Actualit�s : Ecrivain de toutes les pol�miques, il �tait souvent boycott�

Naguib Mahfouz est n� le 11 d�cembre 1911, dans une famille de la petite bourgeoisie cairote. Il suit des �tudes de philosophie � l�universit� du Caire. C�est � l�age de 17 ans, qu�il commence � �crire et publie ses premiers essais d��criture dans les revues litt�raires des ann�es 1930. Sa licence en poche, il d�croche le poste de fonctionnaire, en m�me temps qu�il d�cide de consacrer son temps libre � la r��criture romanesque de l�histoire de l��gypte.
Le relatif �chec des premiers romans, post�s dans l��gypte des pharaons, et plus probablement l�urgence du contexte et de la situation de l��gypte durement affect�e par le d�clenchement de la Seconde Guerre mondiale, le pousse � abandonner ce projet pour faire immerger l�histoire imm�diate. A partir de l�, ses �crit sont orient�s vers Le Caire contemporain, dont il retrace les bouleversements sociaux avec une mine de r�aliste (Passage des miracles, 1947; Vienne la nuit, 1949). Mais le succ�s et la reconnaissance du public et des critiques se prolonge. En 1952, apr�s avoir termin� son roman de plus de quinze cents pages qui sera la Trilogie (Impasse des deux palais, Le Palais du d�sir, Le Jardin du pass�), Mahfouz l�che l��criture romanesque pour le sc�nario, plus lucrative. Cependant la publication de la Trilogie en 1956-1957 abolira ses doutes. A quarante-cinq ans, il est enfin reconnu. Avec cette saga familiale doubl�e de l��pop�e historique de l��gypte, de la r�volution de 1919 aux derni�res ann�es de la monarchie, Mahfouz est en osmose parfaite avec le nouvel �chiquier politique qui se joue depuis le changement de r�gime op�r� en 1952 et avec un mouvement litt�raire et artistique qui favorise le r�alisme sous toutes ses coutures. Pourtant, il s�en d�tourne avec son roman suivant, Awlad haretna (1959, Les fils de la m�dina). Une �uvre ou il y renoue avec la riche tradition de la fiction all�gorique pour d�velopper une critique des d�rives autoritaires du r�gime de Nasser et, au-del�, une r�flexion pessimiste sur le pouvoir. �dit� en feuilleton dans le quotidien Al-Ahram, l�ouvrage fait r�agir les oul�mas qui le jugent blasph�matoire. Il est frapp� du sceau de l�interdiction officieuse de publication en �gypte. Nonobstant, il sera comme m�me publi� � Beyrouth en 1967. En m�me temps, le scandale contribue � asseoir sa r�putation et n�affecte pas sa carri�re, il occupe alors, jusqu�� sa retraite en 1971, des fonctions de direction dans les appareils culturels �tatiques. Il publiera de nombreuses nouvelles dans la presse, reprises en recueils, et pr�s d�un roman par an, revenant au plus pr�s d�un r�alisme critique (D�rives sur le Nil, 1966 ; Miramar, 1967) ou camouflant sa pens�e dans des textes � cl�s (Le Voleur et les chiens, 1961 ; La Qu�te, 1965). Ses grands romans r�alistes sont adapt�s au cin�ma l�un apr�s l�autre, ce qui lui donne acc�s � un public incomparablement plus vaste que celui de l��crit. Proche des jeunes �crivains en col�re qui �mergent dans les ann�es d�effervescence qui suivent la catastrophe de 1967 � les Gamal Ghitany, Sonallah Ibrahim, Baha Taher, Ibrahim Aslan, Mohammed El Bisatie, etc. � Mahfouz reprendra volontiers � son compte, dans ses romans ult�rieurs, leurs innovations esth�tiques. Mais c�est lorsqu�il renoue avec sa source d�inspiration favorite, le vieux Caire de son enfance (R�cits de notre quartier, 1975 ; La Chanson des gueux, 1977), qu�il est au sommet de son art.
S.H.
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