Actualit�s : LES ARMES SE SONT TUES HIER
Liban : la difficile reconstruction


Les armes se sont tues au Liban. Le Hezbollah et l�arm�e isra�lienne ont respect� le cessez-le-feu, difficilement impos� par l�ONU. Au Liban, l�heure est au bilan : 1 200 civils ont p�ri. 3 700 autres ont �t� bless�s. Le pays du C�dre a subi des pertes mat�rielles estim�es � 6 milliards de dollars. Les infrastructures de base sont en ruine. La reconstruction s�annonce tr�s difficile. Apr�s avoir fui les bombardements isra�liens aveugles, des milliers de Libanais s�appr�taient hier � rejoindre leurs villages d�vast�s.
Les survivants encourent un risque majeur : des milliers d�obus et de bombes non explos�es risquent de faire davantage de morts et de mutil�s.
En attendant le d�ploiement de la Finul, Isra�l menace

Apr�s 33 jours d�affrontements et de massacres, les combats ont pris fin hier � l�aube. Hormis quelques affrontements sporadiques � la fronti�re, l�artillerie isra�lienne a mis fin au d�luge de feu qui s�abattait sur le Liban. Les forces isra�liennes ont entam� leur retrait du Sud-Liban. Une information confirm�e par le ministre isra�lien de la D�fense Amir Peretz qui a d�clar� hier que �le cessez-le-feu entr� en vigueur ce matin, en dehors d'incidents localis�s, est respect�. Nous avons entam� des contacts avec la Finul pour commencer le transfert du contr�le sur le terrain�. A peine le cessez-le-feu instaur�, le commandant des Casques bleus au Liban a rencontr� des officiers libanais et isra�liens pour pr�parer le retrait isra�lien du sud du Liban et le d�ploiement de l'arm�e libanaise. La cessation des hostilit�s n�est qu�une premi�re �tape de la mise en �uvre de la r�solution 1701, durement n�goci�e au niveau du Conseil de s�curit� de l�ONU. Le texte pr�voit que le Liban et la Finul, dont les effectifs passeront de 2 000 � 15 000 hommes, avec un mandat renforc�, d�ploient leurs forces ensemble � travers le sud du Liban, et qu'Isra�l retire parall�lement ses troupes de cette r�gion. La r�solution autorise la Finul � �prendre toutes les mesures n�cessaires dans les secteurs o� ses forces sont d�ploy�es pour emp�cher toutes activit�s hostiles�. Consid�r� comme la garante de l�application de la 1701, le d�ploiement de cette force est souhait� par l�ensemble des parties en conflit. L'�missaire des Nations unies pour le Proche-Orient, Alvaro de Soto, a indiqu� que �la c�l�rit� sera cruciale parce que nous entrons dans une p�riode assez fragile, nous avons une cessation des hostilit�s, mais ce n'est pas la m�me chose qu'un accord de cessez-le-feu ferme, avec des conditions, des r�gles du jeu claires. Il peut y avoir des accidents et des erreurs de calcul, mais plus vite les troupes se d�ploieront, moins il y aura de possibilit� pour que se produisent de tels accidents ou erreurs de calcul�.
Le blocus maritime et a�rien maintenu

L�entr�e en vigueur du cessez-le-feu n�a pas emp�ch� le gouvernement isra�lien de maintenir le blocus a�rien et maritime. �Le blocus maritime et a�rien se maintiendra jusqu'� la mise en place d'un m�canisme de contr�le du transfert ill�gal d'armes destin�es au Hezbollah�, a indiqu� une source proche de l�arm�e isra�lienne. En parall�le, des appareils isra�liens ont largu� des tracts sur Beyrouth et le Liban-Sud mena�ant les Libanais de nouvelles attaques si les op�rations �terroristes se poursuivent �. �Libanais, le Hezbollah qui sert les int�r�ts de ses ma�tres iraniens et syriens vous a apport� la mort et la destruction. Etes-vous pr�ts � payer ce prix une seconde fois ? Sachez que l'arm�e de d�fense d'Isra�l reviendra � la charge et agira avec la force n�cessaire en cas de nouveaux actes terroristes � partir du Liban�, indiquaient hier ces tracts sign�s par l'Etat d'Isra�l.
Les Libanais reviennent sous la menace des mines antipersonnel
Epuis�s par plus d�un mois de guerre, des centaines de r�fugi�s ont emprunt� hier le chemin du retour. �Je ne suis absolument pas s�r qu'Isra�l ne nous bombardera pas sur le chemin du retour. Mais que faire, rester en Syrie toute notre vie ?�, a d�clar� � l�AFP un r�fugi�, press� de retrouver son village natal. Les correspondants sur place d�crivent des sc�nes �mouvantes. �A Tyr, la ville portuaire, 40 kilom�tres plus au sud, ravag�e, coup�e du reste du pays depuis une semaine, bombard�e encore aux derni�res heures du conflit, les r�fugi�s sortaient de leur abris, sales, �puis�s, pr�ts eux aussi � se pr�cipiter pour retrouver leurs villages. Dans l'est du pays aussi, des centaines de voitures venues de Syrie avaient d�j� � la mi-journ�e franchi la fronti�re avec le Liban, s'engageant sur la route trou�e de crat�res. � Et d�ajouter : �Les habits sales et les traits tir�s, des centaines de d�plac�s de la r�gion de Tyr, sortis de leurs abris, erraient dans les ruelles hier matin, une heure apr�s l'arr�t des combats, en attendant de rentrer dans leurs villages du sud du Liban. Des dizaines de voitures affluaient � Tyr, la ville portuaire d�vast�e par les bombardements, coup�e du reste du Liban depuis une semaine, pendant que des �quipes municipales, aid�es par des militaires du g�nie, commen�aient � r�parer la route menant � la r�gion de Kasmiy�, plus au nord, ainsi que celles conduisant aux villages de Cana et de Naqoura, � l'extr�me sud�. Un retour qui s�annonce p�rilleux. En effet, les agences des Nations unies et les autorit�s libanaises ont appel� la population � se m�fier des obus et des bombes qui n'ont pas explos� alors que des milliers de r�fugi�s regagnaient leurs villages apr�s l'arr�t des hostilit�s entre Isra�l et le Hezbollah. �En moyenne, 10 % des obus d'artillerie et de mortiers et les autres projectiles n'explosent pas � l'impact. Ces munitions non explos�es restent extr�mement dangereuses. Le moindre mouvement peut les faire exploser. Quiconque trouve un objet suspect ne doit en aucune circonstance essayer de le toucher ou le d�placer�, pr�viennent les agences de l'ONU dans un communiqu�.
La reconstruction, un d�fi

Apr�s avoir enterr� ses morts, le Liban va devoir faire face au d�fi de la reconstruction. D�truit par les bombardements sans discernement, le pays a plus que jamais besoin de l�aide internationale. Hier, la Su�de s'est dite pr�te � accueillir, le 31 ao�t prochain, une conf�rence internationale d'aide �conomique et humanitaire en faveur du Liban, alors que les pays arabes avaient d�j� pris l'initiative de d�bloquer une premi�re aide de 2,5 milliards de dollars pour contribuer � la reconstruction des infrastructures �conomiques et sociales au Liban, ravag�es par les bombardements isra�liens. La France s'est �galement engag�e � contribuer dans la reconstruction du Liban par l'envoi de sp�cialistes du g�nie, afin de dresser un bilan de l'�tat des routes libanaises et d�terminer les actions de reconstruction qui pourraient �tre men�es. Le bilan de ces 33 jours d�affrontements est tr�s lourd. Ils ont caus�, depuis le 12 juillet, la mort d'au moins 1 200 personnes au Liban selon un bilan �tabli par l'AFP � partir de sources officielles. Au moins 3 700 personnes ont �t� bless�es. Ce conflit a fait plus de 973 334 d�plac�s, dont 220 000 ont quitt� le Liban, selon la Commission des secours. Ce chiffre comprend les quelque 100 000 �trangers ou binationaux �vacu�s. Un mois apr�s le d�but du conflit, les pertes mat�rielles libanaises s'�l�vent � 6 milliards de dollars. L�agression isra�lienne au Liban a endommag� 29 installations vitales (a�roport de Beyrouth, ports, r�servoirs d'eau, stations d'�puration, centrales �lectriques), 630 kilom�tres de routes, 32 stations-service, 145 ponts et bretelles, 7 000 logements, 900 usines, commerces, fermes et march�s.
Le Sud-Liban bombard� quelques heures avant l�ultimatum

Profitant des derni�res heures avant l�instauration du cessez-le-feu, l�aviation isra�lienne a men� des raids intensifs � Tyr et � Khiam. L'artillerie a bombard� � l�aube les r�gions de Tyr et de Khiam, dans le sud du Liban, � deux heures de l'entr�e en vigueur de l'accord de cessation des hostilit�s fix�e � 05H00 GMT. Dans le m�me temps, des avions isra�liens survolaient � moyenne altitude Beyrouth et ses banlieues s'attirant les tirs de la DCA de l'arm�e libanaise, alors que d'autres appareils ont men� un raid pr�s de Baalbeck (est du Liban). L'artillerie isra�lienne a commenc� par bombarder � 02H00 lundi (23H00 GMT dimanche), la r�gion de Tyr, � 85 km au sud de Beyrouth et continuait ses tirs quatre heures plus tard. L'aviation isra�lienne, qui survolait intens�ment Tyr, avait men� deux raids deux heures plus t�t sur deux localit�s � l'est de cette ville portuaire. Sur un autre front, l'artillerie isra�lienne a poursuivi ses bombardements sur la ville de Khiam, � l'extr�me est du Liban-Sud et � sept kilom�tres du doigt de la Galil�e, a indiqu� la police libanaise. Ces bombardements intensifs avaient commenc� dimanche soir sur Khiam. Au total 1 500 obus sont tomb�s sur cette localit� qui avait �t� presque enti�rement d�truite au d�but de l'offensive isra�lienne contre le Liban, le 12 juillet.
R�union extraordinaire de la Ligue arabe dimanche

Devant l�ampleur de la t�che, les pays membres de la Ligue arabe vont tenter une action en faveur du Liban meurtri. Les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe doivent en effet tenir une r�union extraordinaire au Caire dimanche prochain. Objectif : mettre en place un plan d'aide au Liban, en particulier pour la reconstruction du pays d�vast� par plus d'un mois de guerre. Le secr�taire g�n�ral de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annonc� au Caire que la r�union avait �t� fix�e � dimanche, apr�s des consultations avec les ministres concern�s. L'ordre du jour sera ax� sur trois questions principales, dont l'application de la r�solution 1701 et l'action arabe pour aider le Liban dans le domaine de la reconstruction, selon le directeur du bureau de M. Moussa, Hicham Youssef. �Les d�marches arabes aupr�s du Conseil de s�curit� de l'ONU en septembre pour ramener le dossier du conflit isra�loarabe devant cette instance et les discussions sur la tenue d'un sommet arabe seront aussi au menu de la r�union. La Ligue arabe va mettre en place un plan global pour aider le Liban financi�rement et mat�riellement, en consultation avec les pays donateurs, afin de lancer la reconstruction et de permettre le retour des r�fugi�s.

N. I. / Agences

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