R�gions : BORDJ-BOU-ARRERIDJ
Gestion chaotique de la cit�


L��tat d�avancement quantitatif et d��volution qualitative des soci�t�s se mesure � l�aune de la bonne gestion de la cit�. La cit� est une machine complexe o� se m�lent des institutions lourdes, des structures de d�cisions et d�actions multiples couvrant des domaines vari�s allant de l��conomique (investissement, production locale des biens et des services) au social (aide sociale aux d�munis, intervention et initiative citoyenne) et/ou d�ordre culturel (cr�ation et d�veloppement culturel).

Aujourd�hui dans la wilaya de Bordj-Bou-Arr�ridj, et loin de toute approche excessive, jeter un regard sur le fonctionnement de la cit� par ceux qui ont la charge politique de sa gestion, c�est voir quelquefois aux limites m�mes de la lisibilit�, toute l�anarchie, toutes les insuffisances criantes qui caract�risent une gestion chaotique des affaires de la cit�. Les paralysies bureaucratiques bloquent tout projet innovateur permettant une gestion originale et efficace de la ville, la conspiration du silence des repr�sentants de l�autorit� publique face � la d�gradation de la ville, s�affirme comme un obstacle insurmontable � la mise en place d�une politique permettant la saisie, la compr�hension de la difficult� de la t�che et la possibilit� d�une intervention sur un �tat de fait qui perdure lamentablement, les d�g�ts de la gestion sont bien l�, faits t�tus qui nous renvoient les images bris�es de l�ampleur de la catastrophe.

Rappel des faits : (ou plut�t des m�faits)

Toute la biosph�re risque de conna�tre une catastrophe dont on aura beaucoup de mal � s�en relever ; en effet, qu�on en juge : Des eaux us�es � ciel ouvert d�vers�es sur la route de M�sila jusqu�� la cit� du 8-Mai-1945, forment un immense mar�cage. Pis, ces eaux sont utilis�es � des fins agricoles, irrigation des champs de ma�s, bl�, sorgho, etc. cr�ant une cha�ne alimentaire dangereuse qui se transmet du v�g�tal � l�homme via l�animal. Quand il ne s�agit pas de mauvais �clairage qui favorise la d�linquance sous toutes ses formes, drogue, prostitution, agression, l��tat des rues se d�grade de jour en jour � la grande satisfaction des r�parateurs d�automobiles : orni�res, dos d��ne ressemblant � des murettes, etc. Qui plus est, la signalisation routi�re n�est pas des plus intelligentes surtout que le niveau de civisme et la conduite des concitoyens ne sont pas des plus louables. A cela s�ajoute l�amoncellement des ordures m�nag�res cr�ant dans les quartiers de v�ritables ratopolis, le paradis des rats. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, les probl�mes sociaux engendr�s par la corruption bouclent le tout : logements sociaux �c�d�s� aux moins n�cessiteux, pr�varication r�elle ou suppos�e dans toutes les institutions de l�Etat. Un Etat qui marque sa nonchalance par l�absence des autorit�s, des contr�les des sanctions et par l�absence d�un Etat qui donne au citoyen le go�t de vivre en paix et dans la s�r�nit�.

Urbanisme anarchique

De grands ensembles d�habitat social ont �t� �rig�s ; ils ne portent m�me pas un nom, on parle de 1008 Logts, 1250 Logts, 680 Logts, etc. Ces zones de non-droit abritent la marge de la soci�t� et non sa base. D�autres concentrations d�habitations dites �karia� ceinturent la ville mis�rablement. Ces ensembles d�habitat connaissent les m�mes probl�mes que les favelas du Br�sil. L�eau y est rare, quand elle n�est pas buvable � cause de la v�tust� des canalisations, des espaces verts initi�s par des particuliers ont �t� d�truits par les autorit�s invoquant l�absence d�une autorisation de l�APC, et faisant fi de l�utilit� et de l�esth�tique des plantes. Les aires de jeu sont inexistantes et les enfants n�en finissent pas de souffrir ; les espaces qui restent deviennent un bourbier � la moindre pluie, ajoutez � cela l��ventrement des �go�ts et les miasmes qui l�accompagnent. Les rues et les trottoirs de la ville sont � 70% d�fonc�s, crevass�s depuis des ann�es, surtout ceux qui ne sont pas emprunt�s par les officiels. Cet �tat de fait n�est que la partie visible de l�iceberg. Pourtant, l�Etat affecte chaque ann�e des sommes d�argent cons�quentes aux wilayas et collectivit�s locales, afin que ces derni�res puissent g�rer � bon escient les affaires de la cit�. Malheureusement, rien ne montre que les sommes d�argent allou�es par l�Etat ont �t� utilis�es dans l�int�r�t g�n�ral des citoyens � savoir : d�veloppement local, �quilibre du d�veloppement entre zones rurales et urbaines, jardins d�enfants, viabilisation, trottoirs, rues, �clairage des zones rurales, espaces verts, salles de cin�ma, activit� culturelle, etc. En effet, dans toute d�mocratie qui se respecte, ceux � qui sont confi�s des budgets de fonctionnement ont des �comptes � rendre�, que l�argent public ne soit pas toujours bien utilis�, chacun en est convaincu, conviction qui risque pourtant de se tromper d�objet : � cause de la multiplication des �affaires�, beaucoup situent le principal probl�me dans les d�tournements frauduleux des deniers publics vers les poches personnelles de ceux qui en sont �comptables�. Or, si graves que soient les ph�nom�nes de corruption, ne sauraient occulter d�autres facteurs de gaspillage, plus importants, c�est souvent en toute honn�tet� et en toute l�galit� que se prennent des d�cisions qui sont loin de correspondre � ce qu�exigerait l�int�r�t g�n�ral. Cependant, les vrais probl�mes sont ailleurs, par-del� les d�tournements frauduleux et les gaspillages stupides, le regard doit se porter sur des aspects plus politiques : la qualit� d�une d�mocratie s��value entre autres � la mani�re dont l�argent public est collect�, affect� et contr�l�.
Layachi Salah-Eddine

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