Actualités : Entre assurance d’un retour gagnant et crise larvée dans le parti

C’est en véritable “maître du jeu” sur la scène politique que Belkhadem tenait visiblement à se présenter devant ses militants à Béjaïa lors de l’université d’été qu’organise son parti depuis mardi dernier, dans la capitale des Hammadites. Tout comme le choix de cette région rebelle de Kabylie longtemps restée “interdite” au plus vieux parti algérien et à toutes les formations politiques proches du cercle du pouvoir depuis les évènements tragiques du Printemps noir, les sujets proposés au débat et les grands chantiers annoncés sont autant d’indices témoignant de l’ambition du nouvel homme fort du plus vieux parti algérien de mener le bal seul lors de la prochaine rentrée sociale.
A. Kersani - Béjaïa (Le Soir) - “Le retour gagnant” de son parti annoncé lors d’un point de presse renseigne on ne peut plus clair de cette “hégémonie” que compte imprégner le parti de Belkhadem sur la scène politique. La révision de la Constitution, le statut de la Fonction publique, l’augmentation des salaires, l’éventuelle prorogation des délais dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la révision des codes communal et de wilaya, et la révision du découpage administratif sont autant de chantiers mis en branle par le parti de Belkhadem pour être prêts à la rentrée sociale. Le chef du gouvernement et patron du FLN n’a pas hésité en des termes à peine voilés de proclamer la fin du dialogue entre le gouvernement et les arouch. Les propos de Belkhadem sur le devenir des pourparlers entre le gouvernement et les arouch en disent très long sur les réelles intentions du premier responsable du FLN et l’exécutif gouvernemental de clore le dossier avec le mouvement citoyen. “L’Etat honorera ses engagements pris avec les arouch. Ni plus ni moins”, a répondu le chef du gouvernement à une question des journalistes à Béjaïa sur l’état d’avancement du dialogue avec les arouch. Un message à décoder adressé aux animateurs de la structure de l’interwilayas pour leur annoncer qu’il n’ont pas à attendre de nouvelles “concessions” de la part du pouvoir. “L’institutionnalisation de tamazight, le départ de la gendarmerie et l’allocation chômage”, les revendications majeures que les délégués du mouvement laissaient entendre comme acquises et devraient faire l’objet d’ultimes pourparlers avec son prédécesseur. Les arouch baisseront- ils les bras ? La réponse a été donnée hier à l’issue de leur université d’été par les camarades de Belaïd Abrika qui ont affirmé que leur mouvement ne pourra plus attendre “indéfiniment la concrétisation des engagements du président de la République à satisfaire l’ensemble des doléances citoyennes exprimées dans le document d’El- Kseur”. Visiblement, très sûr de lui, Belkhadem qui a annoncé que son parti a définitivement dépassé la phase de transition — à comprendre la période de fortes turbulences vécue avant l’élection présidentielle du temps de Benflis —, cette assurance risque de jouer des fâcheux tours au patron des redresseurs. Des militants participants qui ont requis l’anonymat ne cachaient pas leur hostilité au règne de Belkhadem. Nombre de militants ont confié que les kasmas ont été élues à la hâte et font l’objet de contestation à travers le territoire national. Idem pour l’écrasante majorité des mouhafadhas qui restent à ce jour “vacantes”. L’exemple de certains militants de Batna qui ont tenu à exprimer leur protestation devant la manière dont ont été élus les responsables de kasma est édifiant d’une crise larvée au FLN de l’ambiance observée lors des travaux de l’université d’été du FLN qui se déroulent depuis mardi dernier, se sont poursuivis dans la journée d’hier avec au menu deux conférences- débats autour des sujets liés au “Pouvoir central et les collectivités locales” et “L’aménagement du territoire et le développement durable” en disent long sur la bonne santé du FLN. Les militants semblaient totalement désintéressés par ces journées de formation pour profiter exclusivement de ces quelque quatre jours “d’excursion” à Béjaïa et admirer la beauté féerique de la grande bleue de la capitale des Hammadites. La grande salle de l’auditorium du campus universitaire d’Aboudaou où étaient programmées les deux communications du FLN paraissaient pratiquement désertes au vu du nombre impressionnant de participants à cette rencontre nationale du plus vieux parti algérien. A. K.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/08/24/article.php?sid=42313&cid=2