de par le pass� hors la question du Liban, la r�ponse des autorit�s a �t� l�interdiction et la r�pression souvent, � le plus souvent � muscl�e. L��tat d�urgence est applicable � tout le territoire bien �videmment. Par ailleurs, en s�engageant � autoriser une marche ou manifestation de solidarit�, le chef du gouvernement ne va-t-il pas trop vite en besogne lorsqu�on sait que le tout-s�curitaire ob�it � d�autres enjeux ? Peut-il �tre certain que la solidarit� ne tournera pas � l��meute ? En faisant une liste des m�contents � non exhaustive d�ailleurs � j�ai recens� dans El Watan du 6 ao�t 2006 ceci : � Les canc�reux � Constantine peinent � se faire traiter faute d�une prise en charge ad�quate. � A �Rail-Electric� (Skikda) les travailleurs d�noncent la mauvaise gestion. � Les employ�s de la CCLS � Berrouaghia sont en gr�ve. � Les m�decins sp�cialistes sont au ch�mage. � A Kouba, les habitants du lotissement Ben Sma�n ont subi une semaine sans �lectricit�. � A Gdyel, 11 (onze harragas (clandestins) ont �t� appr�hend�s. Et la liste est autrement plus longue. Si tous ces m�contents et d�autres, ne venaient qu�� s�exprimer... Enfin, le chef du gouvernement sait qu�il n�a absolument pas les moyens d�autoriser une marche. Et si je me trompais sur ce point, je serais pr�te � le reconna�tre lorsqu�il r�pondra favorablement aux demandes d�autorisations d�pos�es sur son bureau par des partis politiques pour une marche de solidarit� avec le peuple libanais. Lui-m�me a reconnu que l�interdiction �tait la cons�quence d�une �d�viation des marches pr�c�dentes dans la capitale�. Entre la canicule et le ras-le-bol r�el, il est difficile � tr�s difficile m�me � de pr�dire ce que deviendra la solidarit� lorsqu�elle c�dera le pas � la col�re citoyenne. Alors pourquoi des promesses impossibles � tenir?
3) Driss Basri, le repenti
Dans Libert� du 7 ao�t 2006, il est rapport� que l�ancien ministre de l�Int�rieur marocain, Driss Basri, en exil � Paris, a d�clar� au journal El Qods- El-Arabi �qu�aucun politique arabe ne peut rivaliser avec Abdelaziz Bouteflika qui est un ami personnel de longue date�. S�agissant d�une opinion et d�un jugement d�un ami sur son ami, l�on peut juste dire que Driss Basri a parfaitement le droit d�encenser son ami et de l�assumer comme ami. Par contre, concernant ses positions sur le Sahara occidental, il y a lieu de dire que l�homme est surprenant. Amn�sique ? Repenti? Lorsqu�il affirme que �les Marocains ont �t� incapables de g�rer le dossier ? En v�rit�, ni l�un ni l�autre. Les convictions de Driss Basri ne sont que la cons�quence de son �viction du pouvoir par Sa Majest� le roi Mohammed VI. Sa nouvelle foi dans un r�f�rendum sur la question du Sahara occidental est celle d�un homme qui se croyait ind�boulonnable, lui qui avait d�clar� en avril 2006 � un journal espagnol : �Je m�estime victime du traitement le plus injuste jamais r�serv� � un serviteur d�Etat depuis Socrate et Machiavel...� (propos rapport�s dans Jeune Afrique n�2364 du 30 avril/6 mai). Son d�pit, son amertume sont ses seules convictions et les Sahraouis savent comme nous qui �tait Driss Basri tandis qu�il �tait l�homme fort du r�gime marocain durant de tr�s longues ann�es aupr�s de Hassan II. O� �tait-il donc et pour quelles raisons n�a-t-il jamais affich� son alliance aux Sahraouis alors qu�il �tait en poste ? O� �tait-il ce �d�mocrate� en exil dor�, lorsque les enfants d�Oufkir furent enferm�s durant dix-huit ans ? O� �tait-il lorsque les Marocains �pris de libert� �taient tortur�s ? Le mieux qu�il aurait � faire serait de se taire, car la commission �V�rit� et justice� mise en place par le roi Mohammed VI a eu � entendre des milliers de victimes prononcer le nom de Driss Basri. Que les convictions toutes nouvelles de Driss Basri � l��gard des Sahraouis aient pour nom : d�pit, �viction, amertume, n�est gu�re �tonnant. Qu�il ose se servir de cette question �pineuse pour solder ses comptes avec son roi, son pays, est tout bonnement immoral. Il est vrai que l�exil rend courageux les hommes les plus peureux !
4) S�curit� dites-vous ?
Entre le 4 ao�t et le 10 ao�t, les islamistes terroristes ont redoubl� de f�rocit� � Bordj-El-Kiffan, � Bouira, � Bordj-M�na�el, � R�gha�a, � Skikda... et l�on ose encore nous parler de r�conciliation nationale au moment m�me o� le soutien logistique est assur�, rapportent les quotidiens de la presse nationale, des personnes non connues parce que non fich�es. L�Arm�e nationale se bat contre la barbarie terroriste, elle perd r�guli�rement des soldats et officiers. Le politique disserte, quant � lui, sur la date butoir, les r�int�grations des tueurs au sein de leurs anciens postes... leurs indemnisations, etc. Il y a vraiment maldonne car on est d�j� loin, tr�s loin m�me, d�une Alg�rie stabilis�e et s�curis�e. Et les beaux discours n�y changeront rien. Le terrorisme est de retour.
 L. A.





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