Actualit�s : MANIFESTATIONS DU 17 OCTOBRE 1961 EN FRANCE
T�moignages d'acteurs et zapping d'historien au CPVA


Peu �voqu�es dans les forums et colloques consacr�s � l'histoire de la guerre de Lib�ration nationale, les manifestations, en France, du 17 octobre 1961 ont eu droit au chapitre, hier, dans la soir�e, � l'initiative de l'Association des moudjahidine de la f�d�ration de France du FLN 54-62. Mohand Arezki Benyounes, dit Daniel, le pr�sident de l'association, a livr� le r�cit-t�moignage de ce qu'a �t� ce qu'il appelle "le Guantanamo de l'�poque", alors que Abdelmadjid Chibane, conf�rencier, a zapp� confus�ment sur les cours du mouvement national et de la r�volution.

Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le pr�sident de l'Association des moudjahidine de la f�d�ration de France du FLN54-62 a, dans un la�us des plus courts et concis, et qui s'apparente donc � un mot de bienvenue, expliqu� que les manifestions du 17 octobre 1961 sont intervenues en r�action � la d�cision d'imposer le couvre-feu pour les ressortissants alg�riens entre 20 h 30 et 5 heure du matin, prise le 5 octobre de la m�me ann�e par le pr�fet de Paris, Maurice Papon. "Le 10 octobre 1961, l'organisation du FLN en France a d�cid� de riposter � cette mesure par un appel � des manifestations pacifiques le 17 octobre. L'appel a �t� entendu et suivi par pr�s de 80 000 manifestants qui ont d�fil� sur les grands boulevards parisiens et ailleurs. La r�pression fut des plus sanglantes. Il y a eu entre 12 000 et 15 000 arrestations, dont 3000 maintenues. Il y a eu �galement 1500 refoul�s vers l'Alg�rie. La communaut� �migr�e devait d�plorer entre 300 et 400 morts, 2400 bless�s et 400 disparus", a affirm� Benyounes. Les autorit�s fran�aises de l'�poque ont, dans leur bilan rendu public, travaill� � minimiser l'impact des manifestations. "La police fran�aise a fait cas de 3 morts, dont l'un est un policier fran�ais tu� par confusion, ainsi que 13 policiers bless�s, parmi lesquels un seul n'a pas pu se rendre � son travail le lendemain", a fait encore remarquer Benyounes. Les manifestations du 17 octobre 1961 ont eu, et Benyounes le reconna�t volontiers, des cons�quences f�cheuses sur l'organisation du FLN en France, initiatrice de l'action de protestation. "Beaucoup d'arrestations ont �t� op�r�es par la police fran�aise parmi les cadres de l'organisation � qui la hi�rarchie avait pourtant intim� l'ordre de ne pas s'exposer. Le comit� de coordination, la plus haute hi�rarchie de l'organisation, a �t� d�capit�. Les quatre coordinateurs ont �t� arr�t�s. Sur les 7 wilayas, les d�membrements de l'organisation, seules 3 ont surv�cu � la r�pression qui s'�tait abattue et �taient demeur�es actives. Apr�s cet �pisode, j'ai �t� d�sign� coordinateur de l'organisation pour toute la France. Le travail de reconstitution de l'organisation m'a pris quelques semaines", a t�moign� Benyounes qui, en chute de son propos, a d�plor� que "le combat de l'�migration soit occult� et pass� sous silence" durant les diff�rentes haltes historiques qui sont organis�es ici et l�. "Par mon t�moignage et ceux de mes compagnons, les jeunes apprendront ce qu'ils ne trouvent pas dans les manuels scolaire", a-t-il dit. D'ailleurs, la soir�e d'hier a �t� marqu�e par la pr�sence appr�ciable de lyc�ens. Le pr�sident du Centre national des archives, Abdelmadjid Chikhi, a tent� � travers un survol de l'histoire d'interroger les �v�nements pour en extraire les causalit�s. Il a "bricol�" comme il peut, sans r�ussir toutefois � retenir une d�duction historique saillante. Il a rappel� d'abord la d�claration de De Gaulles du 19 septembre 1959 sur le droit du peuple alg�rien � l'autod�termination. Une d�claration qui, selon lui, n'avait pas �t� comprise dans son essence juridique, en ce sens qu'elle est venue rendre caduc le d�cret de 1848, inspir� par Victor Hugo et Lamartine et qui portait sur l'annexion de l'Alg�rie � la France. Pour les manifestations du 17 octobre 1961, il a indiqu� que la France n'avait pas le droit de r�primer la manifestation de citoyens que, de son point de vue, elle consid�rait comme fran�ais. L'historien, qui a avou� n'�tre en fait qu'un bricoleur, a soulign� que "la conscience nationale a �t� fa�onn�e dans l'�migration, au contact d'autres militants de diff�rentes nationalit�s". S. A. I.

Le directeur du patrimoine au minist�re des Moudjahidine, qui a mod�r� la conf�rence, a inform� de la tenue, les 30 et 31 octobre prochains, � l'h�tel El Aurassi, d'un colloque autour de l'apport de l'�migration � la r�volution et au d�veloppement national. Il a �galement fait part de la tenue, au tout d�but de l'ann�e prochaine, d'un colloque international autour des essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie.
S. A. I.

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