Le Soir d'Alg�rie

Les Verts reprennent-ils go�t au football, celui que les fans alg�riens ont perdu espoir de �sentir� un jour au rythme des naufrages et des humiliations ? Car, � bien regarder le match de dimanche � Conakry, et au-del� d�un nul probant et m�rit� face au Syli national de Guin�e, l�EN semble avoir retrouv� une �me. Celle-l� m�me qui a vu la s�lection de Rabah Sa�dane, lors de la CAN-2004, r�ussir des plus spectaculaires parcours dans une phase finale.
La performance est de taille. Pas uniquement sur le rectangle vert (celui du stade du 28-Septembre �tait boueux). Elle a frapp� les esprits surtout � la vue de la hargne d�ploy�e par nos footballeurs le long de ce p�nible d�placement. Effectuer un voyage de plus de quatorze heures et trouver les ressources n�cessaires pour non seulement repousser l�adversaire, il est vrai diminu� par certaines absences, mais aussi l�acculer sur certaines situations dans sa zone est une performance dont les footballeurs alg�riens n�ont plus accompli depuis une quinzaine d�ann�es. Sp�cialement contre les Guin�ens que les Verts n�ont jamais r�ussi auparavant � accrocher sur leur terrain. L�interrogation qui s�impose est comment peut-on transformer une �quipe flegmatique, voire peureuse, en une s�lection ombrageuse, grincheuse, accrocheuse et qui ne c�de pas devant la difficult� ? Si c��tait du seul fait de Cavalli, ou de n�importe quel autre technicien �tranger, la question aurait �t� r�gl�e avec la foultitude de coachs qui se sont succ�d� � la t�te des Verts depuis 1990, date � laquelle l�Alg�rie a obtenu son seul grand titre continental. Cavalli, certainement en bon s�lectionneur, a choisi des joueurs, il est vrai pas toujours les m�mes sur les trois regroupements qu�il a pr�vus avant le d�placement � Conakry, mais ceux qui �taient les plus souvent convoqu�s par ses pr�d�cesseurs. Il a surtout su choisir un groupe capable de r�pondre � ses attentes et � l�objectif qu�il s�est fix� avant de prendre l�avion � destination de la Guin�e. Parce qu�il nous para�t impossible que le Corse soit en mesure de retravailler des automatismes d�une s�lection qui s�est fait balayer une ann�e auparavant par le Gabon, �quipe qui a r�ussi � r�cidiver sa �performance� face aux Alg�riens quinze jours avant l�entr�e officielle aux �liminatoires de la CAN-2008. Sur ce plan, il est bon de reconna�tre les vertus du Fran�ais en mati�re de discipline dans et en dehors du p�rim�tre du jeu. Se priver de Ziani et Brahami, sanctionn�s suite � leur expulsion face au Gabon en match amical, puis se voir amputer des deux seuls animateurs du jeu de l��quipe pour en lancer Chadli Amri, un inconnu au bataillon qui a, de surcro�t, fait l�impasse sur le test gabonais sont autant de choix, que rares - sinon aucun - sont les entra�neurs peuvent pr�tendre faire � la veille d�une empoignade d�j� capitale. Mais, un choix du s�lectionneur aussi ing�nieux et juste soit-il ne pourrait �tre judicieux que si l��l�ment-cl�, les joueurs en l�occurrence, y met son grain de sel. Et cette fois, le groupe Alg�rie a r�pondu aux attentes du coach et de son public. En �tant � la hauteur physiquement, mentalement et techniquement. Sans jeter des fleurs � un joueur au d�triment des autres, il est ind�niable qu�un ��lectron� de la trempe de Amri Chadli, s�est av�r�, en d�pit d�une exp�rience continentale quasi-nulle, salutaire. Un joueur qui, malgr� son jeune �ge, a montr� des signes de professionnalisme qui ne trompent pas : engagement physique (lui qui n�aura jou� cette saison avec son club, Mainz 05, qu�environ une heure de jeu), ma�trise technique et tactique et notamment une disponibilit� de tous les instants. On �tait, en tout cas, loin des pseudos pros qui ne viennent en s�lection que pour se bonifier�Et cette tendance semblait d�teindre sur l�ensemble des joueurs s�lectionn�s, m�me ceux qui, comme on dit, chauffaient le banc. L�esprit du groupe retrouv�, le �tous pour un et un pour tous� privil�gi� comme philosophie, il ne manque que de confirmer un �lan qui devait �tre consolid� il y a de cela deux ans et demi, suite � l��pop�e de Sousse. Capitaliser une telle performance est un devoir pour le club Alg�rie, � travers tous ses d�membrements. M.B.