P�riscoop : BAZOOKA
Enseignante
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Arriv�e � cette derni�re semaine du mois de je�ne, elle ne porte toujours pas de stigmate de l��preuve. Teint lumineux, visage sans rides malgr� son �ge, juste d�imperceptibles pattes d�oie vers les tempes, un air de passer sur le je�ne sans difficult�s, une pr�sence apparemment sans faille dans ses classes et devant ses �l�ves, des dettes � payer pourtant, celles de la voiture achet�e � cr�dit et du logement AADL que ses fr�res et s�urs l�ont aid�e � financer en plus d�un pr�t CNEP et en plus du pr�t qu�elle a contract� aupr�s des �uvres sociales ou un truc se rapprochant pour rembourser une partie du pr�t CNEP arriv� � terme.
Bien s�r, elle donne des cours suppl�mentaires. Impossible d�arriver autrement � penser � autre chose que les difficiles fins de mois. Elle n�a pas seulement cet air de jeune fille � un �ge, je vous le r�p�te, qui aurait provoqu� des ravages sur le tour de taille, de poitrine et sur la peau. Elle poss�de en plus et au plus haut point l�art de la cuisine, celui de nos m�res et grands-m�res qui vous faisaient de rien une cuisine succulente. Du point de vue du porte-monnaie cela compte, savoir acheter et combiner tout cela dans une marmite, remplir le ventre des enfants, elle en a, leur donne la vari�t� et l��quilibre des menus tout en payant les autres factures, eau, �lectricit�, t�l�phone. Mais il faut travailler et travailler dur. Quand j�entends des personnes reprocher aux enseignants de donner des cours suppl�mentaires je pense � elle. Sans cela un elle aurait v�cu sans chez-soi, toujours chez ses parents. Non, je vous disais simplement que le je�ne ne semblait pas diminuer ses capacit�s. Simple apparence. Elle quitte l��cole compl�tement vid�e, passe au march� acheter des produits qui lui manquent, monte les �tages de son immeuble AADL o� l�ascenseur ne fonctionne plus d�j� malgr� les charges pay�es par les copropri�taires, fait la cuisine ; sa fille l�aide bien entendu et termine sa journ�e pratiquement avec l�appel � la pri�re du maghreb et � la rupture du je�ne. Comme nous tous, elle a le coup de pompe d�apr�s le repas. Le sien est si s�rieux qu�elle dort d�un trait jusqu�� quatre heures du matin. Il lui arrive de se r�veiller avant ce moment. Elle se rendort imm�diatement. A quatre heures du matin, elle a l�esprit assez frais pour corriger les devoirs ou pr�parer ses cours. Impossible pour elle de se rendormir. Elle rejoint l��cole � l�heure dite. Le matin, les �l�ves sont assez frais ou presque. Elle-m�me ne ressent pas de grandes difficult�s � donner ses cours. Mais elle peut vous expliquer qu�� partir de midi elle sent la fatigue gagner les �l�ves, leur concentration diminuer. Elle ne le para�t pas, mais elle commence � avoir des difficult�s � parler. Vers une heure ou deux heures, parler lui devient un vrai probl�me, elle produit plus d�efforts pour articuler tout en surveillant l�attention des �l�ves. Elle est r�ellement vid�e � la fin de la journ�e de travail.
M. B.

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