Actualit�s : BENBITOUR, BENISSAD ET HADJ NACER PARLENT DE L'ARGENT DU PETROLE
Ratage � l�alg�rienne


Que faire de l�argent du p�trole ? Trois experts, Ahmed Benbitour, Hocine Benissad et Abderrahmane Hadj Nacer, invit�s des d�bats d�El Watan , ont examin�, jeudi, la question et sugg�r� des r�ponses. D�avis concordants, les trois communicants ont donn� � retenir qu�il n�est pas fait usage judicieux de la manne financi�re g�n�r�e par les exportations des hydrocarbures. �L�Alg�rie transforme une r�serve non renouvelable en une r�serve volatile�, r�sume doctement l�ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Fort d�une approche analytique, Ahmed Benbitour s��loigne tout logiquement du cercle des contradicteurs qui outillent le slogan politique en guise d�argument. Ceci m�me si, juge-t-il, le d�passement de l�Etat rentier suppose le r�glement pr�alable du probl�me politique. Examinant la balance commerciale pour l�ann�e 2005, l�ancien chef du gouvernement note qu�elle a �t� exc�dentaire, c�est-�-dire qu�elle a enregistr� un surplus de 26 810 millions de dollars. Les importations ayant �t� de l�ordre de 19 570 millions de dollars, alors que les exportations de l�ordre de 46 380 millions de dollars. Bien �videmment, 98,3% de ces exportations ont �t� assur�es par les hydrocarbures. Benbitour ne fait cependant pas seulement l�inventaire des recettes et d�penses. Il s�est int�ress� � l�usage fait de ce surplus. Et il nous a appris que l�exc�dent de la balance commerciale a servi � la fois au financement des d�ficits des services non facteurs et des services facteurs, les premiers � hauteur de 2160 millions de dollars et les seconds � hauteur de 4920 millions de dollars. L��conomiste trouve anormale une telle situation pour un pays qui a une forte population �migr�e et dont les r�serves de changes d�passent le triple du stock de la dette. En un mot, pour Benbitour, 46,6% des recettes d�exportations ont servi � combler des d�ficits anormaux. L�analyse de Benbitour a aussi cern� les fameux investissements �trangers directs (IDE). L�apport en financement de ces derniers a �t� �valu� � 1020 millions de dollars. Ceci alors que les b�n�fices rapatri�s se sont �lev�s � 4740 millions de dollars. Par ailleurs, pour Benbitour, l�Alg�rie est un exportateur net de capitaux et de capitaux humains. Benbitour a relev� en outre qu�il y a une dichotomie assez forte entre la dimension sociale et l�intervention �conomique de l�Etat. Il a estim� qu�il faille compl�ter la r�alisation d�infrastructures par des investissements cr�atifs de richesse. Aussi a-t-il �mis la suggestion de cr�er �un r�seau de patriotes �conomiques�. Sur cet aspect, Benbitour se trouve rejoint par l��conomiste Benissad qui, pour sa part, a estim� que �le surinvestissement conduit au gaspillage des ressources�. Pour lui, il est plus indiqu� de r�fl�chir sur combien il faudra d�penser utilement que de donner l�illusion de bien faire en faisant cas de chiffres mirifiques. L��conomiste Benissad poursuit encore de d�fendre d�une certaine fa�on l�interventionnisme de l�Etat. �Le d�veloppement ne vient pas par le seul fait du march�. L�Etat doit �tre pr�sent �, a-t-il soutenu, ajoutant que �l�Etat doit combattre certaines ententes et monopoles priv�s�. Banquier d�affaires et ancien gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Hadj Nacer a �t� sentencieux : �Les banques publiques sont transform�es en banques poubelles.� Il fait par ailleurs le deuil de la r�forme bancaire : �On ne peut pas r�former le syst�me bancaire alg�rien.� Hadj Nacer n�a pas manqu� de relever que, suite � un accident, l�affaire Khalifa, il est interdit � l�Alg�rien d��tre banquier, ceci alors que sont permises les banques �trang�res.
S. A. I.

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