Culture : Alloua Djeroua Wahbi : "Il faut des directeurs Kamikazes pour g�rer les th��tres r�gionaux"

C�est, semble-t-il, la solution pr�n�e, par ce journaliste et cette �minente personnalit� du th��tre national, pour arriver au bout de la gabegie et de l�inertie qui caract�risent ces institutions culturelles depuis au moins une d�cennie.
�Ces directeurs auront pour mission sp�ciale, dans un d�lai ne d�passant les trois mois, de purifier les th��tres des entraves de tout ordre. Apr�s ce sera autour de la cr�ation artistique d�avoir droit de cit�, dira-t-il. Lors d�une conf�rence-d�bat �Probl�mes du th��tre alg�rien�, tenue au th��tre de Skikda dimanche apr�s-midi, le conf�rencier a rendu, en premier lieu, hommage � deux illustres personnalit�s culturelles de Skikda, Mohammed Bouchhit et Salah Za�d. Il a regrett� que l�association, organisatrice du festival, n�ait pas pens� � baptiser ce dernier aux noms de l�un d�eux. Il a tenu � rappeler, dans une br�ve r�trospective, les d�buts houleux et sous tutelle �tatique du th��tre, � l�aube de l�Ind�pendance. �Le d�but s�est fait sur de fausses bases�, souligne- t-il. Et d�encha�ner : �Les fondements du th��tre professionnel alg�rien se sont faites sur des injonctions et des d�crets minist�riels. Ses institutions et �coles de formation relevaient de trois minist�res : l�Education, l�Enseignement sup�rieur et la Culture.� Cette strat�gie �tatique de �superviser� le travail des intellectuels commencera � se faire sentir avec l��re du �multipartisme� dont l�impact n�gatif s�est traduit par une baisse dans les activit�s th��trales et une remise en cause du statut des artistes. Pour ce deuxi�me point, le cas des dipl�m�s de l��cole de Bordj El Kiffan est un exemple �difiant. Zenir Sa�d, actuel directeur du Th��tre r�gional de Skikda faisait partie de la promo de ann�es 1970. Il signalera aussi les d�g�ts de cette marginalisation tenace. Parmi eux, la non-cr�dibilit� du dipl�me d�livr� et la difficult� de d�crocher un emploi. Dans la foul�e de la mise � nu des pr�liminaires lacunes de la naissance du th��tre, Alloua Djeroua Wahbi insistera sur les d�faillances li�es � la formation des intervenants dans une pi�ce de th��tre. �Nous sommes en 2006 et nous n�avons pas d�acteurs, de metteurs en sc�ne, de sc�nographes, de critiques de th��tre ni de dramaturges bien form�s. C�est inadmissible quarante- quatre ans apr�s l�Ind�pendance�, d�clare-t-il. Un chaud d�bat s�en est suivi au cours duquel les intervenants ont ax� leur propos sur le devenir du th��tre et l�imp�rieuse n�cessit� pour les pouvoirs publics de le consid�rer � sa juste valeur et ce, � travers le lancement d�un vaste projet culturel qui engloberait un projet th��tral. C�est l'avis de Ahmed Boutata. �L�avenir du th��tre demeure intimement li� � l��laboration d�un grand projet culturel�, dira-t-il. Et d�encha�ner, incisif : �On doit encourager la culture de qualit� au d�triment de la culture inculte.� Allusion � peine voil�e � la prolif�ration des monologues et des malhamate qui, � ses yeux, freinent l�avanc�e du th��tre et nuisent � la v�ritable cr�ation artistique. Concernant l�implication de l�Etat, tour � tour, Azri Ghouti, directeur du Th��tre r�gional d�Oran, et Omar Fatmouche, directeur du TR B�ja�a, ont signal� que ce dernier est en grande partie responsable de beaucoup de probl�mes. �Il ne faut pas rejeter la responsabilit� sur les praticiens. A titre d'exemple, le volet de la formation doit �tre pris en charge par les pouvoirs publics�, clamera le premier cit�. �La chape de plomb politique sur le travail des artistes a fait beaucoup de mal�, l�appuiera le deuxi�me. Une �p�e de Damocl�s qui a un peu musel� l�expression th��trale. Et pas seulement elle. Raja Alloula, veuve de Abdelkader Alloula, remarquera, quant � elle, que �depuis la nationalisation du th��tre par Ben Bella et le souffle qui y a �t� impr�gn� sous l��re de Boumedi�ne, aucun des pr�sidents actuels, Chadli, Zeroual ni Bouteflika, n�a fait de d�marche positive pour le th��tre�. Djeroua Alloua Wahbi est journaliste, essayiste et critique au journal arabophone En Nasr depuis les ann�es 1970. Durant cette m�me p�riode, il �tait membre de l'une des premi�res troupes th��trales constantinoises, le Crac, qui a lanc� le Gac, le groupe d'action culturelle, et a fourni au Th��tre r�gional de Constantine la majeure partie de ses acteurs. Parmi ses �uvres, Mlamah a�ni el masrah el djaza�ri aourak khassa, deux essais critiques sur le th��tre qui sont propos�s lors d�une vente-d�dicace ; un roman Bab errih ; un recueil de nouvelles Chernaka fi fasl echita� ; un essai Ettadjrib fil qacida el djaza�ria et un recueil de po�sies El oukouf bi bab el kantra. Z. Z.

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