Actualit�s : PROPOS DU PAPE SUR L'ISLAM
Rome pi�ge Bruxelles
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari


Les dirigeants des institutions europ�ennes ainsi que les Etats membres de l�Union sont dans un s�rieux embarras suite aux propos tenus par le pape en Bavi�re.
A l�avant-veille d�un historique voyage en Turquie, pr�vu en novembre prochain, le chef de l�Eglise catholique et du Vatican, en tenant des propos jug�s offensants par les musulmans, a mis � mal les partis d�mocratiques europ�ens, de gauche, de droite et m�me les courants politiques de tradition chr�tienne (UDF en France, CDH en Belgique ou CDU en Allemagne). Ces derniers, ayant fort � faire pour convaincre leur (s) �lectorat (s) que les n�gociations d�adh�sion avec Ankara ne veulent pas, n�cessairement, dire int�gration imm�diate de la Turquie dans l�ensemble europ�en, ont �t� litt�ralement poignard�s dans le dos par Beno�t XVI. Au profit exclusif des extr�mes droites ou des courants extr�mes des droites nationales qui n�h�siteront pas, � l�instar du Fran�ais N. Sarkozy, de gouverner avec les racistes et les x�nophobes, et former avec eux des majorit�s. En ouvrant le chapitre, sensible, de la raison et de la foi, et en laissant entendre que la religion musulmane �tait herm�tique au rationalisme, au contraire, selon les insinuations papales, du christianisme, Monseigneur Ratzinger a fortifi� les positions de l�ensemble de l�extr�me droite europ�enne. Cette derni�re ne se privant plus depuis la sentence de Rastibonne d�en r�f�rer � l�autorit� eccl�siastique supr�me pour donner du cr�dit � son refus de voir la Turquie rejoindre, un jour, l�Union europ�enne. Ce pain b�nit, offert par Beno�t XVI tant aux extr�mistes chr�tiens qu�� l�extr�me droite, pour surprenant qu�il soit, n�emp�che pas des questionnements. En jetant ce pav� dans la mare, Beno�t XVI n�a-t-il pas voulu, carr�ment, signifier � la veille de sa visite en Turquie aux politiques europ�ens la limite � ne pas d�passer. C�est-�-dire consid�rer l�Europe comme un cercle chr�tien et rien d�autre. L�on se rappelle, � cet �gard, les grandes controverses n�es lors de l��laboration du trait� constitutionnel et qui avaient vu s�affronter, violemment, partisans et d�tracteurs du principe, selon lequel, fallait-il ou pas affirmer dans le pr�ambule du texte les valeurs chr�tiennes de l�Europe. Il avait fallu en ces moments des tr�sors d�ing�niosit� pour ne pas inscrire cela dans le marbre. Aujourd�hui, apr�s le non fran�ais et le nee n�erlandais � la Constitution europ�enne � parce que, pr�cis�ment, la question turque a �t� insidieusement introduite dans les d�bats �, le pape actuel ne vise-t-il pas � relancer la question ? Monseigneur Ratzinger n�ignore pas, en effet, qu�en ces moments difficiles pour l�avenir de l�Union europ�enne, relancer la pol�mique voudrait, tout simplement, signifier � Ankara le visa d�entr�e dans l�UE ? Le choix du moment, des propos et de la conjoncture politique n�est pas aussi anodin qu�il y para�t. En pr�sentant des regrets tardifs, le pape a prouv� qu�il �tait un habile homme politique, un fin man�uvrier. En Bavi�re, Beno�t XVI ne cherchait pas � offenser les musulmans, il voulait, simplement, saborder l�entr�e de la Turquie dans l�espace europ�en qu�il consid�re comme �club chr�tien�. En ce sens, le chef du Vatican a r�ussi sa man�uvre. Avant de se rendre en Turquie, dont Istanbul, le poumon politique et �conomique, s�appelait du temps de sa chr�tient� Byzance Mgr Ratzinger a superbement tacl� Ankara. Dans sa d�claration bavaroise, le choix du personnage, Manuel II Pal�ologue, alors empereur de... Byzance, n�est pas innocent. Les pays musulmans sont en train d�apporter au pape des r�ponses de type religieux alors que, lui, Beno�t XVI fait de la politique. Dieu lui pardonne !
A. M.

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